Sdis 42
Le château d’Essalois cerné par les flammes

Vendredi 20 mai, le Service départemental d’incendies et de secours de la Loire a mobilisé sapeurs-pompiers, camions et même avion de largage dans la zone autour du château d’Essalois. Une chorégraphie entre plusieurs groupes d’intervention visant à se préparer avant les feux de forêts estivaux. 

Le château d’Essalois cerné par les flammes
Trois groupes de sapeurs-pompiers de la Loire étaient présents et accompagnés par 20 autres sapeurs-pompiers de la Haute-Loire.

Plus de 80 sapeurs-pompiers ont été déployés, vendredi 20 mai, pour un exercice départemental de lutte contre les feux de forêts, dans les Gorges de la Loire. Afin de mettre en action les moyens matériels et humains avant l’été, le Service départemental d’incendies et de secours (Sdis) de la Loire a imaginé un scénario de feu de forêt. « Nous avons un incendie qui a commencé à proximité du barrage de Grangent. Il se propage vers le sud-ouest, en direction de la commune de Chambles et le château d’Essalois », expliquait le lieutenant-colonel au Sdis 42, Patrick Lebouchard. « Nous essayons d’être au plus proche de la réalité. Aujourd’hui, nous avons quatre groupes dédiés aux feux de forêt en place, détaillait le contrôleur général Alain Mailhé, directeur départemental du Sdis 42. Trois proviennent de la Loire et un de Haute-Loire venu en renfort. » 

Lorsque les soldats du feu attaquent un incendie, trouver de l’eau peut être une difficulté. Pour cela, plusieurs groupes « appui eau » ont été disposés sur différentes zones. Avec des bâches pouvant contenir entre 11 000 et 12 500 litres d’eau, les camions mobilisés ont pu se réapprovisionner. Un ballet entre les véhicules s’est mis en place afin de garder ces piscines remplies pour que les sapeurs-pompiers puissent agir. 

En plus des tentatives d’endiguement et d’arrêt du feu, d’autres soldats ont réalisé des manœuvres de défense de points sensibles. Plusieurs camions sont venus protéger des habitations, dont les occupants ont été évacués à la mairie de Chambles. Entre temps, d’autres pompiers défendaient une antenne-relais du secteur. Dans le contexte de l’exercice, l’action a permis de revoir la manœuvre d’autoprotection du groupe s’il se trouve cerné par les flammes. Les camions ont donc déversé un produit sur les cabines dans lesquelles se réfugiaient les sapeurs-pompiers. 

Ce vendredi, l’exercice a été appuyé par un avion Dash, qui a arrosé les espaces végétalisés non boisés à proximité du château d’Essalois. En provenance de Nîmes, il peut intervenir sur le territoire ligérien en 45 minutes. Contrairement aux habituels Canadairs, il doit se poser à l’aérodrome d’Andrézieux-Bouthéon pour être ravitaillé en eau. Au même moment sur le plateau, « l’ensemble des moyens terrestres a formé une ligne d’appui pour tenter d’arrêter le sinistre », précise Patrick Lebouchard. À la fin du scénario, le feu devrait avoir touché 250 hectares de végétation.  

« Pour ce type de départ, il faut impérativement que nous ayons des sapeurs-pompiers formés à la spécialité feux de forêts. Comme ces derniers sont courants dans le Département, tous les sapeurs-pompiers qu’ils soient professionnels ou volontaires, sont obligatoirement formés à ce risque », explique le lieutenant-colonel. 

Les gestes qui sauvent 

Cette grande répétition générale intervenait au moment opportun dans la Loire. Depuis plusieurs semaines, les conditions climatiques sont favorables au départ de feux. Avec un niveau de précipitations faible depuis janvier, la Loire a déjà connu plusieurs incendies dans le Forez et le Pilat dans le mois de mai. Dans ce contexte, le réchauffement climatique est dans toutes les bouches, pourtant, il n’est pas la cause la plus fréquente des feux, l’origine étant majoritairement humaine.  

Avec 33 % de la superficie du Département recouverte par de la forêt, Alain Mailhé tient à rappeler les gestes à éviter pour ne pas créer d’incendie : « Il ne faut pas faire de feu en milieu naturel et les fumeurs ne doivent pas lancer leurs mégots au bord de la route. L’être humain est en majeure partie à l’origine des départs de feux et ces derniers prennent plus vite quand toutes les conditions sont favorables. » 

Selon les lieux où partent les flammes, l’intervention des sapeurs-pompiers peut se faire entre 30 et 40 minutes, il est donc conseiller de prévenir le plus vite possible. 

Arthur Bonglet 

Le Dash a complété les moyens mis en place au sol, en larguant une douzaine de tonnes d’eau à plusieurs reprises.
La France compte en tout 12 Canadairs et 6 avions Dash.
Les sapeurs-pompiers ont déversé sur les camions un produit pour se protéger du passage du feu.
Plusieurs camions remplissent des piscines d’eau pour permettre aux sapeurs-pompiers mobilisés de se réapprovisionner.