Coopération
Eurea : faire face à la volatilité et apporter de la compétitivité

Adhérents et partenaires d’Eurea étaient réunis vendredi 2 décembre à Montrond-les-Bains pour l’assemblée générale annuelle du groupe coopératif rayonnant sur la Loire et la Haute-Loire. Bilan de l’exercice écoulé dans les quatre domaines d’activité (agriculture, nutrition animale, jardinerie et alimentation responsable) et perspectives étaient à l’ordre du jour.

Eurea : faire face à la volatilité et apporter de la compétitivité
De gauche à droite : Raymond Vial, président de la Chambre d’agriculture de la Loire ; Sylvie Brunel, géographe et économiste ; Christophe Chavot, président d’Eurea ; Bertrand Relave, directeur.

Christophe Chavot, président d’Eurea, rappelait, en fin de semaine dernière lors de l’assemblée générale de la coopérative, que celle-ci « s’engage depuis plus de 80 ans pour valoriser les hommes, les femmes et les productions de son territoire. Résolument tourné vers l’avenir, Eurea poursuit son développement au travers de sa stratégie 2025. » Cette feuille de route se décline en quatre axes : valoriser l’engagement et le modèle coopératif ; améliorer l’efficacité économique et environnementale des exploitations agricoles ; organiser et accompagner des filières agroalimentaires régionales et responsables ; développer le réseau des jardineries.

Mais, « le contexte géopolitique et économique exceptionnel va entrainer des ruptures marquantes, assurait le président. Dans un avenir incertain, une chose est sûre : rien ne se fera sans l’agriculteur, ni les organisations de mutualité et de coopérations agricoles, qui ont des rôles à jouer à l’heure de la souveraineté alimentaire. »

L’intérêt de se fédérer

Faire face à la volatilité et apporter de la compétitivité font partie des enjeux identifiés par le président d’Eurea dans son rapport moral. « Chaque agriculteur est en prise directe avec cette volatilité au quotidien. Il faut prendre conscience que nous allons, de façon durable, faire face à ce type de situations et que nous devons raisonner " collectif " pour préserver notre agriculture. Il faut se fédérer autour des outils économiques que sont nos coopératives. » Pour répondre aux enjeux de volatilité, en partenariat avec sa centrale d’achat Area, Eurea permet aux agriculteurs de sécuriser leur approvisionnement en produits d’agrofournitures, de leur garantir l’accès aux produits et à l’innovation, de leur offrir la meilleure performance économique. « Avoir les bons produits au bon moment », telle est la mission rappelée par Bertrand Relave, directeur d’Eurea.

La coopérative cherche aussi à proposer à ses adhérents « les meilleurs outils, sources de progrès et de performance », assurait Christophe Chavot. Il citait la certification HVE, la valorisation de l’agriculture locale, la majoration pour les jeunes agriculteurs. « Nous proposons aussi des solutions de pilotage des exploitations avec Smag Farmer ou encore Sencrop Météo. » Loire Auvergne Agro, structure regroupant l’Ucal et Eurea, réalise des essais agronomiques visant à expérimenter des solutions nouvelles et innovantes (plateformes d’essais). Elles doivent « orienter les adhérents vers les meilleures solutions d’avenir » et « leur mettre à disposition des outils d’aide à la décision performants ».

Avec Atrial, structure régionale de nutrition animale, Eurea « accompagne les éleveurs au quotidien pour optimiser l’efficacité de leur outil de production et ainsi améliorer leur compétitivité ». Et le président de poursuivre : « Accompagner techniquement nos éleveurs et nous engager dans l’organisation de production, c’est notre devoir et notre mission pour accompagner l’élevage de notre territoire ».

« Cultiver un avenir durable »

« Nous avons plus que jamais besoin d’une agriculture forte, dynamique et plurielle au service de la France ». C’est ainsi que Sylvie Brunel commençait son intervention à l’issue de la partie statutaire de l’assemblée générale d’Eurea. Pour cette géographe et économiste de renom, « il y aura un avant et un après 2022 », année de « confluence de calamités » : crise alimentaire, crise énergétique, inflation, guerre en Ukraine, crise climatique, pénuries, coûts des intrants, problèmes de main d’œuvre, tensions sociales et politiques… « C’est le grand retour de l’arme alimentaire. »

« Comment réagir et remettre l’agriculture au cœur des solutions ? », interrogeait Sylvie Brunel. Voici les réponses qu’elle apporte : l’agriculture et la forêt cultivée détiennent une capacité de stockage record et peuvent donc capter de la valeur grâce aux crédits carbone ; la biodiversité doit se faire avec les agriculteurs, pas sans eux et contre eux ; les PAT doivent permettre d’associer tous les acteurs ; associer les modèles plutôt que les opposer tout en recherchant l’excellence par l’innovation… Pour elle, il ne faut pas hésiter à rappeler que « celui qui nous nourrit n’est pas un jardinier, ni un décorateur des paysages, mais bien un chef d’entreprise ».

Lucie Grolleau Frécon

 

Les articles relatifs à cette assemblée générale sont à retrouver dans la version papier du 9 décembre.