Denrées alimentaires
Céréales : plusieurs navires ont quitté l’Ukraine

Suite à l’accord du 22 juillet entre l’Ukraine et la Russie, plusieurs navires sont partis de ports ukrainiens avec des cargaisons de marchandises agricoles.

Céréales : plusieurs navires ont quitté l’Ukraine
Les navires partis des ports ukrainiens progressent sous le contrôle du Centre de coordination conjointe (CCC) établi à Istanbul, conformément à l’accord signé le 22 juillet entre l’Ukraine et la Russie.

Pas moins de quatre navires, transportant au total 170 000 tonnes de marchandises liées à l’agriculture ont quitté le 7 août les ports d’Odessa et Tchornomorsk, en Ukraine, pour différentes destinations, dont deux, le Glory (66 000 tonnes de maïs) et le Riva Wind (44 000 tonnes de maïs) pour la Turquie. Cette dernière s’est en effet engagée à payer le gaz russe qu’elle importe en roubles. Le navire Mustafa Necati, qui transporte 6 000 d’huile de tournesol, se rend en Italie. Les 45 000 tonnes de tourteaux de tournesol du Star Helena ont pour destination la Chine.

Le 5 août, trois autres chargements de maïs avaient quitté l’Ukraine avec des chargements de céréales pour trois destinations différentes. Le Navistar, battant pavillon panaméen, a quitté Odessa pour l'Irlande avec 33 000 tonnes de maïs. Le Rojen, sous pavillon maltais, a fait route vers l'Angleterre depuis Tchernomorsk avec 13 000 tonnes de céréales. Quant au dernier, le cargo turc Polarnet, il est aussi parti de Tchernomorsk à destination de Karasu, port turc sur la mer Noire, avec 12 000 tonnes de maïs.

« Nous espérons que les garanties de sécurité de nos partenaires des Nations unies et de la Turquie continueront à fonctionner et que les exportations de denrées alimentaires depuis nos ports deviendront stables et prévisibles pour tous les acteurs du marché », avait déclaré Oleksandr Kubrakov, ministre ukrainien des infrastructures, après le départ des navires le 5 août. Quelques jours plus tôt, le 1er août, le tout premier chargement de céréales ukrainiennes quittait le port d’Odessa à destination de Tripoli au Liban.

Les chargements progressent sous le contrôle du Centre de coordination conjointe (CCC) établi à Istanbul, conformément à l’accord signé le 22 juillet entre l’Ukraine et la Russie. Celui-ci a permis la reprise des exportations ukrainiennes sous supervision internationale.

L’accord du 22 juillet

Effectivement, presque cinq mois jour pour jour après que la Russie a lancé son « opération militaire spéciale » contre l’Ukraine, les deux pays sont parvenus à se mettre d’accord sur l’exportation de céréales et de produits agricoles, dont des intrants, notamment envers les pays les plus dépendants comme ceux d’Afrique et du Moyen orient. Cet accord entérine la mise en place de couloirs sécurisés sur la Mer noire fortement minée par la Marine ukrainienne pour empêcher tout débarquement russe sur leurs côtes. Les Ukrainiens, qui n’ont ni le temps ni les moyens de déminer, se sont engagés à mettre des pilotes (marins habilités à assister le capitaine pour guider le navire dans les passages difficiles) à disposition pour ouvrir la voie aux navires.

L’accord indique aussi ces exportations s’effectuent à partir de trois ports : Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk. Kiev espère pouvoir accroître leur nombre à l’avenir. De plus, les deux belligérants ont convenu que des inspections des navires, au départ et en direction des ports ukrainiens, auront lieu,dans l’un des ports d’Istanbul. La Russie veut s’assurer que les navires ne transporteront pas autre chose que des céréales ou des produits agricoles, en particulier des armes. Ces inspections sont conduites par le CCC.

Enfin, le texte signé le 22 juillet prévoit une application valable pendant 120 jours, soit quatre mois. L’objectif est de sortir les quelques 25 millions de tonnes stockées dans les silos ukrainiens alors même que la nouvelle récolte a commencé.

Cet accord pour le moins inédit a été salué par la communauté internationale, notamment par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Celui-ci a remercié la Russie et l'Ukraine, qui ont « surmonté leurs divergences pour faire place à une initiative au service de tous ». Il a appelé les deux parties à mettre « pleinement en œuvre » cet accord.

 

LGF, d’après ActuAgri