Gouvernement
Gabriel Attal, plus jeune Premier ministre de la Ve République

À 34 ans, Gabriel Attal prend le relais d’Élisabeth Borne à Matignon, dont la démission avait été acceptée la veille par le président de la République. Il occupait depuis juillet le poste de ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse.

Gabriel Attal, plus jeune Premier ministre de la Ve République
© Instagram Gabriel Attal

Gabriel Attal a succédé à Laurent Fabius dans les livres d’histoire. Mardi 9 janvier, il est effectivement devenu, à 34 ans, le plus jeune Premier ministre de la Ve République française. Son prédécesseur avait été nommé à 37 ans, en 1984. Ce fidèle d’Emmanuel Macron était ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse depuis le 20 juillet dernier. Comme le rappelle Le Monde, il est notamment « à l’origine de l’interdiction de l’abaya à l’école et de l’expérimentation de l’uniforme ».

Celui qui est né à Clamart (Hauts-de-Seine) le 16 mars 1989 est conseiller municipal de Vanves, commune de ce même département, depuis 2014. Élu député en 2017, il avait été désigné Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse dans le gouvernement d’Edouard Philippe du 16 octobre 2018 au 6 juillet 2020, puis Secrétaire d'État auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement dirigé par Jean Castex jusqu’au 20 mai 2022. Gabriel Attal était ensuite devenu ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargé des Comptes publics du 4 juillet 2022 au 20 juillet dernier, donc.

Le bilan d'Elisabeth Borne

Le remaniement en cours fait suite à la démission remise lundi 8 janvier par la Première ministre Élisabeth Borne, acceptée par le président de la République. Arrivée en mai 2022 à Matignon, la polytechnicienne n'aura connu qu'un Salon de l'agriculture, au cours duquel elle a lancé le chantier d'Ecophyto 2030 – qui reste encore aujourd'hui à finaliser – dans lequel elle a fixé une nouvelle méthode basée sur des plans d'action de filière et un renforcement des moyens alloués à la recherche d'alternatives (+250 millions d’euros sur 2024).

Elle a participé aux arbitrages relatifs à la loi d'orientation agricole (LOA), actuellement examinée par le Conseil d'État avant une présentation au Conseil des ministres dans les prochaines semaines. Plus largement, elle a été l'artisane des politiques de Planification écologique, avec la fixation, avec Bercy, de trajectoires de hausse de la fiscalité du gazole non routier (GNR), des pesticides et de l'eau d'irrigation. Elle a finalement assoupli ses arbitrages sur ces deux derniers points après un mouvement de contestation soutenu par la FNSEA et Jeunes agriculteurs.

Franck Talluto avec Agrafil