Dans un mois, la Loire sera la terre d'accueil du congrès national des Jeunes agriculteurs, les 4, 5 et 6 juin au Scarabée de Roanne/Riorges. Et depuis maintenant plus d'un an, quelques membres de Jeunes agriculteurs Loire préparent, avec dévouement et application, ce rendez-vous qui constitue un événement pour le syndicalisme jeune ligérien. Mais à l'approche du jour J, Lydie Thollot, un des piliers de l'organisation, est partagée : « Nous voyions le congrès loin. Finalement, nous sommes déjà presque à la veille. Nous nous disions que nous avions du temps, mais finalement, le jour J arrive vite. On a l'impression que nous ne serons jamais prêts, mais en même temps, puisque les grosses décisions ont été prises, on a l'impression que nous sommes prêts. » Finalement, « c'est difficile de savoir puisque nous n'avons jamais organisé de congrès. On verra le jour J si nous avons fait ce qu'il faut... »

La trésorière de JA Loire poursuit : « Nous prenons actuellement des décisions concernant les détails du congrès. Toutes les grosses décisions ont été prises auparavant. De ces grandes lignes d'orientation découlent les décisions prises en ce moment. » Lydie Thollot tient à affirmer que outre les membres du comité de pilotage et les bénévoles, beaucoup de choses pour le congrès reposent sur les animatrices de JA Loire : « Elles se sont investies dans le projet. Elles ont toujours été à nos côtés. Elles font vraiment partie de l'équipe. C'est ensemble que nous avons construit le projet, qui aboutit maintenant. »

Au tout début, le comité de pilotage était ouvert à tous les adhérents à JA Loire qui étaient intéressés pour prendre part à l'organisation du congrès. Certains ont abandonné en cours de route, d'autres ont suivi jusqu'à maintenant. Le comité de pilotage se réunit une fois par mois. Mais, les responsables de JA Loire ont pris la décision de constituer un comité de pilotage restreint, qui se réunit actuellement une fois par semaine. « Certaines décisions ne pouvaient pas attendre le comité de pilotage suivant. Il fallait se prononcer rapidement, notamment sur des sujets financiers. » Le comité de pilotage restreint regroupe des responsables de JA Loire (président, secrétaire général, vice-président, trésorier) et Rémi Cizeron, administrateur, qui s'est largement investi dans l'organisation du congrès, notamment dans la recherche de partenaires. Ce groupe vient d'être complété par Corinne Descombe, qui va prendre le relais pour la gestion des bénévoles. Et c'est bien à la recherche de bénévoles que vont s'atteler les organisateurs du congrès.

Des élèves apportent leur contribution

Un partenariat a été construit avec les établissements scolaires, de formations agricoles bien évidemment, mais pas uniquement. « Ils nous mettent à disposition des élèves. Ils vont par exemple aider lors de l'apéritif du mardi soir. Ils ont eu à travailler sur des produits phares du département et préparer des plateaux. Ils devront servir et présenter les produits. Il y aura des référents JA pour chaque pôle de produits, pour que les élèves ne se sentent pas perdus et que tout se déroule bien. » Des élèves ont également été sollicités pour la décoration des tables pour la soirée de gala, de l'entrée du Scarabée et de la tribune. « Nous allons rassembler les élèves le lundi, la veille du congrès, pour qu'ils rencontrent leurs interlocuteurs JA et pour leur expliquer précisément ce qu'ils auront à faire. Tout deviendra plus concret pour eux. » En contre-partie de l'aide apportée, les écoles vont pouvoir se présenter le jeudi midi, pendant le repas, sous la même forme que pour le Trophée national des lycées agricoles au Salon de l'agriculture.

« Nous avons réuni les responsables des établissements il y a quelques mois. Pour nous, c'était important que les établissements soient représentés au cours du congrès national JA. Ils sont nombreux dans le département, c'est l'occasion de montrer leur dynamisme. Et il ne faut pas oublier que c'est par l'école que commence notre parcours d'agriculteur... C'est pour toutes ces raisons que nous les avons sollicités et que nous leur proposons qu'ils se mettent en avant. » Lydie Thollot poursuit : « Ils se sont tous volontiers mis autour de la table. Ils avaient plein d'idées et étaient spontanés. Chacun a pu trouver sa place en fonction des formations dispensées. C'était très intéressant de travailler avec eux et appréciable qu'ils aient accepté de nous accompagner. C'est « génial » de pouvoir mettre tout le monde autour de la table et d'avancer ensemble pour un événement. »

