Loire conseil élevage
Sécuriser le contrôle de performances et développer le conseil

Vendredi 7 avril, adhérents et partenaires de Loire conseil élevage étaient réunis à Chalain-le-Comtal pour son assemblée générale. Alors que le contrôle de performances demeure la base de l’activité de cette structure technique, le développement du conseil aux éleveurs est en plein essor.

Sécuriser le contrôle de performances et développer le conseil
Hervé Burnot, président de Loire conseil élevage, accompagné de Sophie Marchal, directrice.

La base historique du travail des entreprises de conseil en élevage est la collecte des données lors de la traite et leur valorisation. « Le contrôle de performances se fait vache par vache ou chèvre par chèvre, rappelait Sophie Marchal, directrice de Loire conseil élevage, au début du rapport d’activité présenté lors de l’assemblée générale. Au fil du temps, nous avons cherché à augmenter le panel de données collectées. La volonté est vraiment de continuer à travailler sur plus d’indicateurs, notamment à partir des échantillons de tank à lait » pour aider les éleveurs dans la conduite globale de leur troupeau. « L’évolution est aussi liée au fait que les données arrivent de sources multiples : flacon de lait, robots de traite ou encore capteurs. Le travail des entreprises de conseil en élevage est d’étudier toutes ces données, de voir lesquelles sont les plus pertinentes et de les traduire dans des outils utilisables par les éleveurs. »

Le conseil et l’expertise se développent au sein de Loire conseil élevage pour deux raisons : pour accompagner les éleveurs dans la conduite de leur exploitation, mais aussi pour que l’association existe encore demain. « Ce n’est plus à démontrer, le climat change. Cela impacte nos habitudes de production et nos repères, assurait Hervé Burnot, président. […] L’enjeu est de déclencher le réflexe d’adaptation pour modifier nos systèmes de production agricole et trouver des solutions efficaces pour faire face aux situations climatiques difficiles. L’équipe de conseillers est aux côtés des éleveurs pour les accompagner individuellement et collectivement dans ces changements devenus incontournables. »

Dans cette logique de faire bénéficier de conseils avisés les adhérents, Loire conseil élevage a officiellement mis en place, en 2022, l’échange de visite : l’agriculteur peut solliciter un conseiller autre que celui intervenant habituellement dans son élevage pour approfondir un sujet spécifique. Sur les 600 adhérents souscrivant au service « conseil de suivi », 140 visites ont été échangées l’an passé. Sophie Marchal citait également plusieurs temps de rencontres avec les adhérents, sources d’échanges et de conseils : journées technico-économiques (automnales caprines, hivernales bovins), formations, portes ouvertes ou encore réunions thématiques. Elle revenait aussi sur plusieurs exemples de travaux conduits par la structure permettant « d’avoir des références locales pour accompagner les éleveurs et de faire monter en compétences les techniciens » : bilans carbone, plans prévisionnels de fertilisation, essai sur la réponse de la luzerne au stress hydrique.

S’adapter, une priorité

Hervé Burnot citait la romancière britannique Phyllis Bottome : “ Il y a deux façons de gérer les difficultés : les modifier ou s’adapter. “ « Nous avons fait le choix de nous adapter ; c’est une priorité d’hier et d’aujourd’hui. » Et d’ajouter : « Ce qui est vrai pour nos adhérents s’impose à notre association. » Ainsi, en 2022, le service administratif a été restructuré et la paie et la comptabilité ont été externalisées. « Nous avons aussi activé nos relais de croissance, dans nos domaines de compétences, pour compenser l’érosion du nombre d’éleveurs laitiers, avec l’objectif de préserver nos forces vives et être toujours présents demain sur les exploitations. » Il citait de nouveaux services déployés, comme par exemple les capteurs sur les animaux ou les analyses gratuites de fourrage conservé. « L’élevage allaitant et les brebis laitières sont des productions pour lesquelles nous proposons un accompagnement spécifique des éleveurs. Nous nous positionnons aussi sur des actions financées par les collectivités territoriales. »  Sophie Marchal précisait : « C’est important pour nous d’établir des partenariats avec des structures du territoire, en particulier les collectivités pour travailler sur la qualité de l’eau » (diagnostics individuels des exploitations, expérimentations et animation). D’autres sont également initiés avec des entreprises laitières ou des syndicats d’AOP.

Le président insistait aussi sur la nécessité de « sécuriser » le contrôle de performances « car c’est la pierre angulaire d’un conseil performant ». « Nous constatons que notre organisation ne répond plus au contexte actuel. C’est pourquoi nous avons entrepris, depuis plusieurs mois, de concentrer notre énergie sur la gestion des pesées. L’objectif est de se mettre en ordre de marche pour faire face à un enjeu majeur pour nous : la mutation du marché du travail. Pour être très concret, c’est de fidéliser les agents pour réaliser les pesées dans les élevages. »

 

Lucie Grolleau Frécon