Gestes barrières
Covid-19 : restez vigilants

Alors que la fin du confinement approche, il convient d’être encore plus vigilant quant au respect des gestes barrières pour éviter la propagation du Covid-19, en particulier sur les exploitations agricoles.
Covid-19 : restez vigilants

Les responsables professionnels l'ont répété à plusieurs reprises ces dernières semaines, si l'épidémie de Covid-19 venait à se propager dans le milieu agricole, avec des cas graves de la maladie, la situation deviendrait compliquée pour que les exploitations continuent à fonctionner. Il en est de même pour les structures qui gravitent autour de l'agriculture. Même si cela n'est pas toujours facile à mettre en œuvre, et pas forcément facile à entendre, il convient de tout faire pour se protéger et protéger les autres de ce virus, qui se transmet aisément. Voici donc quelques recommandations pour limiter la propagation du coronavirus, sur la base de fiches pratiques éditées par la Mutualité sociale agricole (MSA) et à retrouver sur https://ardechedromeloire.msa.fr.


Tout d'abord, il faut rappeler que la maladie se transmet par les gouttelettes (sécrétions projetées invisibles lors d'éternuements ou de toux). Le milieu médical et scientifique considère qu'un contact étroit avec une personne malade est nécessaire pour transmettre la maladie. Par contact étroit, on entend même lieu de vie, contact direct à moins d'un mètre lors d'une toux, d'un éternuement ou une discussion en l'absence de mesures de protection. Un des autres vecteurs privilégiés de la transmission du Covid-19 est le contact des mains non lavées avec le visage. C'est pour cela que les gestes barrières et les mesures de distanciation sociale sont indispensables pour se protéger de la maladie.


Vétérinaire, commercial, prêt de matériel avec un voisin, chantier en commun, service de remplacement, livraison, vente d'animaux..., chaque agriculteur est susceptible d'accueillir des personnes extérieures. Exploitant individuel, membres de Gaec, employeurs de main d'œuvre, chaque agriculteur doit faire le nécessaire pour se protéger, protéger son entreprise ainsi que sa famille. Fin du confinement ne veut pas dire baisse de la vigilance, au contraire. Effectivement, le risque de circulation du Covid-19 va être augmenté. A chacun donc de faire attention sur son exploitation et de respecter les gestes barrières.

Anticiper

Entre associés ou/et avec les salariés, il convient de se transmettre les consignes à distance via un appel téléphonique, un SMS, un mail, un réseau social, un tableau d'affichage... pour remplacer les échanges en face à face. Il faut aussi éviter la transmission de supports potentiels du virus entre les individus comme les crayons, les papiers ou les documents. L'organisation du travail est peut-être à repenser : définir des personnes référentes par activité, limiter les rotations de poste, favoriser les tâches réalisables de manière individuelle... Il est aussi nécessaire de mettre en place une organisation interne spécifique avec les interlocuteurs : une personne référente, selon le domaine de compétences ou de prédilection de chacun (soins des animaux, réception de marchandises, machinisme, ...), qui est le relais d'un intervenant.

 

Pour aller chercher des fournitures, l'anticipation est également de mise. Cela suppose de téléphoner avant au magasinier afin qu'il prépare la commande, qui sera prête à être chargée sans contact étroit. Bien évidemment, il convient de supprimer les réunions physiques entre associés, voisins, adhérents de Cuma et de privilégier les moyens de communication à distance. Avec un prestataire extérieur, il est essentiel de limiter l'accès aux personnes extérieures aux seuls lieux où elles doivent effectuer leurs interventions.


Chaque agriculteur doit anticiper la délégation d'activité pour laquelle sa présence n'est pas indispensable (collecte de lait, insémination, livraison d'aliments, enlèvement d'animaux morts ...) par la mise en place d'une organisation spécifique avec ses interlocuteurs : transmettre les consignes d'intervention par SMS, e-mail, téléphone ou encore par le biais d'un tableau d'affichage (penser à ne pas laisser de stylos à disposition) ; renseigner les intervenants avant leur arrivée sur les règles en place dans le site d'accueil (ex : lieu où se trouvent les animaux à inséminer, lieu où se trouvent les animaux morts à retirer, silos d'aliments à remplir...) ; mettre à disposition des lingettes pour nettoyer les poignées de portes, les poignées de tanks à lait... mais aussi les claviers d'ordinateur et souris pour tout ce qui concerne les formalités liées au suivi administratif des animaux ; mettre à la disposition des intervenants extérieurs les moyens de se laver et de se sécher les mains (point d'eau, savon liquide, papier à usage unique, sacs poubelle pour les déchets...) ; anticiper la co-activité pour laquelle la présence de l'agriculteur est requise comme l'intervention du vétérinaire (vêlage, prophylaxie du cheptel...).

Travailler à plusieurs

Que ce soit avec les associés, les salariés, les intervenants extérieurs, il est bien évidemment essentiel de respecter la distanciation sociale. Quand l'intervention à plusieurs sur une tâche est indispensable, constituer des binômes ou des trinômes qui ne changeront pas jusqu'à nouvel ordre. Privilégier le travail côte à côte plutôt que face à face avec toujours la distanciation entre les personnes (par exemple, si possible au moins deux mètres). Pour se passer les charges, pratiquer la pose et la dépose pour éviter le passage direct entre les opérateurs. Limiter les rotations de poste dans la journée. Nettoyer avant et après intervention le matériel utilisé à plusieurs (poignées de portes, matériel de traite, élément de contention, volant et levier d'un tracteur). Bien évidemment, il faut pratiquer un lavage régulier des mains, avant et après la prise de poste, et si possible au changement de matériel ou d'outil.


Dans certaines situations, il est recommandé d''utiliser des Equipements de protection individuelle (EPI). Par exemple, le port des gants de travail pour éviter les coupures, les souillures, etc... est important pour faciliter le lavage ultérieur des mains. Il faut se laver les mains chaque fois que l'on enlève un EPI : gants, lunettes, combinaison, masque... Attention : les gants contaminés portés au visage peuvent être source d'infection : privilégier les lavages fréquents des mains à un port permanent de la même paire de gants.


Pour les personnes travaillant aux champs, mettre à disposition des jerricans d'eau claire, des flacons de savon liquide et rouleaux de papier essuie-mains, et si possible du gel/solution hydroalcoolique. Penser à prendre des sacs poubelles pour jeter les essuie-tout et mouchoirs. Les sacs poubelles fermés sont éliminés par la filière d'élimination de déchets classique.

 

Vérifier après le travail

Une fois le travail ou la journée terminée, il faut vérifier le respect des consignes de distanciation, la bonne application des procédures de nettoyage prévues, la disponibilité des produits nécessaires à l'hygiène. En cette période d'épidémie, il convient de renforcer les procédures de nettoyage des locaux et sanitaires, avec désinfection des surfaces et des zones sensibles (poignées de porte, clavier, souris, bureaux...).

 

Tout local (lieu de travail, vestiaire, salle de pause, toilettes, ...) qui accueille dans la journée une personne contaminée doit être nettoyé et désinfecté selon des procédures particulières décrites sur le site du ministère du Travail. Les vestiaires constituent un lieu potentiel important de contamination car les volumes y sont réduits. Pour une brève période (celle de l'habillage ou du déshabillage), si les salariés ne peuvent respecter les mesures d'espacement recommandées, il est nécessaire de mettre en place un flux invitant chaque salarié à entrer dans le vestiaire chacun son tour (pas plus d'une personne à la fois dans le vestiaire).

Lucie Grolleau Frécon