Sollicitation des adhérents

Les adhérents à JA Loire sont bien évidemment conviés à prêter main forte pour que le congrès se déroule au mieux. Le besoin est d'une quarantaine de bénévoles par jour, du lundi pour préparer jusqu'au jeudi soir pour ranger. Effectivement, ils seront mobilisés dès le lundi pour préparer les sacoches offertes aux congressistes, pour installer les stands, pour préparer les salles. Ils seront également sollicités pendant le congrès : au moment de l'accueil et du départ des congressistes, pour tenir la buvette, pour la mise en place et le rangement des salles... Des réunions cantonales ont été organisées en avril pour recenser les adhérents qui seraient bénévoles lors du congrès. « Nous savons que les Roannais s'inscriront plus volontiers, pour des questions de distance. Nous comptons sur les adhérents pour qu'ils soient assez nombreux le jour J, car sans eux, tout le travail que nous avons fourni pendant un an pour préparer ce congrès tomberait à l'eau. »

« Il y a plusieurs années que JA Loire se positionne pour organiser le congrès national. Il se tient dans la Loire cette année, c'est un vrai événement ! Tant qu'on n'en a pas vécu un, c'est difficile de se rendre compte de ce que c'est. » Ainsi, que ce soit pour les élèves ou pour les adhérents à JA Loire, être bénévoles pendant le congrès national JA est une bonne opportunité de prendre part à un tel événement. « Il n'y aura sûrement pas d'autre congrès JA dans la Loire prochainement. C'est un temps fort pour la vie du réseau JA. Il met en évidence le rôle du syndicalisme jeune et comment il défend le métier d'agriculteur. » Un congrès est l'occasion « de rencontrer des agriculteurs de toute la France, de discuter avec eux, de se rendre compte qu'ils sont confrontés aux mêmes problématiques que nous ».

Pour Lydie Thollot, la présentation du rapport d'orientation et la défense des amendements constituent un temps fort du congrès. « Ce sont les propositions de la base, à travers les amendements déposés par chaque région, qui sont débattues et votées par l'ensemble du réseau. C'est ce qui constitue la ligne que va suivre l'équipe nationale. On se rend compte de l'importance de la base du réseau. » Ainsi, les JA de la Loire sont attendus en tant que bénévoles, mais ils sont également conviés à assister au congrès (sous réserve d'inscription). Des anciens adhérents à JA Loire se sont déjà manifestés pour prêter main forte aux organisateurs.

Lucie Grolleau Frécon

Le congrès, une suite et une fin

Lydie Thollot s'est installée en 2009 sur l'exploitation de son mari, sur la commune de Saint-Galmier : 60 vaches laitières traites chaque jour, 150 ha de prairies et de cultures (alimentation des animaux et vente), en zone péri-urbaine, panneaux photovoltaïques. Elle a rapidement adhéré à JA Loire « pour prendre part à la vie du canton, pour rencontrer d'autres agriculteurs, pour mieux me rendre compte de ce qu'est Jeunes agriculteurs, même si je savais déjà puisque mon mari et des copains y adhéraient déjà ». C'est surtout après la naissance de sa deuxième fille (elle en a trois) qu'elle s'est réellement investie dans la vie de son canton. Puis, elle a rapidement été sollicitée pour entrer au bureau de JA Loire, en tant que trésorière. Elle occupe cette fonction pour le deuxième mandat. « Un copain m'a fait comprendre que si je voulais que les choses avancent, il faut savoir se prendre en main, il ne faut pas tout attendre des autres. Je n'ai donc pas hésité à m'investir à l'échelle du département. Et je ne regrette pas, même si cela demande beaucoup d'investissement. Il faut être en accord avec son associé, qui est aussi mon mari... Ce n'est pas toujours facile de concilier exploitation, famille et JA, mais je fais ce que je peux, et quand je peux j'essaie d'être à fond. »
Pour Lydie Thollot, prendre part à l'organisation du congrès national JA est « une suite logique, mais aussi une fin », puisqu'elle atteint la limite d'âge pour adhérer à JA. « Le congrès sera pour moi un point final », ou presque, puisque c'est sur ses terres que se déroulera la finale départementale de labour en août. Cette agricultrice qualifie d' « expérience d'enrichissante » l'organisation du congrès. « Ca change de ce que nous faisons habituellement chez JA, comme par exemple rechercher des produits pour la restauration ou des partenaires. C'est l'occasion de rencontrer ceux qui nous entourent et nous soutiennent tout au long de l'année. » Lydie Thollot se dit également satisfaite d'avoir pu apporter sa contribution à l'organisation du congrès, « d'avoir l'impression de servir à quelque chose ».