Situation hydrologique
Sécheresse : la Loire passe en « vigilance »

En fin de semaine dernière, la préfecture de la Loire annonçait que le département passait au niveau « vigilance » en raison du risque de sécheresse. Une nouvelle qui n’est pas une surprise au regard de la situation hydrologique. Précisions sur les recommandations.

Sécheresse : la Loire passe en « vigilance »
En niveau de vigilance, il est notamment conseillé de limiter l’arrosage en plein jour.

Depuis le mois de janvier, le département de la Loire connaît un déficit pluviométrique amenant à une sécheresse précoce des sols et de faibles débits des cours d’eau par rapport aux normales saisonnières. L’absence de précipitations notables depuis début avril, les températures maximales relativement élevées du mois de mai et l’augmentation de l’évapotranspiration qui en découle ont accentué la faiblesse des débits des cours d’eau, en particulier du Gier et de la Coise. Les services départementaux de l’Etat ont décidé de passer la Loire en niveau de vigilance pour « préserver les usages prioritaires et la survie des écosystèmes aquatiques et anticiper toute dégradation potentielle de la situation hydrologique ».

La préfecture indique que « la limitation volontaire des usages de l’eau sur l’ensemble du département vise à ralentir ou réduire autant que possible la dégradation potentielle ». D’ajouter : « Elle doit être l’affaire de tous : tous les usagers sont ainsi invités à limiter leur consommation d’eau dans le cadre d’une gestion responsable de la ressource ».

Ainsi, il est recommandé de limiter l’arrosage en plein jour ; le nettoyage des façades, des voitures, des voiries publiques et privées ; le remplissage des piscines et le fonctionnement des fontaines à circuit ouvert.

Les services préfectoraux préviennent : « Si les débits des cours d’eau poursuivent leur baisse, ils pourront passer sous le seuil d’alerte dans les jours à venir : des mesures de limitation des usages de l’eau pourront alors être prises sur certains secteurs du département. »

Processus pour déclencher les restrictions

La Loire ne dispose que de peu de nappes phréatiques, contrairement à la plupart des départements, ce qui rend sa situation particulière. De nombreux barrages ont donc été construits pour stocker les débits hivernaux des cours d’eau, à destination soit de la production d’eau potable, soit pour des usages économiques (en particulier agricoles). La préfecture précise que « un peu plus de la moitié des communes est alimentée par de l’eau superficielle (cours d’eau ou retenues) tandis que l’autre moitié puise sa ressource dans l’eau souterraine (sources et nappes). 80 % de la population ligérienne consomme de l’eau potable qui provient d’une ressource superficielle, c’est-à-dire directement prélevée dans une rivière ou dans une retenue de stockage ».

Le département est donc particulièrement sensible aux épisodes de sécheresse. Il faut savoir que des stations de mesure du débit des cours d’eau sont positionnés dans neuf zones de suivi et permettent de suivre en temps réel les niveaux des rivières. Lorsque les débits deviennent insuffisants pour assurer l’ensemble des usages et le maintien de la vie aquatique, la préfète peut mettre en oeuvre des mesures de restriction progressive des usages pour limiter les prélèvements d’eau dans le milieu naturel. Les niveaux sont les suivants :

- vigilance : le préfet appelle à des mesures volontaires de réduction de la consommation d’eau pour une gestion raisonnée de la ressource ;

- alerte : mesures de restriction des usages de l’eau, dans l’objectif de limiter la consommation d’eau et de ralentir les effets sur les cours d’eau notamment ;

- alerte renforcée : accentuation des restrictions précédentes ;

- crise : maintien uniquement des usages prioritaires de l’eau, qui correspondent aux usages sanitaires et de sécurité.

A noter quel les communes peuvent également prendre des mesures de police générale restreignant l’usage de l’eau pour tenir compte des circonstances locales.

 

LGF, d’après communiqué