Échanges
Écouter la jeunesse sur l’alimentation et l’agriculture de demain

La Coopération agricole (LCA) a lancé une consultation citoyenne de la jeunesse, afin de « construire la France alimentaire de demain ». Cinq rencontres ont été programmées dans l’Hexagone entre janvier et mars. La seconde se tenait à Saint-Jean-Bonnefonds (Loire), le 1er février dernier. 

Écouter la jeunesse sur l’alimentation et l’agriculture de demain
Lors de cette série de cinq rencontres organisées par La coopération agricole (LCA), les jeunes peuvent faire part de leurs préoccupations concernant le bien-manger et l’agriculture d’aujourd’hui et de demain.

Deuxième des cinq réunions publiques lancées par La coopération agricole (LCA), la rencontre qui s’est tenue mercredi 1er février, au Pôle du Fay de Saint-Jean-Bonnefonds, a fait salle comble. « C’est une belle assemblée. Je suis très heureux de voir tout ce monde présent, on voit que le sujet vous intéresse. La Coopération agricole se veut prospective aujourd’hui pour savoir comment vous voyez l’alimentation et l’agriculture de demain », confiait, en préambule, Patrice Dumas, président de LCA Auvergne-Rhône-Alpes.

Organisés dans le cadre d’une grande consultation citoyenne, ces temps de débats visent à contribuer à l’élaboration de la Loi d’orientation et d’avenir agricole (LOA), notamment auprès des jeunes générations. « C’est important d’écouter les citoyens, parce que nous sommes au cœur de transitions et de transformations majeures. Nous avons de nombreux défis (climatiques, démographiques, agro-écologiques) et parmi eux, nous aimerions capter les perceptions et les attentes qui feront le monde de demain. Je vous pose donc les questions suivantes : comment percevez-vous les métiers de l’agriculture, de l’industrie, mais aussi de l’alimentation ? Quelles sont vos attentes et qu’aimeriez-vous voir changer, évoluer et améliorer pour mieux répondre à vos préoccupations ? » interrogeait Dominique Chargé, président national de LCA.

Pas moins de 150 participants étaient attendus à Saint-Jean-Bonnefonds et continueront de l’être lors des prochains rendez-vous. Ces derniers sont censés se découper en trois catégories, à savoir une cinquantaine de jeunes coopérateurs et un panel d’une cinquantaine de jeunes non impliqués dans le monde coopératif, agricole ou alimentaire, tous dans la tranche d’âge 15-25 ans. Le dernier tiers réunit enfin une cinquantaine d’autres acteurs (citoyens plus âgés, élus locaux, etc.). Dominique Chargé ajoutait : « Je ne suis pas seul, il y a ici un certain nombre de représentants des différentes organisations professionnelles, et notamment des coopératives. Pour eux, cela va être un exercice très particulier, car ce sont des gens qui ont l’habitude de parler et, ce soir, ils vont devoir écouter. Ce qui est important pour nous, c’est de comprendre ce que vous attendez, ce que vous ressentez, vous, les prescripteurs de demain. »

De nombreuses interventions

Découpée en deux temps, comme l’évoquait l’animateur issu du cabinet Grand public, spécialiste des débats citoyens, la soirée a mis en lumière « d’une part, les sujets importants à mettre sur le tapis et d’autre part, les pistes et solutions à envisager ». Une projection d’une dizaine de minutes, à base de questions-réponses auprès d’un panel de jeunes, introduisait chacun de ces temps. Nombreuses ont été les questions posées pour alimenter le débat : qu’est-ce que le bien-manger en France ? où va le monde agricole ? comment mieux consommer demain ? 

Pour exemple, voici un florilège des éléments évoqués par les jeunes citoyens, sur la question du bien-manger : sainement, diversifié, éviter les addictions, à sa faim, avec de bonnes méthodes de production, à proximité et où il faut mettre le prix.

Sur la problématique d’une meilleure consommation pour l’avenir, ils avançaient par ailleurs les arguments suivants : éviter le gaspillage, manger moins de viande, apporter plus de clarté dans les composants des aliments, améliorer l’alimentation dans les cantines, informer et sensibiliser davantage dans les écoles. Nombreux étaient les citoyens à reconnaître que mieux consommer demain passerait aussi par plus de reconnaissance et une meilleure rémunération des agriculteurs.

Axel Poulain