MARAICHAGE
Les Jardins rambertois mettent la main au panier

Marchés suspendus, afflux de commandes en direct à la ferme, les jardins Rambertois s'adaptent avec agilité à la situation actuelle.
 Les Jardins rambertois mettent la main au panier

Les jardins Rambertois sont un acteur incontournable du maraichage ligérien. Ce Gaec à quatre associés possèdent 12 ha, dont 6 en culture pour permettre les rotations, et commercialise 100 % de sa production en direct. L'exploitation développe aussi une activité importante de revente de plants. Crise du coronavirus oblige, le Gaec a « perdu » temporairement ses deux marchés : Firminy et Saint-Bonnet-le-Château. Un vrai chamboulement. « Heureusement, le magasin de producteurs d'Unieux pour lequel nous sommes fournisseurs a vu son chiffre augmenter », commente Arthur Parmentier, l'un des associés. A Saint-Bonnet-le-Château, pour ne pas léser la clientèle du marché, les jardins Rambertois proposent de déposer des paniers (7 et 10 euros) à la boucherie et au tabac du village.

Des paniers pour limiter les contacts

Mais c'est surtout "à la ferme", lors du créneau de vente directe habituellement limité au vendredi après-midi, que le Gaec a dû repenser son système de commercialisation pour répondre à la hausse des demandes et à la situation sanitaire. « Habituellement, on ne proposait pas beaucoup de paniers. Mais là, nous sommes passés de 5 par semaine à .... 250. » Si les jardins Rambertois en proposent des « tout fait » à 10 euros sur leur site (lesjardinsrambertois.jimdofree.com), ils invitent leurs clients à composer le leur en ligne ! Un service appréciable et apprécié, « on est content de leur laisser le choix » ; mais qui complexifie beaucoup le travail de préparation des commandes des maraichers. Il y a quelques temps, le jeune producteur avait suivi une formation « créer son site internet » à la Chambre d'agriculture de la Loire. Bien lui en a pris, c'est aujourd'hui cet outil qui lui permet de faire face aux demandes des clients.

Précautions

Sur l'exploitation, les associés ont pris toutes les précautions pour limiter les risques de contagion du virus lors de la remise des paniers. « Les clients ne touchent pas les légumes. Il y a aussi une personne spécialement préposée à la monnaie qui ne touche pas non plus les produits. On évite tous les contacts », rassure le maraicher. Malgré ce surcroît d'activité, Arthur Parmentier garde la patate. « Clairement, c'est beaucoup plus de travail pour nous de préparer des paniers que de vendre sur les marchés. Et en plus, nous avons aussi beaucoup d'activités au champ à cette période de l'année... Mais c'est comme ça, en temps de crise, il faut travailler ! » Bref l'exploitation a su s'adapter et réagir vite et bien. Arthur espère conserver à terme une partie de cette nouvelle clientèle même s'il craint qu'elle retourne à ses habitudes de consommation antérieures. « Il faut oublier la dépendance alimentaire, l'économie mondiale. Il faut vraiment que les gens comprennent l'importance des acteurs locaux et fassent des choix. » Certainement le grand débat sociétal de l'après-coronavirus. 

David Bessenay