TRAIL
« Prenez du plaisir ! »

A 36 ans, Adeline Roche vit une année particulière avec le confinement et son accouchement attendue fin août. Une pause en attendant de revenir pour l’infatigable roannaise au palmarès impressionnant (1).
« Prenez du plaisir ! »

Comment avez-vous débuté ?

Adeline Roche : « Je suis née à Roanne et j’ai fait toute ma carrière sportive dans mon club. J’ai pris ma première licence à 10 ans où j’ai reçu une formation de base à l’athlétisme : longueur, hauteur, course, etc. Au départ, on touche un peu à tout. C’est à partir de la catégorie « cadet » que j’ai commencé à me spécialiser. Vu mon gabarit, j’avais des prédispositions pour le demi-fond. J’ai commencé avec du 1 500 m, du 3000 m, soutenue par mon entraineur de l’époque malheureusement disparu, Frédéric Augagneur. Puis avec l’âge, j’ai allongé les distances : 10 km, semi-marathon. J’ai fait mon premier marathon à 25 ans. Ce qui est relativement jeune. »

Pourquoi êtes-vous passée au trail ? 

A.R : « La piste, j’ai donné. Je n’y cours qu’une fois par an pour rendre service à mon club. La route, j’en ai fait beaucoup mais j’aime bien, comme les cross en hiver. En fait, mon problème c’est que j’aime toutes les disciplines ! (rires) J’ai l’habitude d’aller m’entrainer dans les chemins, j’aime la nature. La pratique du trail s’est développée et j’ai vu un reportage sur la Diagonale des fous à la Réunion qui m’a donné envie. Et comme l’équipe de France avait des bons résultats, je me suis dit que c’était peut-être la possibilité de retrouver le maillot bleu car en marathon, je ne pouvais pas faire beaucoup mieux. Alors en 2015, je me suis lancé pour savoir ce que je valais et j’ai terminé deuxième du championnat de France. »

La Loire était-il un territoire adapté au trail ? 

A.R : « Tout à fait ! Je m’entraîne essentiellement autour de chez moi, sur la côte roannaise, sauf lorsque je suis en stage ou en repérage avant une compétition. Alors certes, ce ne sont pas les Alpes mais j’ai tout ce qu’il me faut : du dénivelé, des côtes parfaites. Je vais aussi m’entraîner sur les parcours de Chalmazel. Leur plus court petit parcours est très technique les plus grandes boucles sont très sympas aussi. »

Qu’est-ce qu’un joli parcours de trail pour vous ?

A.R : « Des paysages, la montagne, du dénivelé, des chemins mais si je trouve du bitume pas de souci, ça permet de rouler plus vite. J’aime également quand le parcours est technique : la caillasse, la descente même s’il faut être prudent bien sûr et éviter de se faire mal. »

Quels conseils donneriez-vous aux « traileurs » amateurs ? 

A.R : « De courir comme moi, au plaisir. Le trail est une discipline difficile alors sans plaisir… Et puis il faut aller progressivement. Certains coureurs voient des images de l’UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc) et se mettent au défi d’y participer. Mais ce sont de très longues distances avec des gros dénivelés, ça se prépare ! Ils risquent de se retrouver dans des situations compliquées physiquement, mentalement… L’autre conseil, c’est d’apprendre… à marcher. Sur route évidemment quand on marche, c’est qu’on a un souci. En revanche, en trail, il ne faut pas hésiter à marcher dans les côtes très dures. On va presque aussi vite qu’en courant et on est moins essoufflé. Ainsi, il est plus facile de relancer derrière. 

Enfin concernant, les descentes certains ont de l’appréhension. C’est technique mais ça s’apprend ! »

 

 

Et de partir avec du bon matériel ? 

A.R : « Oui. Je ne vais pas conseiller de marque de chaussures, c’est très personnel, selon la forme du pied (large, fine, etc.). Ils doivent aller dans les magasins spécialisés pour tester leur foulée et essayer différentes paires. Il faut penser à bien « user » son matériel (chaussures, chaussettes, sacs…) avant une course, sinon vous risquez une ampoule. Ça n’a l’air de rien mais ça vous gâche un trail. De même pour alimentation, tester vos produits (gels, barres énergétiques) à l‘entrainement avant. »

L’usage des bâtons sera interdit à partir de novembre 2020. Qu’en pensez-vous ? 

A.R : « Les bâtons peuvent être intéressants à partir de 50 km, pour soulager les cuisses, mais encore faut-il savoir les utiliser correctement, aussi bien dans les montées que dans les descentes.  En dessous de 50 km, ils peuvent parfois gêner. Je ne suis pas contre leur interdiction. »

Quelles sont vos courses préférées dans le département ?

A.R : « Aujourd’hui il y en a beaucoup. J’ai fait les foulées de Châteauneuf, le trail urbain de Saint-Etienne… J’essaye d’y participer mais malheureusement mon planning de course ne me le permet pas toujours. »

Votre prochaine échéance ? 

A.R : « Je me prépare à devenir… maman, le 30 août. Mon médecin m’a dit que je pouvais courir jusqu’au septième mois, mais, avec le confinement, j’ai dû me contenter de faire du sport à domicile pour m’entretenir. J’ai essayé de reprendre après mais j’en ai fait trop et j’ai ressenti des douleurs. Alors aujourd’hui, je fréquente toujours mes sentiers de trail mais je me contente de faire de la randonnée. »

 

 

Propos recueillis par David Bessenay

 

(1) : Championne du monde par équipe de course de montagne (2019), championne du monde de trail par équipe (2017 et 2019), championne du monde de trail en individuel (2017), championne de France : de trail court (2017 et 2018), de course de montagne (2017), de marathon (2010).