Recensement agricole
Confirmation de la prédominance de l’élevage

Fin décembre, les premiers chiffres régionaux et départementaux du recensement avaient été diffusés dans le journal. En janvier, la Draaf s’est attachée à présenter les premiers résultats département par département et par thématique : exploitations, taille économique, spécialisation, main d’œuvre, surfaces, cheptels, signes de qualité.

 Confirmation de la prédominance de l’élevage
L’analyse des données du recensement agricole 2021 confirme la prédominance de l’élevage herbivore dans notre département.

La Loire compte 4 056 exploitations, ce qui fait du département le 7e de la région en nombre d’exploitations. Depuis 1970, le nombre d’exploitations n’a cessé de baisser régulièrement. Elles étaient 18 715 il y a 50 ans et 8 098 il y a 20 ans. Le nombre d’exploitations a baissé de 29% entre 2010 et 2020 (-23% en Aura). Sur cette période, la baisse annuelle est de 3,3%. Un chiffre supérieur à la moyenne d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui est de -2,5% par an.

Le pourcentage de baisse annuel du nombre d’exploitations ligériennes est plus important à partir de 1988 : entre 3 et 3,5% de baisse annuelle entre 1988 et 2020, alors que la baisse était comprise entre 2 et 2,5 entre 1970 et 1988.

A l’inverse, la surface agricole moyenne est en augmentation depuis 1970, passant de 15 à 57 ha. Cette croissance suit la tendance régionale. Comme pour le nombre d’exploitations, 1988 marque une rupture : croissance annuelle comprise entre 1,5 et 2,5% entre 1970 et 1988 ; puis croissance oscillant entre 3 et 3,4% entre 1988 et 2020. Entre 2010 et 2020, dans la Loire, la surface agricole moyenne annuelle a augmenté de 3,4%. En Auvergne-Rhône-Alpes, la surface a augmenté de 2,5%, ce qui est la plus faible progression depuis 1970.

Les exploitations individuelles sont majoritaires dans la Loire (65%), mais leur proportion diminue depuis 2010 (80%), au profit des Gaec : 10% en 2010 contre 20% en 2020. Les EARL représentent 10% des exploitations (7% en 2010) et les autres statuts 5% (3% en 2010).

Les exploitations individuelles exploitent 43% de la SAU et représentent 35% de la PBS (Production brute standard) (1) ; les Gaec 41% de la surface et 43% de la PBS ; les EARL 17% et 17%.

Les grandes exploitations plus nombreuses

Les exploitations sont classées selon leur taille économique (2). Les micros et petites exploitations étaient largement majoritaires en 2010. Leur proportion a diminué en dix ans. Les micros exploitations sont désormais 1 306. Leur nombre a baissé de 4,9% annuellement entre 2010 et 2020. Leur proportion est passée de 38% à 32%. La surface moyenne des micros exploitations est passée de 10 à 17 ha, représentant 10% de la SAU départementale. Les micro exploitations représentent 3% de la PBS.

Les petites exploitations sont 1 284. Leur nombre a baissé annuellement de 4,1% entre 2010 et 2020 et leur proportion est passée de 34 à 32%. La surface moyenne des petites exploitations est passée de 45 à 52 ha. Elles mettent en valeur 29% de la SAU et représentent 19% de la PBS.

Les exploitations de taille moyenne ont également baissé en nombre, de 1,6% par an. Elles sont au nombre de 1 122 dans le département. Leur proportion est passée de 23 à 28% et leur taille de 75 à 90 ha. Elles exploitent 44% de la SAU et contribuent à 45% de la PBS.

Quant aux grandes exploitations, elles sont les seules à avoir augmenté en nombre (339, +2,5% chaque année, proportion passée de 5% à 8%). En Aura, cette catégorie progresse de 1%. Cette catégorie d’exploitations voit également la surface moyenne fortement augmenter dans la Loire : de 97 à 120 ha. Elles exploitent 18% de la SAU. La surface moyenne des grandes exploitations d’Aura est de 134 ha.  Les grandes exploitations contribuent à 33% de la PBS départementale.

