Pierre-Louis Dumas
Les vétérinaires en action

Vétérinaire à la clinique vétérinaire de la Bolène à Saint-Bonnet-le-Château, Pierre-Louis Dumas fait part de son quotidien et de celui de ses collègues du département en cette période de confinement. Une chose est sûre, ils doivent répondre présents auprès des éleveurs quand cela est nécessaire.
Les vétérinaires en action

« Nous n'étions pas du tout préparés à cette période de confinement. La première chose à laquelle nous avons pensé, c'est de sécuriser le personnel», assure Pierre-Louis Dumas, vétérinaire à Saint-Bonnet-le-Château et représentant du GTV (1) de la Loire. Vu le domaine d'activité des cabinets vétérinaires, fournir des masques et du gel hydro-alcoolique n'a pas été une difficulté. Dès le début du confinement, « l'accès au cabinet a été interdit, que ce soit pour les clients pour des animaux de compagnie ou des animaux de rente. Aucun client n'a le droit d'entrer. Les animaux de compagnie sont récupérés à la porte du cabinet et le client attend à l'extérieur. Nous avons reporté la chirurgie de convenance. Nous assurons essentiellement les urgences. »
Pour les animaux de rente, « les consignes du conseil de l'ordre et de la DDPP étaient de continuer à assurer le service aux éleveurs ». Ainsi, les vétérinaires se chargent des urgences, comme par exemple les diarrhées de veaux. « Malgré le confinement, nous nous devons d'apporter les soins aux animaux. Un peu comme d'habitude, les éleveurs nous téléphonent et nous jugeons s'il faut nous déplacer ou pas sur leur exploitation. Nous vivons tous une période particulière. Nous sommes à l'écoute des éleveurs et répondons à leurs attentes. Les vétérinaires sont aux côtés des éleveurs malgré les conditions. »
« Notre activité a été plus ralentie les premiers jours du confinement, puis elle a progressivement repris normalement », raconte Pierre-Louis Dumas, avec les précautions nécessaires en cette période d'épidémie de Covid-19. « En visite, nous appliquons les règles préconisées. Nous avons l'avantage d'intervenir dans des bâtiments ventilés ou à l'extérieur, pas dans des lieux confinés. Je pense que nous travaillons sans trop de risques. »
Outre les urgences, les vétérinaires répondent également présents pour réaliser les prises de sang, que ce soit pour la prophylaxie ou pour les achats d'animaux.
« Nous avions eu la consigne de reporter le suivi de fécondité des femelles, mais, puisque le confinement se prolonge, il a bien fallu les assurer. C'est une question économique pour les éleveurs. Les éleveurs allaitants ont voulu s'assurer de la gestation de leurs vaches avant la mise à l'herbe.»

 

Pas de rupture de stock

La distribution des médicaments dans le cadre des protocoles de soins répond à des règles précises : « l'éleveur téléphone au cabinet pour passer commande. Nous avons mis en place un système de drive. Il n'y a pas de contact. Chacun est ainsi protégé. » Pierre-Louis assure que pendant le confinement, « les centrales d'achat pour les médicaments ou les fournitures ont été réactives ». Il n'y a pas eu de rupture de livraison. « Nous avons eu quelques difficultés pour nous approvisionner en blouses jetables car la production a été recentrée pour le personnel soignant. »
Pour les éleveurs qui sont en plan d'éradication de la BVD, « nous nous étions mis d'accord avec le laboratoire d'analyses et le GDS pour pouvoir poursuivre les analyses ». Plutôt que d'envoyer les prélèvements de cartilage par courrier, « les éleveurs les déposent au cabinet vétérinaire et nous les mettons dans la navette pour le laboratoire ».
Finalement, le déconfinement ne va pas changer grand-chose sur l'activité des vétérinaires pour les animaux de rente. Mis à part rattraper le retard sur les bilans sanitaires en élevages bovins, qui sont habituellement réalisés au printemps. « Ils se font « en tête à tête » avec l'éleveur. Nous avons pris du retard dans ce domaine puisque, même si dans l'absolu il est possible de les faire par téléphone, ça me semble compliqué. Ce n'est pas du tout le même type d'échange. Nous allons arriver dans une période plus calme pour les interventions en fermes. Je pense que nous arriverons à rattraper notre retard sur les bilans sanitaires. »

 

Lucie Grolleau Frécon

 

(1) GTV : Groupement technique vétérinaire. Organisation départementale (avec un échelon régional et national) en charge de l'animation du réseau des vétérinaires en productions animales : formation des vétérinaires, représentations auprès de différents organismes et administration d'élevage, apports d'outils de gestion d'élevage. Adhésions volontaires des vétérinaires.

 

Terana : Les analyses se poursuivent

 
A l’image des autres acteurs du sanitaire animal, le laboratoire départemental d’analyse de Montbrison, géré par le Département et qui fait partie du Groupement d’intérêt public Terana (cinq départements, quatre sites dont celui dans la Loire), maintient les services pour ses clients. Même si l’accueil est fermé au public et que les effectifs sont réduits, les équipes demeurent mobilisées pour réaliser les analyses dans les domaines de l’hygiène alimentaire, d’hydrologie, de la santé animale. Dans ce dernier domaine, le laboratoire et ceux des autres départements du groupement continuent à réaliser les analyses réglementaire (prophylaxie, introduction dans le troupeau, avortement, exportation, ESB). Les analyses liées à des diagnostics urgents sont également réalisés. Pour les analyses BVD, il était demandé aux éleveurs (hors plan d’assainissement) de congeler les prélèvements auriculaires en vue d’une analyse ultérieure. Ils peuvent désormais les envoyer.
Que ce soit pour la BVD ou pour d’autres analyses, les choses sont susceptibles d’évoluer d’un jour à l’autre. Les responsables de Terana conseillent donc aux éleveurs de consulter régulièrement le site internet www.labo-terana.fr.
Il faut aussi savoir que Terana Loire a été réquisitionné par arrêté préfectoral du 16 avril pour venir en renfort des laboratoires de biologie médicale en faisant la demande pour réaliser des tests virologiques (PCR) Covid-19. Les choses se mettent actuellement en place. « Ce ne sera pas au détriment des autres analyses, assure la chargée de communication de Terana, Catty Boirie. C’est la force d’appartenir à un groupe. »