Pratique
Petits gestes pour grosses économies

Si les économies de bout de chandelle sont parfois moquées, en les cumulant, il est possible de mettre quelques sous de côté pour un projet qui nous tient à cœur ou tout simplement épargner davantage. Au-delà de la classique renégociation de facture de téléphone ou d’Internet, on vous a trouvé trois postes de dépenses sur lesquels lorgner. 

Petits gestes pour grosses économies
Outre les petits gestes du quotidien, certains contrats peuvent être renégociés pour réaliser quelques économies. ©AdobeStock

1. Têtes thermostatiques connectées à 1 euro, le vrai du faux

Si vous utilisez les réseaux sociaux, peut-être avez-vous vu des créateurs de contenu et influenceurs promouvoir l’installation gratuite (ou presque) de têtes thermostatiques connectées. Une offre alléchante sur le papier puisqu’elle propose de remplacer les anciens robinets de ses radiateurs par des modèles innovants, qui permettent de régler la température pièce par pièce et pilotables à distance depuis un smartphone. Trop beau pour être vrai ? On a posé la question à Nicolas Pichot, chargé de mission chez Rénov’actions 42, organisme public qui accompagne les Ligériens dans leurs travaux de rénovation énergétique.

Premier enseignement, ces campagnes commerciales respectent la loi. Sur le même principe que celles concernant l’isolation il y a quelques années, elles s’inscrivent dans le cadre des dispositifs des Certificats d’économie d’énergie (CEE), que les fournisseurs d’énergie rachètent selon le principe du pollueur/payeur. Pour chaque type de travaux, une fiche détermine un montant de subvention que le particulier peut obtenir en contrepartie. Et l’État en bonifie parfois avec « un coup de pouce » qui rend l’opération plus attractive. 

C’est ainsi que des prestations deviennent rentables pour les installateurs même quand ils ne facturent qu’un euro au client. Dans le cas qui nous intéresse, l’aide varie de 260 euros pour un logement de moins de 35 m2 jusqu’à 624 euros pour 130 m2 et au-delà, en passant par 516 euros pour un logement de 70 à 90 m2. « Cela ne concerne que des habitations en chauffage individuel et de plus de deux ans. Les constructions neuves ne sont pas concernées par les CEE », précise Nicolas Pichot.


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Après l’aspect financier, place à la dimension technique. « Ces produits amènent plus de confort et aident à faire des économies d’énergie puisqu’on règle la température pièce par pièce et heure par heure », souligne notre expert. Qui pointe dans la foulée un risque à répondre favorablement au démarchage : celui de « tomber sur des personnes qui posent du matériel bas de gamme et/ou très rapidement, voire qui bâclent pour limiter le coût de l’intervention. D’autant que celle-ci est parfois effectuée par des sous-traitants ». Or la mise en place peut se faire rapidement, mais aussi se révéler bien plus complexe sur une installation vétuste.

Verdict : oui, mais…

Voici venir l’heure du verdict pour le chargé de mission : « Si votre logement n’est pas du tout équipé, que vous avez des robinets simples et sans thermostat central, allez-y les yeux presque fermés et sans tarder. Disposer d’un tel équipement deviendra obligatoire au 1er janvier 2027 et l’incitation de l’État s’achèvera le 31 décembre prochain. » Autrement, si vous avez par exemple une chaudière programmable avec des robinets simples et qu’elle fonctionne bien, ce n’est pas forcément nécessaire, conseille notre homme. Il serait même dommage d’y toucher, au risque de troubler cet équilibre.

Dans tous les cas, assurez-vous que la société qui réalise les travaux soit labellisée RGE, « un préalable indispensable ». Pour une question de confiance, vous pouvez solliciter des entreprises établies près de chez vous, mais pas sûr qu’elles s’associent à ce type d’initiative. Enfin, n’hésitez pas à contacter Rénov’Actions 42 pour obtenir plus d’informations.

2. Renégocier son assurance de prêt, mode d’emploi

Depuis le 1er janvier 2023, la loi permet de renégocier son assurance de prêt à tout moment. Cette mesure peut permettre de réaliser des économies parfois conséquentes sur le coût d’une assurance qui, dans certains cas, peut représenter jusqu’à 30 % du montant d’un emprunt. Cette pratique reste toutefois méconnue. « Peu de personnes sont au courant », convient Christophe Parra, courtier chez Easy crédit immobilier à Montbrison.

