La Loire aux 3 vignobles
Jean-Marie Vial, président des viticulteurs ligériens

La Loire aux 3 vignobles regroupe les viticulteurs de tout le département, avec pour principale activité l’organisation du salon éponyme au mois de novembre. En 2023, Jean-Marie Vial a accepté la présidence de cette association. Portrait de ce viticulteur installé à Saint-André d’Apchon.

Jean-Marie Vial, président des viticulteurs ligériens
Jean-Marie Vial, à la tête de l’association La Loire aux 3 vignobles depuis quelques mois, a à cœur de continuer à promouvoir les vins du département de la Loire.

Viticulteur à Saint-André d’Apchon, Jean-Marie Vial a pris les rênes de l’association La Loire aux 3 vignobles il y a quelques mois, succédant à Thierry Farjon, vigneron à Malleval. La présidence de l’association, qui porte le même nom que le rendez-vous annuel, est tournante entre les trois territoires viticoles du département : le nord avec la côte-roannaise, le centre-ouest avec les côtes-du-forez et le sud avec le saint-joseph et le condrieu. « Il y a six ans, la côte-roannaise avait passé son tour, faute de candidat. » En 2023, les viticulteurs du nord du département ont une nouvelle fois été sollicités pour trouver un président parmi eux. Même s’il avait déjà des responsabilités dans des associations, Jean-Marie Vial a accepté cette mission pour un mandat de trois ans, se promettant qu’il laisserait l’un de ses engagements.

L’agriculteur est effectivement président des commerçants apchonnais et président de Saint André Fantaisie (troupe de théâtre). « Le contact humain, l’échange sur des points de vue, la mise en place de projets conviviaux et faire vivre le village », voici ce qu’apprécie dans la vie associative ce faux timide à la parole facile. « Si nous voulons un village dynamique plutôt qu’une cité dortoir, nous devons démontrer que nous pouvons vivre ensemble et qu’il y a une réelle activité économique. J’estime que ceci passe par la vie associative. »

Le viticulteur engagé considère être bien entouré pour chacune des présidences qu’il occupe. « A chaque fois, le bureau fonctionne bien. Tout le monde avance dans le même sens et chacun a ses responsabilités. Je souhaitais qu’il en soit ainsi pour La Loire aux 3 vignobles. Ma volonté est que nous puissions continuer à promouvoir nos vins, d’une manière ou d’une autre. »

Viticulteur, une histoire de famille

Jean-Marie Vial a toujours voulu devenir viticulteur. « Comme beaucoup d’enfants d’agriculteurs, j’ai aidé sur l’exploitation familiale. Je trouve fascinant de produire des fruits et de les transformer en un breuvage qui valorise la gastronomie et qui est source de convivialité. J’apprécie aussi le contact avec les clients. » C’est donc logiquement qu’il a suivi des études dans les domaines de la viticulture et de l’œnologie (obtention d’un Bepa et d’un BTA). Il a réalisé son stage " six mois " en Bourgogne, ce qui lui a donné l’occasion de découvrir d’autres vignobles avant de s’installer. Il a aussi été aide-familial pendant six mois.

Le domaine Vial existe depuis quatre générations sur la commune de Saint-André d’Apchon. Il a été toujours été exploité par des frères. A chaque changement de génération, l’un des deux a transmis l’exploitation à ses fils. Philippe et Jean-Marie sont actuellement à la tête du domaine. Le premier s’est installé en 1991 et le second en 1998.

Alors que le cuvage familial était situé à côté de la maison d’habitation de leur oncle, les frères Vial ont fait le choix d’en construire un nouveau en 2003. « Il est proche d’une voie de circulation et hors des maisons d’habitation. Nous l’avons voulu simple et fonctionnel. Par exemple, quand il faut trier les raisins, nous avons la place pour le faire. Lorsqu’il faut vendanger vite, nous pouvons rentrer rapidement la récolte. »

Des vignes et de l’élevage

Le domaine compte actuellement 10 ha de vignes, 40 ha de prairies et 22 vaches de race Charolaise. Les mâles sont vendus en broutards. « Il y a toujours eu ces deux ateliers sur l’exploitation. Nous avons fait le choix, nous aussi, de conserver le troupeau pour avoir un complément de revenu. C’est plus confortable les années chaotiques, même si tout n’est pas simple en élevage. »

Philippe suit plus spécifiquement la conduite du troupeau et des vignes, alors que Jean-Marie se charge de la vinification et de la commercialisation du vin. Néanmoins, chacun prête main forte à l’autre lors des périodes de pointe de travail. Chaque année, de février à juillet, les deux frères emploient deux saisonniers pour des tâches comme le tirage de bois ou le palissage. « Nous essayons d’embaucher les mêmes d’une année sur l’autre. » Pour les travaux de précision et délicats, Jean-Marie et Philippe Vial préfèrent ne compter que sur eux-mêmes.

Les vendanges se font pour moitié à la main et pour moitié à la machine. « Certains coteaux ne permettent pas la vendange mécanique. » Le Gaec fait donc appel à des élèves du Lycée de Roanne – Chervé. « Une quinzaine d’habitués viennent en plus en soutien pour les vendanges plus tardives » (Viognier et Chardonnay). Ils peuvent aussi compter sur leur invention, la " bennaski ", pour faciliter la vendange dans les pentes : une benne de vendange amovible, posée sur un cadre en bois, lui-même fixé sur des skis coupés à la bonne longueur.

40 % des ventes de bouteilles sont réalisées auprès des particuliers (dont 10 % lors de salons) ; 35 % dans les cafés, hôtels et restaurants d’Auvergne-Rhône-Alpes, de l’ouest de la France et de la région parisienne. Le reste de la production est écoulée en grande distribution. « Nous traitons en direct. Les GMS sont avides de produits locaux. C’est plutôt confortable. »

 

Lucie Grolleau Frécon