COMMERCIALISATION
Le Drive fermier décuple ses commandes

Les commandes affluent au Drive fermier 42 depuis la mise en place du confinement. Réactifs, les associés arrivent à répondre à la demande et espèrent surtout conserver cette nouvelle clientèle après la crise sanitaire.
Le Drive fermier décuple ses commandes

Multipliées par 10 ! Depuis la crise du coronavirus, les commandes au Drive fermier 42 ont littéralement explosé. « Comme si les consommateurs avaient découvert l'existence des producteurs locaux », se réjouit Patricia Bérard (La ferme charolaise, bœuf et veau bio, à Saint-Germain-Lespinasse) présidente de la structure depuis peu. « Les gens restent à la maison, ils ont le temps de cuisiner », analyse-t-elle. Créée, il y a un peu plus de deux ans, avec l'appui de la Chambre d'agriculture de la Loire, le Drive fermier 42, qui regroupe huit associés, « vivotait estime la présidente.  On arrivait au point d'équilibre grâce à des clients fidèles mais on ne parvenait pas à se développer, à communiquer suffisamment. »

Une nouvelle clientèle

Concrètement le principe est le suivant : le consommateur a jusqu'au mercredi soir minuit pour passer commande et payer en ligne sur le site internet (www.drivefermierloire42.fr). Le jeudi, les producteurs préparent leurs commandes puis ils les acheminent vers les point relais au nombre de quatre. Enfin, des agriculteurs sont chargés de préparer les paniers et de les remettre aux clients le vendredi après-midi (Chalain-le-Comtal, Saint-Galmier) ou le samedi matin (Chambles, Saint-Paul-en-Jarez). « Avant la crise, nous étions un ou deux pour préparer les commandes, désormais toute l'équipe est là ! », poursuit Patricia Bérard, fière de l'implication de ses collègues et de la bonne entente dans le groupe. « Nous avons un gros peloton de nouveaux clients, essentiellement des clients de proximité car avec le confinement, ils ne peuvent pas venir de trop loin. » Main tendue à d'autres producteurs Clairement, la crise du coronavirus a chamboulé le rythme de vie. Malgré tout, le Drive fermier répond présent. « Notre système est éprouvé. Nous sommes réactifs, nous avons les capacités de production pour répondre à cette demande supplémentaire."

Faire rentrer de nouveaux associés ?

La porte n'est pas fermée mais ça ne se fait pas en claquant des doigts, on se laisse du temps. Par contre, on aide des collègues dont la commercialisation a été bouleversée par le coronavirus (fermeture des marchés, etc.), en les accueillant sous forme de dépôt-vente. On a intégré par exemple de la spiruline, de la carpe, du miel, de la fourme de Montbrison. » Le succès actuel du Drive ne monte pas à la tête de ses dirigeants. La présidente se veut vigilante sur l'essentiel. « On ne veut pas tomber dans le piège : on continue à faire de la qualité même en augmentant les volumes de commercialisation. Nous sommes hyper rigoureux, nous n'avons pas fait d'erreur dans la préparation des commandes, malgré le rush. » Surtout, les producteurs se posent déjà la question de l'après coronavirus. « Comment faire pour garder nos clients une fois la crise finie ? Ce sera notre challenge », conclut enthousiaste, l'éleveuse, un œil sur les commandes. « Cette semaine, elles démarrent encore plus fort que les précédentes ! »

David BESSENAY