FDSEA-JA
La préfète de la Loire à l’écoute des agriculteurs

Des échanges francs et directs sur les sujets d’actualité, voici ce qui qualifie la première demi-journée d’échanges entre la préfète de la Loire et les agriculteurs de la FDSEA et JA Loire. Premier bilan des discussions.

La préfète de la Loire à l’écoute des agriculteurs
La préfète de la Loire, la directrice de la DDT et le directeur de la DDPP ont été accueillis par une cinquantaine d’agriculteurs sur l’exploitation de la famille Raveaud à Pouilly-sous-Charlieu.

Le réseau FDSEA-JA est mobilisé depuis maintenant plusieurs semaines, pour ne pas dire plusieurs mois et années, pour défendre le revenu des agriculteurs, mais aussi pour défendre des revendications sur de nombreux sujets en lien avec l’environnement, la politique agricole commune, la sur-administration, le changement climatique… Lors de la mobilisation du 24 février devant la préfecture à Saint-Etienne, Catherine Seguin, préfète de la Loire, avait répondu favorablement à l’invitation des responsables syndicaux d’aller à la rencontre des agriculteurs sur des exploitations. C’est désormais chose faite, du moins en partie : une première rencontre se tenait jeudi 1er avril et une seconde est programmée vendredi 9 avril (1).

La préfète était effectivement jeudi 1er avril sur l’exploitation de La ferme de la Roharie à Pouilly-sous-Charlieu. Elle était accompagnée de la sous-préfète de Roanne, Sylvaine Astic, nouvellement nommée, de la directrice de la DDT, Elise Régnier, du directeur de la DDPP, Laurent Bazin. Ils ont été accueillis par une cinquantaine d’agriculteurs de la moitié nord du département, mais aussi par des représentants de structures travaillant avec les agriculteurs et par des élus de collectivités en charge des dossiers agricoles.

Même si les sujets débattus ce jour-là sont régulièrement abordés entre les responsables professionnels et les représentants départementaux de l’Etat, les présidents de la FDSEA et de JA Loire tenaient à ce que Madame la préfète entende directement les revendications du terrain et qu’elle puisse leur apporter de vive voix des explications sur certains points. Elle a ainsi pris plusieurs heures pour les écouter et échanger avec eux – des échanges qualifiés de « francs et directs » -, ce malgré un emploi du temps bien rempli en raison du contexte sanitaire et des annonces présidentielles faites la veille. Elle a également assuré qu’elle « retient les messages délivrés » et les transmettra « à Paris pour contribuer à la réflexion actuelle sur l’ensemble de ces sujets ».

ZVN, Pac, EGA…

Les échanges ont porté sur la révision des Zones vulnérables nitrates (ZVN). Le travail conduit par le syndicalisme, la Chambre d’agriculture et les services départementaux de l’Etat pour analyser secteur par secteur la situation selon plusieurs critères mesurant la pollution aux nitrates a été rappelé. Même si la nouvelle carte, qui sera soumise à consultation, n’a pas été diffusée, la préfète, et donc les responsables syndicaux, ont bon espoir que les choses aillent dans le bon sens. Restera ensuite à définir le plan d’action. Sur ce point, Catherine Seguin compte bien entendre les propositions de la profession (agronomie, changement climatique).

Le loi EGAlim était également au cœur des débats. Les agriculteurs considèrent que l’Etat ne fait pas le nécessaire pour faire appliquer la loi et estiment que le renouvellement des générations agricoles passera par des prix rémunérateurs. Leurs représentants ont donc mis sur la table, à l’échelle régionale et nationale, des propositions pour faire évoluer la loi. La préfète reconnaissait que des points pouvaient être améliorés, mais rappelait aussi que la contractualisation ne peut pas être imposée. Le directeur de la DDPP détaillait ensuite les neuf propositions issues du Rapport Papin sur les négociations commerciales (lire dans le journal de la semaine dernière).

Concernant la future Pac, le syndicalisme majoritaire rappelait la nécessité de s’appuyer sur la notion d’actif agricole pour attribuer les aides. La préfète leur indiquait que les propositions concernant les orientations nationales de la future Pac doivent être parvenues au ministre de l’Agriculture dans les dix jours.

Un long échange s’est ensuite instauré sur le traitement du dossier calamités agricoles faisant suite à la sécheresse 2020, sur fond d’incompréhension d’interprétation de certains critères et certaines notions. Comme toujours lorsqu’un zonage est défini, des agriculteurs sont exclus de la procédure d’indemnisation.

 

Lucie Grolleau Frécon

 

(1) En raison des conditions sanitaires vis à vis du cvid-19, la seconde visite n'a pas pu se tenir.