Les systèmes herbivores prédominent

Alors que le nombre d’exploitations a baissé de 29% en dix ans dans la Loire, qu’en est-il de leur spécialisation selon leurs productions ? Le nombre d’exploitations à spécialisation végétale a baissé de 10% (moins que la moyenne régionale), celui à spécialisation animale de 32% (moins que la moyenne régionale) et les mixtes (polyculture, polyélevage) de 27%.

Entre 2010 et 2020, la part des exploitations à spécialisation animale est passée de 78 à 74% du total des exploitations ligériennes. Vient ensuite la spécialisation végétale : de 14 à 17%. La part des exploitations mixtes en 2020 est identique à 2010.

Les exploitations à spécialisation animale exploitent 87% de la SAU et contribuent à 76% à la PBS totale du département. Les exploitations à spécialisation végétale exploitent 6% de la SAU et représentent 16% de la PBS. Les exploitations mixtes 7% et 8%.

Un classement plus détaillé des productions met en évidence que les trois premières Otex (orientation technico-économique) du département en nombre d’exploitations sont animales. La première est Bovins viande, avec 1 292 exploitations. Leur nombre a baissé de 21% entre 2010 et 2020. Viennent ensuite les Otex Bovins lait avec 847 exploitations (-32%) et Ovins, caprins, autres herbivores avec 498 exploitations (-45%). La quatrième Otex est Grandes cultures, avec 345 exploitations. Leur nombre a augmenté de 9% entre 2010 et 2020. Autre Otex qui a augmenté (+4%) : Horticulture, maraîchage, avec 118 exploitations. Les Otex qui ont subi la plus forte baisse sont Porcins, volailles (-59%, 131 exploitations en 2020) et Fruits (-51%, 106 exploitations).

En terme de PBS, c’est l’Otex Bovins lait qui apporte la plus forte contribution, puis Bovins viande et Bovins mixte. Trois systèmes qui sont herbivores. Attention cependant car les ateliers de transformation et les signes de qualité ne sont pas pris en compte dans la PBS.

Les chiffres, que ce soit en nombre d’exploitations ou en PBS, mettent en évidence que les systèmes herbivores prédominent.

Des chefs d’exploitation plus formés

En 2020, 11 400 personnes, représentant 6 400 ETP (Equivalents temps plein), ont travaillé en agriculture. 5 400 personnes ont été recensées comme chefs d’exploitations ou co-exploitants, représentant 4 600 ETP. Sur les 6 400 ETP, 72% sont des exploitants, co-exploitants et associés actifs ; 6% des membres de la famille travaillant de manière permanente ; 16% des salariés permanents non familiaux ; 6% de la main d’oeuvre saisonnière ou occasionnelle. Depuis 1970, au fil du temps, les membres de la famille sont progressivement remplacés par des salariés permanents non familiaux et par des exploitants.

La part des chefs d’exploitation et des co-exploitants de plus de 60 ans est passée de 15 à 17% entre 2010 et 2020. En Aura, cette part est passée de 19 à 23%, à l’image de la situation française. La proportion des 50 à 59 ans a également augmenté : de 31 à 35%. La catégorie des 40 à 49 ans est passée de 30 à 24%. Cette proportion demeure plus importante qu’en Aura (de 28 à 22%). Les chefs d’exploitation et co-exploitants de moins de 40 ans ont gardé la même proportion : 24%.

Dans la Loire, la part des femmes chefs d’exploitation et co-exploitants ligériennes est passée de 21,5 à 22,2% (de 23,7 à 24,5% en région).

46% des chefs d’exploitation et co-exploitant ont un niveau de formation inférieur au baccalauréat. Ils étaient 67% en 2010. 31% ont un niveau Baccalauréat (20% en 2010) et 24% un niveau de formation supérieur au Baccalauréat (13% en 2010). Pour les chefs d’exploitation et co-exploitants de moins de 40 ans, cette évolution est encore plus flagrante : la catégorie des personnes ayant un niveau inférieur au Baccalauréat est passée de 30 à 14% ; la catégorie ayant le niveau Baccalauréat est passée de 41 à 46% ; et la catégorie ayant un niveau de formation supérieur au Baccalauréat de 29 à 41%.

