Sylviculture
Fransylva : au cœur de la protection des forêts

La protection de la forêt reste le sujet de discussion principal des propriétaires privés. Le syndicat des sylviculteurs de la Loire, Fransylva, a organisé son assemblée générale samedi 11 juin. Pami les sujets abordés, celui des enjeux de la préservation de la forêt.

Fransylva : au cœur de la protection des forêts
Outre la lutte contre les conséquences de l’augmentation de la fréquentation des forêts, Fransylva Loire vise à sensibiliser le public à l’usage fait de la forêt.

L’assemblée générale de Fransylva Loire se tient majoritairement dans le sud du département. Cette année, le président du syndicat des sylviculteurs de la Loire, Jacques-Régis Descours, a voulu changer cette habitude : « Nous nous sommes retrouvés le 11 juin à La Tuilière, un village qui possède un beau site forestier. Je voulais montrer qu’il y a également de belles forêts dans le nord du département. » Cette réunion s’est tenue le même jour que la Fête de la forêt à la Loge des gardes, organisée par les Entrepreneurs travaux forestiers (ETF) du Roannais, où les membres du syndicat ont pu se rendre.

Dans son rapport moral, Jacques-Régis Descours est revenu sur les grands thèmes qui concernent quotidiennement les sylviculteurs. Dernièrement, la fréquentation des zones forestières se fait plus importante. « Avec le Covid-19 et l’obligation de passer ses vacances en France, nous avons remarqué une augmentation des promenades en forêt », précise le président de Fransylva Loire. Des dégâts en découlent, avec des arbres coupés pour en faire des cabanes ou encore des trous creusés pour faire des feux.

D’un autre côté, d’autres promeneurs se retrouvent consternés par l’absence d’arbres à certains endroits, suite à des chantiers de coupe. « Il nous faut expliquer que la forêt est un domaine privé qui se gère et s’exploite, commentait Jacques-Régis Descours. Nous avons prévu d’établir un plan de communication envers le public pour faire comprendre qu’elle est économiquement nécessaire, surtout en cette période où l’on privilégie le bois. » Fibois 42 travaille déjà sur le sujet pour expliquer notamment qu’il faut rester sur les chemins de randonnée, veiller à ne pas provoquer de feu et ne pas traverser les parcelles au risque d’abimer des jeunes arbres.

Changement climatique

Le changement climatique tient également une grande place dans les discussions entre sylviculteurs. « Aujourd’hui, nous avons des problèmes de sécheresse et de chaleur, explique le président de Fransylva Loire. Autrefois, la pluie se répartissait dans l’année, mais actuellement nous connaissons des printemps plus secs. » Une situation dont les sylviculteurs prennent de plus en plus conscience. Ces périodes de sécheresse et de températures élevées s’accompagnent également d’autres intempéries tels que des vents violents, des neiges lourdes, etc.

Pour assurer la protection du patrimoine forestier des propriétaires, Fransylva a mis en place une assurance : Sylvaasur reconstitution. Elle permet aux sylviculteurs de toucher une indemnité à l’hectare dans le cas où la reconstruction est nécessaire après une catastrophe naturelle reconnue par l’Etat. Pour surveiller sa forêt, un propriétaire a besoin d’être sur place. Cependant, de nombreux propriétaires habitent loin de leurs parcelles. Pour le président de Fransylva Loire, cela entraine une mauvaise gestion de la forêt. Actuellement, le département compte plus de 45 000 propriétaires, dont 40 000 possédant moins de 4 hectares, 4 000 ayant entre 4 et 10 hectares et 2 700 au-dessus de 10 hectares.

Jacques-Régis Descours a abordé également le sujet de l’équilibre sylvo-cynégétique. Les sylviculteurs restent en conversation continuelle avec les chasseurs au sujet des dégâts de gibiers sur leurs parcelles. Les propriétaires font attention aux possibles dégradations faites par le cerf, mais les dommages restent principalement liés au chevreuil. Dernièrement, Fransylva Loire a mis en place un système de fiches pour relever les dégâts. Elles permettent ensuite d’en faire une évaluation sur place.

Le président préconise une concertation locale entre les sylviculteurs et les chasseurs : « Il faudrait que nous nous rencontrions au moins un fois par an pour parler de ce sujet. » Il donnait l’exemple d’un échange de bons procédés entre les deux groupes : dans le cas d’une replantation d’arbres, cela amènerait à prélever plus d’animaux dans le périmètre pour protéger les jeunes arbres.

A l’heure de la présentation des comptes pendant l’assemblée générale, Jacques-Régis Descours a souligné la stabilité financière du syndicat : « Le montant de nos cotisations n’a pas changé et nous continuons à faire attention. » Parmi les dépenses de l’année écoulée, celles liées à l’engagement par Fransylva Loire d’un stagiaire.

Avant de finir l’assemblée générale, la parole a été laissée à Daniel D’Herouville, président du Programme de reconnaissance des certifications forestières (PEFC) d’Auvergne-Rhône-Alpes. Ce label permet aux propriétaires d’avoir « un système de gestion et d’exploitation plus responsables et dans la continuité », expliquait Jacques-Régis Descours.

Julien Blanchon, technicien au Centre national de la propriété des forêts, intervenait quant à lui sur les contrats de vente de bois. « Ils sont techniques et demandent donc de la vigilance », commentait le président de Fransylva Loire.

Arthur Bonglet