Etienne Murat
Objectif de JA Loire : le renouvellement des générations en agriculture

Jeunes agriculteurs Loire fait du renouvellement des générations en agriculture une priorité. Pour cela, ses responsables et adhérents s’évertuent à faire connaitre le métier d’agriculteur et le parcours pour s’installer en agriculture. JA Loire est également partie prenante du dispositif installation.

Objectif de JA Loire : le renouvellement des générations en agriculture
Etienne Murat, co-responsable de l’installation chez JA Loire.

Pourquoi le renouvellement des générations en agriculture est-il une priorité pour Jeunes agriculteurs Loire ?

Etienne Murat : « JA continue à travailler en faveur du renouvellement des générations pour que les agriculteurs d’aujourd’hui aient des collègues demain. On s’aperçoit aussi que le dynamisme des villages passe par le nombre d’agriculteurs. Il ne faut pas oublier non plus l’entretien des paysages par l’agriculture. »

Quelles actions mène Jeunes agriculteurs Loire pour faire connaître le métier d’agriculteur ?

EM : « Nous participons à six événements dans des collèges pour faire découvrir aux élèves le métier d’agriculteur à travers le témoignage des jeunes installés. Nous nous mobilisons aussi pour le Bus de l’orientation de la Région, qui se déplace à plusieurs endroits du département et dans lequel des classes sont invitées. D’ailleurs, il y aura quatre jours d’animations en janvier. Dernièrement, JA Loire a tenu un stand aux Journées de la fourme ; nous avons pu échanger avec le public sur l’agriculture. Il ne faut pas oublier Le monde de Lisette, l’animation qui s’adresse aux enfants des écoles primaires. Nous travaillons en partenariat avec le Lycée de Ressins, dans le cadre de Projets d’initiative et de communication (Pic) d’élèves : des JA forment ces élèves, qui interviennent ensuite dans les classes pour expliquer aux enfants les activités d’une ferme. Bien évidemment, nous avons les concours de labour (cantonaux et départementaux), qui sont de bonnes occasions pour parler de l’agriculture et du métier d’agriculteur. »

Par quels moyens communiquez-vous sur le parcours installation ?

EM : « Nous planifions chaque année six à huit journées « Demain je m’installe » dans les lycées de formations agricoles du département. Nous touchons des BTS, des Bac pro, des formations adultes. Un jeune agriculteur intervient en classe le matin et une visite d’exploitation est programmée l’après-midi. C’est l’occasion pour les jeunes en formation d’échanger avec des jeunes installés. Nous avons aussi les inaugurations d’installation, qui permettent à la fois de communiquer sur le métier d’agriculteur et sur le parcours installation notamment auprès d’élus du territoire. Les réseaux sociaux sont le relais de ces événements et des jeunes nous contactent pour avoir des informations sur le parcours installation. »

Pourquoi JA Loire intervient-il dans le parcours installation ?

EM : « C’est important que les porteurs de projet puissent avoir le témoignage de jeunes récemment installés, qui répondent aussi à leurs questions. Deux JA interviennent dans le cadre du PPP (Plan de professionnalisation personnalisé) pour aider les porteurs de projet à faire un point sur leur besoin en formations. C’est à ce moment qu’est remise aux candidats la charte installation, qui recense les aides des OPA (Organisations professionnelles agricoles) dont peuvent bénéficier les jeunes installés. Pendant le Stage 21 heures, deux jeunes agriculteurs sont également présents pour parler plus concrètement du projet du jeune, et notamment de l’organisation du travail. Les jeunes doivent vraiment prendre conscience qu’il n’y a pas que le travail qui compte, il faut penser à avoir une vie de famille et une vie sociale. Nous alertons les porteurs de projet sur le revenu et le temps de travail. JA est aussi représenté au comité de suivi technique avant la CDOA (Commission départementale d'orientation de l'agriculture), pour étudier dans le détail les dossiers d’installation et, si besoin, demander plus de précisions au jeune avant le passage en CDOA, où des JA siègent également. Et il ne faut pas oublier le stage Ajir’Action. Tout au long du parcours, Jeunes agriculteurs, tout comme la Chambre d’agriculture, se tient à la disposition des candidats à l’installation pour répondre à leurs questions. »

En quoi consiste le stage Ajir’Action ?

EM : « Ce stage est partie intégrante du parcours installation. S’adressant aux jeunes qui ont acquis une formation suffisante dans leur production, il vise à leur apporter une ouverture d’esprit en leur faisant découvrir l’environnement dans lequel ils vont évoluer. Sur deux semaines, ils rencontrent des agriculteurs, des représentants d’OPA, des acteurs économiques… Ces échanges sont toujours très appréciés. Jusqu’à présent, ce stage était financé par les fonds Vivea. Désormais, nous devons solliciter des partenaires pour le financement, dans l’objectif de proposer aux jeunes une prestation de qualité. »

Jeunes agriculteurs, en partenariat avec la Chambre d’agriculture, a lancé une étude sur la modernisation du parcours installation. Pourquoi ?

EM : « La Chambre d’agriculture voulait avoir l’avis de jeunes installés sur leur parcours. Les remarques de certains porteurs de projet nous ont aussi fait dire que nous avions encore des lacunes. Nous avons donc lancé une étude, il y a quelques mois. Nous avons convié à des réunions des agriculteurs installés depuis moins de dix ans (adhérents JA et non adhérents) pour qu’ils fassent part des points positifs et négatifs de leur parcours installation, et pour qu’ils nous disent ce qu’ils auraient aimé avoir en plus. Nous avons ensuite analysé leurs réponses. »

Quelles sont les grandes conclusions de cette étude ?

EM : « Certains jeunes estiment, au départ, que le parcours installation est long – 18 mois en moyenne. Mais finalement, ils se rendent compte que c’est le bon timing car ils ont ainsi le temps de bien réfléchir à leur projet et de le faire évoluer. Ces jeunes ont émis l’idée de constituer des duos « jeune installé – candidat à l’installation » pour que le premier puisse répondre directement aux questions du second. L’idée a également été émise de mettre en place une formation « cédant – repreneur » pour que les choses soient dites entre les deux dès le départ, notamment sur le montant de la reprise. Ce serait aussi l’occasion que cédant(s) et repreneur(s) se comprennent car souvent le jeune ne connaît pas les étapes pour la cession d’une exploitation et la retraite, et le futur retraité ne connait pas le parcours installation. Il a aussi clairement été mis en évidence qu’une simplification administrative du parcours est nécessaire, notamment au niveau de la transmission des documents. Nous allons d’ailleurs travailler sur ce point dans les prochains mois. »

 

Propos recueillis par Lucie Grolleau Frécon