Pourtant, faire appel à ce type de professionnel est un service gratuit et, surtout, sans engagement. « Si l’on veut renégocier son assurance, il suffit de prendre rendez-vous et de venir avec un tableau d’amortissement, explique un courtier exerçant dans la plaine du Forez. Ensemble, on va faire une étude personnalisée. En fonction, le client saura rapidement s’il peut faire des économies ou pas ».


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Les assurances de prêt sont souvent souscrites auprès de l’établissement bancaire prêteur. Or il existe actuellement sur le marché une cinquantaine de compagnies privées qui peuvent proposer des couvertures très intéressantes à des tarifs parfois plus avantageux. D’où l’intérêt de comparer avant de se décider. Et ceci à tout moment. « On peut désormais renégocier n’importe quelle assurance de prêt à n’importe quel moment, précise Christophe Parra. Renégocier, cela veut dire passer par une compagnie externe. » 

Le jeu en vaut la chandelle

Il explique que les économies représentent parfois jusqu’à 50 % du coût de l’assurance, ce qui peut permettre d’économiser quelques dizaines d’euros par mois. Ce qui représente pour certains dossiers des gains considérables, surtout pour un prêt contracté sur 15 ou 20 ans.

Afin de dénicher l’offre la plus intéressante pour son client, le courtier réalise un devis ou une étude. Celle-ci est personnalisée en fonction du profil de son interlocuteur : « La couverture va varier en fonction d’un certain nombre de critères. L’assurance sera différente pour chaque personne, selon qu’elle est fumeuse ou non, qu’elle exerce un métier à risque ou non, etc. De même, chaque compagnie d’assurance est spécialisée dans un domaine bien spécifique : durée longue, soucis de santé… » 

Quoi qu’il en soit, « la loi autorise la résiliation infra annuelle du moment qu’elle a les mêmes garanties a minima », précise enfin Christophe Parra. Des garanties supplémentaires peuvent ainsi venir s’ajouter à l’assurance déjà existante, parfois même à moindre frais.

3. Comment trouver une bonne mutuelle à petit prix ?

En 2024, le tarif des mutuelles et des complémentaires santé est encore revu à la hausse. Une augmentation qui peut aller jusqu’à 8 à 12 % et qui s’explique notamment par le vieillissement de la population et par le transfert de la prise en charge de certains soins médicaux, dentaires notamment, de l’Assurance maladie aux mutuelles. Dans ces conditions, il peut être judicieux de vouloir faire jouer la concurrence afin d’obtenir des prix plus convenables. Est-ce possible en pratique ? Quelle démarche adopter ?

Avant de vous lancer, commencez par dresser un état des lieux de vos besoins. L’objectif : moduler les garanties qu’offrira votre mutuelle en fonction de votre profil, de vos habitudes de vie et de votre état de santé. Sachez que même une fois le contrat souscrit, il est toujours possible d’en modifier la couverture.

Vous pouvez alors faire appel à un comparateur en ligne. Il en existe plusieurs, accessibles à toute heure du jour et de la nuit depuis un ordinateur ou même votre smartphone. Mettez côte à côte les différentes offres selon vos besoins en matière de santé et votre budget pour retenir les propositions les plus compétitives. Certaines mutuelles proposent des garanties modulables qui peuvent s’adapter aux besoins de leurs clients.

Une fois le contrat engagé, n’hésitez pas à changer régulièrement de compagnie. Depuis la loi Hamon, tous les adhérents peuvent résilier leur mutuelle à tout moment après une année de contrat, ceci sans motif et sans frais. Là encore, il est généralement possible de le faire depuis son ordinateur.

Enfin, dernier conseil : sélectionnez avec soin. Des mutuelles responsables et solidaires souhaitent ainsi favoriser l’accès aux soins et, pour cela, assurent une bonne prise en charge à moindre coût. L’avantage : leurs contrats n’augmentent pas à mesure que l’âge avance. Il existe également des mutuelles santé totalement en ligne : leurs services sont dématérialisés à 100 %. Elles peuvent alors proposer des prix imbattables de par les économies réalisées grâce à l’absence de frais de structure.

Au moment de souscrire, n’hésitez pas à vous renseigner sur d’éventuelles offres commerciales. Certaines mutuelles proposent plusieurs mois de cotisation offerts ou encore des réductions la première année.

F.T. et C.C.