Filière lait
Le lait, cet or blanc aux multiples atouts !

Élément incontournable de la production et de la consommation, le lait résulte d’un véritable savoir-faire sur le territoire français. Le 1er juin, il sera mis à l’honneur à l’occasion d’une journée mondiale : l’occasion de contextualiser cet or blanc dans l’Hexagone. 

Le lait, cet or blanc aux multiples atouts !
En 2023, 99 % du lait consommé en France a été collecté et conditionné sur le territoire. ©AdobeStock

Fort de ses différents terroirs et de son climat tempéré propice à la prairie et aux cultures, l’Hexagone est, par essence, un grand pays laitier.  D’après l’édition 2023 de l’enquête « L’économie laitière en chiffres » du Cniel (Centre national interprofessionnel de l’économie laitière), la France réunit 48 046 exploitations livrant du lait de vache, avec une moyenne de 69 bêtes chacune (selon les chiffres de 2021, NDLR). En Auvergne-Rhône-Alpes, on en compte 8 287, soit 17,2 % de cet ensemble. Un nombre toutefois considérablement en baisse, à l’image de la conjoncture nationale : en effet, il passe de 19 717 exploitations en 2000, à 12 571 en 2010 pour n'en atteindre plus que 8 345 en 2019.

Même son de cloche à propos de l’effectif de vaches laitières : le cheptel régional est passé de 585 800 têtes à 414 500 entre 2000 et 2022, quand la moyenne nationale baissait, dans ce même intervalle de temps, de 4,324 millions à 3,319 millions. En Auvergne-Rhône-Alpes en 2021, environ 2,414 milliards de litres ont été livrés (10,5 % des livraisons de lait de vache du pays). À titre de comparaison, dans la Loire, 1 054 exploitations livrent du lait de vache, pour 52 176 vaches, soit un total de 329,553 millions de litres. À l’échelle nationale, on atteint 23,507 milliards de litres.


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Pourtant, sur le plan de la consommation, les deux tiers des Français sondés déclarent que le lait est, selon eux, bien adapté aux modes de vie actuels. Ils sont d’ailleurs 72 % à dire qu’ils ont plaisir à en consommer. Une donnée qui a bondi de 8 points en sept ans. Aussi, selon la consommation apparente (domicile et hors domicile), le volume a augmenté de 1,8 % en un an. Ceci est en partie expliqué par la reprise de la restauration hors domicile. Une tendance qui devrait se poursuivre avec l’obligation de servir au moins 50 % d’ingrédients durables et de qualité, étendue des établissements publics à la restauration collective depuis janvier. Dans la grande distribution en revanche, le marché stagne à -2 % en volume en 2023 dans un contexte général de déconsommation des ménages. Les laits UHT traditionnels tiennent relativement bien le coup (-0,3 %) par rapport à 2022, tandis que le lait entier parvient, lui, à gagner 1,8 % de ventes en volume sur un an. Les achats de lait écrémé se sont stabilisés par rapport à 2022 : pour rappel, ils représentent plus de 60 % des volumes vendus en grande distribution.

Vers un prix équitable ?

La question du prix et d’une rémunération juste des éleveurs est au cœur des préoccupations, « afin de financer en toute indépendance les avancées nécessaires à la pérennité de la filière française », explique Syndilait. Vendu en moyenne 1,06 euro le litre en magasin en 2023, le lait demi-écrémé est resté abordable pour les consommateurs (revalorisation d’environ 16 centimes/litre sur un an) qui ont maintenu leurs achats. Si cette légère hausse a permis à la filière de faire face à la hausse record des coûts de production (+25 % depuis la guerre en Ukraine), le prix actuel doit lui donner la possibilité « de rester maitre de ses choix stratégiques et de poursuivre sa transition environnementale pour assurer son avenir et consolider sa contribution à la souveraineté alimentaire du pays, en continuant ses avancées tant au niveau des élevages que des laiteries », précise l’organisation professionnelle des fabricants de lait de consommation liquide.

L’un des enjeux d’un prix équitable est de rémunérer justement les éleveurs laitiers. D’ailleurs, sept Français sur dix expriment leur volonté de payer quelques centimes de plus pour eux, selon l’enquête du Cniel de décembre 2023. La juste répartition de la valeur fait partie des leviers clés pour assurer l’avenir de la filière. Ceci en encourageant les éleveurs à poursuivre leurs activités, mais aussi à donner envie de prendre la relève aux nouvelles générations.

Un gage de savoir-faire français

Selon Syndilait et FranceAgriMer, 99 % du lait consommé en France a été collecté et conditionné sur le territoire en 2023.  Le taux d’autosuffisance de la filière atteint près de 103 %.

En 2015, les professionnels du lait de consommation de Syndilait ont lancé le logo Lait collecté et conditionné en France. Son but est clair : identifier clairement l’origine française du lait. Aujourd’hui, il est présent sur plus de 60 % des bouteilles et briques de lait proposées dans le commerce.

Preuve qu’il répond aux attentes des Français : en 2016, ils étaient 64 % à dire que le lait d’origine française était une garantie de qualité ; aujourd’hui, ils sont 74 %. Par ailleurs, 73 % des consommateurs de l’Hexagone déclarent avoir confiance dans la qualité du lait produit en France et 83 % jugent important de connaitre l’origine du lait consommé, selon l’enquête du Cniel.

Axel Poulain

1er juin

Une journée pour mettre à l’honneur le lait et ses acteurs

S’inscrivant parmi les multiples évènements initiés par l’ONU – et plus précisément dans ce cas, par la FAO (Organisation pour l’alimentation et l’agriculture) – la journée mondiale du lait entend bien chaque année mettre en lumière les bienfaits de cet or blanc. Depuis 2001, elle est organisée en France par Syndilait, en partenariat avec de nombreux acteurs du secteur du lait de consommation, à savoir l’interprofession laitière (Cniel), SIG Combiblog, PDG Plastiques et SGT France.

Force est de constater toutefois que, contrairement à d’autres, cet évènement semble particulièrement peu médiatisé, sauf par les organisations professionnelles laitières. Chaque 1er juin, le travail de celles et ceux qui fournissent du lait au quotidien est, somme toute, célébré.

Du 1er au 28 juin, sept laiteries ouvrent leurs portes aux consommateurs : Verneuil à Verneuil-sur-Indre (37) le 1er juin ; LSDH à Saint-Denis-de-l’Hôtel le 4 juin ; Coralis à Cesson-Sévigné (35) et LSDH le 5 juin ; Lactinov à Braine (02) le 8 juin ; Terra Lacta SLVA à Saint-Gênes-Champanelle (63) le 15 juin. Dernier rendez-vous et non des moindres, la laiterie Candia à Vienne (38), qui représentera la région Auvergne-Rhône-Alpes, clôturera cette série de portes ouvertes le 28 juin.