Concours inter-régional

La Loire, terre d’accueil de la race Prim’holstein

Qualités morphologiques et style laitier combinés, élégance, solidité et facilité de déplacement, le juge ne tarissait pas d’éloges au sujet d’Eha Jevea (Illustrator x Norman Hig), cette vache appartenant au Gaec Toulze (15), en copropriété avec Gauthier Thierry et la Famille Angau. Elle a été désignée par Yohann Henrion comme grande championne du concours inter-régional holstein, qui se déroulait vendredi 5 avril à Chalain-le-Comtal (site de Coopel). Les 130 vaches venant d’élevages d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Saône-et-Loire ont défilé toute la journée sous l’œil attentif de Yohann Henrion, technicien à Prim holstein France et agréé juge depuis 2009. Il s’est dit agréablement surpris par le niveau des animaux présentés et par leur préparation.

Tagliatel (Darlingo x Crushabull), appartenant au Gaec de Grumard (42), a été sacrée championne de la catégorie Espoir (vaches en première lactation), jugée le matin. Ses caractères laitiers, la qualité de ses membres, son système mammaire et son style ont fait la différence. Le prix de Meilleure mamelle espoir a été décerné à Sublime (Barolo SG x Unix Crot), du Gaec de La Louve (69).

Le jugement s’est poursuivi après la pause déjeuner avec la catégorie Jeunes (vaches en deuxième lactation). C’est aussi une vache de la Loire qui a obtenu le prix de championne : Ryoctan (Arrow NH x Atwood) du Gaec d'Epezy (42). « Elle a pris l’avantage de manière évidente », commentait Yohann Henrion. Le prix de Meilleure mamelle jeune a été attribué à Roline (Impression x SN), du Gaec La Ferme des Roches (74).

La deuxième partie de l’après-midi était dédiée aux vaches de la catégorie Adulte (3e lactation et plus). Le juge a désigné Eha Jevea comme championne adulte, avant de la sacrer grande championne. Il a attribué le prix de Meilleure mamelle adulte à Morel Missy (Monterey x Sanchez), du Gaec Ferme Morel (01).

Plus tôt, il avait eu à juger le prix de championnat red holstein, regroupant les vaches pie rouge ayant obtenu la meilleure place dans chaque section, alors qu’elles avaient concouru avec les vaches noires. Chanterelles Pensée FM (Power Red x Locate FM), appartenant au Gaec Les Chanterelles (74), a été sacrée championne red.

Le palmarès du concours est à retrouver en cliquant ici.

Visites des fermes et concours de meneurs

Les vaches étaient arrivées dans la journée du mercredi 3 avril. Le lendemain, deux visites de fermes étaient organisées. « Nous ne voulions pas laisser la journée du jeudi sans rien proposer aux éleveurs », argumentait Jérémie Peillon, président de l’association d’éleveurs Holstein passion 42, en charge de l’organisation de la manifestation. Le nombre de participants n’était pas élevé (une dizaine pour chaque visite), mais tous étaient contents d’avoir découvert deux élevages ligériens.

La journée du jeudi s’est terminée par un concours de meneurs. Quatre sections avaient été composées pour répartir les jeunes âgés de 12 à 24 ans. Une cinquième section était réservée aux personnes de plus de 54 ans (éleveurs et techniciens, en activité ou retraité). Un défi lancé aux aînés pour vérifier s’ils avaient toujours la même dextérité que les jeunes. Le nombre d’inscrits est monté crescendo dans chacune des catégories, à la plus grande surprise des organisateurs.

Guillaume Crépet, responsable de création génétique Race Holstein chez Auriva, avait en charge le jugement du concours de meneurs. Entrée de l’animal et du meneur dans le ring, déplacement, respect des consignes, positionnement de l’animal en statique, réglage du licol… autant de points scrutés. Lors de l’attribution du prix de champion, il a fait échanger des vaches. « Tout bon meneur doit savoir conduire n’importe quelle vache. »

Solène Denis, Saint-Cyr-les-Vignes (42), a obtenu le premier prix dans la catégorie 12 - 16 ans et Lucas Lombardin, Chalain-le-Comtal (42), dans la catégorie 16 - 20 ans. Le champion de la catégorie 20 à 24 ans est Jérémy Morel, de Saint-Cyr-sur-Menthon (01). Finalement, Guillaume Crépet a désigné Marine Forestier, de Chêne-en-Semine (74), comme championne des jeunes meneurs. Chez les « vétérans », le premier prix revient à Vincent Brunel, Yssingeaux (43) et le deuxième prix à Gilbert Relave (42), jeune retraité de Loire conseil élevage.

Le palmarès du concours de meneurs est à consulter ici.

« Enchanté »

A l’heure du premier bilan, vendredi soir, Jérémie Peillon se disait « enchanté ». Le nombre de visiteurs était au rendez-vous. Preuve en est : près de 600 tickets repas ont été vendus pour le déjeuner du vendredi. Les abords du ring étaient également bien fréquentés toute la journée, et plus particulièrement au moment de l’attribution du prix de grande championne. Un ring spacieux, facilement accessible, avec des gradins de chaque côté et un podium sobrement décoré. Il était au cœur de la manifestation, avec, d’un côté, le bâtiment accueillant les stands et la restauration, et de l’autre, l’espace dédié aux vaches (chapiteau pour le logement, stalles de préparation des animaux).

Le président ne manquait pas de remercier les partenaires, que ce soit sur un plan logistique, financier ou humain. Il n’oubliait pas les structures d’élevage (Coopel, Chambre d’agriculture, Loire conseil élevage), les élèves du Campus agronova, ainsi que les adhérents des autres associations de races laitières (Montbéliarde et Simmental) venus prêter main forte pour le vendredi (service à la buvette notamment). Ce concours est « une vraie réussite », mais il ne faut pas perdre de vue qu’ « il a monopolisé beaucoup de monde ». Jérémie Peillon avait bien évidemment un mot pour les membres de l’association Holstein passion 42 : « Ils ont eu du mérite : présenter des animaux et à la fois aider au bon déroulement de la journée. »

Chantal Brosse, vice-présidente du Département de la Loire en charge de l’agriculture, et Raymond Vial, président de la Chambre d’agriculture, avaient eux aussi une pensée pour ces éleveurs bénévoles, mais aussi pour leurs proches restés sur les exploitations. L’élue ligérienne terminait sur ces mots : « Nous avons besoin des éleveurs pour nous nourrir et pour maintenir nos paysages attractifs. » Alors que  le responsable professionnel soutenait qu’ « il n’y a pas d’agriculture sans élevage. La France doit garder sa souveraineté alimentaire. La profession agricole doit se battre pour cela et les collectivités les accompagner. »

Lucie Grolleau Frécon