81% de la SAU dédiée aux prairies

La SAU ligérienne exploitée totale est passée de 273 203 ha en 1970 à 213 525 ha en 2020. Entre 1979 et 1988, la SAU a baissé chaque année de 0,5% ; entre 1988 et 2000 de 0,6% ; entre 2000 et 2010 de 0,4% ; entre 2010 et 2020 de 0,1%. C’est sur ces dix dernières années que la baisse de SAU est la plus faible.

La SAU est ainsi répartie selon les cultures : 81% pour les prairies ; 10% pour les céréales ; 7% pour les fourrages annuels ; 1% pour les vignes ; moins de 1% pour les cultures fruitières ; 1% pour les autres cultures. Une grande partie de la surface est utilisée pour l’alimentation des animaux. Il faut savoir que la surface en fruits a baissé de 13% entre 2010 et 2020 (de 1 230 à 1 031 ha).

7% de la SAU est irriguée, soit 15 202 ha. Le maïs fourrage représente 30% de cette surface ; les céréales, oléagineux et protéagineux 21% ; le maïs grain et semences 11% ; les fruits et vignes 5% ; la luzerne 3% ; les légumes 3% ; les autres surfaces 29% (dont 85% de prairies). Entre 2010 et 2020, la SAU irriguée a augmenté de 44% (+24% au niveau régional).

Les bovins majoritaires

La Loire compte 73 155 vaches allaitantes. Un nombre stable depuis 2010. Le nombre de chèvres est également équivalent, à 14 224. Le nombre de vaches laitières a diminué en dix ans et s’établit à 52 744 en 2020. Autres cheptels qui ont baissé en dix ans : les brebis (31 451 en 2020), les équins (4 200), les truies mères (2 062). Les volailles ont quant à elles fortement progressé (1 309 400).

Pour pouvoir comparer ou agréger des effectifs d’animaux d’espèces ou de catégories différentes, à chaque type d’animal a été attribué un coefficient basé sur ses besoins alimentaires. L’Unité gros bétail (UGB) est l’unité utilisée. Ainsi, les bovins représentent 86% des UGB (78% en Aura), les volailles 5% (10%), les porcins 4% (5%), les ovins 2% (4%), les caprins 2% (2%), les équidés 1% (1%).

Progression des circuits courts

Les données recueillies sur les signes de qualité et les circuits courts s’appuient sur du déclaratif de la part des agriculteurs. Aucun certificat n’a été demandé par les enquêteurs du recensement.

Le nombre d’exploitations en agriculture biologique est passé de 190 en 2010 à 497 en 2020. Leur proportion est quant à elle passée de 3,3 à 12,3% (de 4,4% à 13,4% en Aura). La Loire est le sixième département de la région en termes de proportion d’exploitations biologiques par rapport aux exploitations conventionnelles.

Le nombre d’exploitations sous signes officiels de qualité hors agriculture biologique a légèrement baissé entre 2010 et 2020 (de 664 à 655), mais leur proportion a augmenté (de 11,6 à 16,1%, de 25 à 29,6% pour Aura). La Loire est le 12è département d’Aura. Ceci peut s’expliquer par le fait que la Loire ait moins de démarches territoriales que d’autres départements.

Le nombre d’exploitations commercialisant en circuit court est stable (1 222 en 2020). Elles représentent 30,1% des exploitations ligériennes (21,5% en 2010). En 2010, la part des exploitations commercialisant en circuit court était inférieure à la moyenne régionale. Désormais, elle est supérieure. En France, cette part est de 22,5%, correspondant à la proportion en Aura en 2010. Par circuit court, on entend un intermédiaire entre le producteur et le consommateur ou le boucher.

 

Lucie Grolleau Frécon

 

(1) La Production brute standard (PBS), exprimée en euros, donne une valeur au potentiel de production des exploitations par un jeu de coefficients attribués aux cultures et cheptels de chaque exploitation. Ces coefficients de PBS ne constituent pas des résultats économiques observés.

(2) La PBS permet aussi de classer les exploitations en différentes tailles économiques :

- micro : PBS inférieure à 25 000 euros ;

- petite : PBS comprise entre 25 000 et 100 000 euros ;

- moyenne : PBS comprise entre 100 000 et 250 000 euros ;

- grande : PBS supérieure à 250 000 euros.