Industrie d’hier et d’aujourd’hui
Le charbon, la mine d’or du territoire ligérien

La Loire a joué un rôle important dans les débuts de la révolution industrielle en France, en produisant la grande majorité du charbon. Le bassin houiller stéphanois a représenté 80 % de l’exploitation nationale de charbon jusqu’au milieu du XIXème siècle. Retour sur l’un des secteurs les plus florissants du territoire ligérien.

Le charbon, la mine d’or du territoire ligérien
Les mineurs descendaient à plus de 700 m de profondeur pour rejoindre les zones dans lesquelles extraire le charbon.

Si des verreries se sont installées dans la Loire, cela découle surtout de la présence de charbon, qui a remplacé le bois dans les fours. Comme avec les cycles et le verre, le département s’est développé autour du travail dans les mines. En France, quelques années avant la révolution industrielle, l’extraction du charbon a pris son essor, une période historique qui marque encore Saint-Etienne. Parmi tous les bassins houillers de France (lieu duquel peut être extrait le charbon), celui de la Loire constitue l’un des premiers à avoir été exploité.  

« Des gisements métallifères d’abord ont été exploités à différentes époques : du cuivre au XVe siècle, dans les monts du Lyonnais ; de l’or, au début du XVIIe siècle, à Saint-Martin-la-Plaine ; du plomb entre le début du XVIIIe siècle et les années 1840, dans le massif du Pilat et les monts du Forez », explique Denys Barau, attaché de conservation du patrimoine aux Archives départementales de la Loire, dans la revue Documents pour l’histoire des techniques. Mais ils n’ont pas eu une aussi grande importance que le minerai noir. Son histoire commence aux alentours des années 1720 dans le bassin houiller stéphanois, qui s’étend sur 47 km entre Rive-de-Gier et Firminy. 

Préserver les vestiges  

Le recul de l’exploitation commence dans les années 1930, l’extraction du charbon réduit. Durant la décennie suivante, les mines de toute la France se retrouvent nationalisées. « L’Etat exploite lui-même les houillères, dans l’intérêt exclusif de la nation et non au profit de particulier. Pour y parvenir, il prend possession de toute les installations nécessaires », annonce Robert Lacoste, commissaire à la production industrielle, dans son discours du 30 mars 1945. Le puits Couriot ferme en dernier en 1973 dans le bassin stéphanois, le puits Pigeot à la Ricamarie conclut l’histoire des mines à l’échelle départementale quand il s’arrête en 1983.  

Si deux siècles ont suffi à faire de Saint-Etienne l’un des piliers de la houille, l’apparence du territoire s’en retrouve changée. L’exploitation minière a déjà amené la verrerie ou encore la fabrication des armes, en alimentant les fours de ces deux secteurs. Les zones industrielles de la Loire se concentraient également dans les territoires avec des puits, d’où la présence massive, par exemple, d’entreprises à Rive-de-Gier. La forte influence de l’industrie de la mine amène également à retrouver des chevalements. Aujourd’hui, il ne reste plus que celui du puits Couriot qui constitue le musée de la mine de Saint-Etienne.   

Arthur Bonglet

La totalité de l'article dédié à l'histoire des mines dans la Loire est à lire dans l'édition papier du vendredi 5 août.