Marc Fesneau a passé la journée au Sommet de l’élevage. Interpellé sur la question des prix, la MHE, le renouvellement des générations, la prédation, le modèle d’élevage… Il a apporté quelques éléments de réponses. A retrouver également, les propos d'Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.

« Rémunération et souveraineté alimentaire sur la table »
Le ministre de l’Agriculture s’est arrêté sur le stand de la FRSEA/FNSEA pour échanger avec les représentants de la profession agricole. Etaient notamment présents le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, et celui de la FRSEA, Michel Joux.

Le 3 octobre, au Sommet de l’élevage, le ministre de l’Agriculture a promis de ne pas lâcher les éleveurs sur la loi Égalim, convenant que la rémunération était la mère des batailles et concédant à plusieurs reprises que « le mal de Leclerc c’est de dire que l’alimentation n’a pas de valeur ». Sur le dossier sanitaire de la MHE, il a annoncé le déblocage des flux vers l’Espagne, tandis que celui vers l’Italie pourrait être éminent, « mais demandera plus de temps vers l’Algérie ». Enfin, le ministre de l’Économie et des Finances, dont la visite n’était initialement pas prévue au Sommet de l’élevage, devrait venir annoncer, vendredi matin, des mesures fiscales relatives à la gestion des stocks. Une occasion pour les responsables professionnels de le questionner sur la réouverture des négociations commerciales jugées hautement dangereuses.

Egalim : en position de défenseur de la loi

Lancé dans l’arène du Zénith d’Auvergne, le ministre de l’Agriculture ne pouvait rêver meilleure mise en situation. Aux côtés des limousines en concours national, le président de l’organisme de sélection, Olivier Lasternas, n’y est pas allé par quatre chemins : « On nous parle de souveraineté alimentaire, on nous demande de faire des efforts supplémentaires, mais depuis plus de vingt ans on subit le poids des industriels, de la grande distribution. La loi Égalim doit être appliquée sur le terrain. On n’installera pas demain des jeunes sans perspectives de rémunération. Vous avez sous vos yeux ce que l’on fait de meilleur, mais ayez conscience que ce trésor est fragile ».

Réponse de Marc Fesneau : « Je suis un défenseur d’Égalim. Il y a des gens qui veulent la démolir. C’est un combat que je mène, on ne va pas en rabattre dessus. La GMS doit prendre sa part de responsabilité. La souveraineté alimentaire ne se récrée pas en cinq minutes, nous devons encore progresser sur ces sujets-là, y compris en travaillant mieux sur l’origine des viandes en restauration hors foyer ».

Volet sanitaire : MHE

Interrogé par Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB) sur les flux commerciaux perturbés par la MHE, le ministre a indiqué : « La diplomatie impose de ne pas passer en force de manière à être crédible sur le plan sanitaire. À l’échelle européenne, les flux vers l’Espagne ont été débloqués hier (lundi 2 octobre), ceux vers l’Italie le seront dans les jours ou les heures qui viennent. Pour les flux vers l’Algérie, cela demande un temps plus long ».

Prédation

À la question posée par Claude Font, secrétaire général de la Fédération nationale ovine : « la régulation du loup est-elle taboue à l’heure où le nombre d’individus explose ? » Marc Fesneau a répondu par la négative, en précisant qu’il militait à l’échelle européenne pour faire évoluer juridiquement le statut du loup.

Directive émissions industrielles

C’est en jouant sur les seuils que le ministre de l’Agriculture entend permettre aux élevages bovins de ne pas être soumis à la directive IED (émissions industrielles). Un chemin d’exclusion par les seuils donc, alors que Marc Fesneau a indiqué « que le statu quo sur ce dossier ne pouvait être la règle ».

Quel modèle d’élevage demain ?

Saluant l’initiative du Manifeste pour un élevage durable des filières ruminantes françaises (FNPL, FNB, FNO, Fnec), le ministre a annoncé le déploiement d’une enveloppe de 3 millions d’euros pour communiquer sur toutes les aménités positives de l’élevage auprès des citoyens.

Sophie Chatenet

Interview exclusive d'Arnaud Rousseau, président de la FNSEA