Invitation à la ferme
Un réseau d’agriculteurs qui s’étend grâce au local

Alors que le bio est en crise pour cause de chute de la consommation, « Invitation à la ferme », un réseau d’agriculteurs bio, résiste parce qu’il intègre la commercialisation, et ce localement.

Un réseau d’agriculteurs qui s’étend grâce au local
« Je produis, je transforme, je vends », tel est le principe du réseau Invitation à la ferme. ©LGF

Le réseau Invitation à la ferme a le vent en poupe. Il a progressé en chiffre d’affaires de 11 % en 2023 et ses fermes se sont distinguées en remportant six médailles (une en or, trois en argent et deux en bronze) au Concours général agricole 2024, indique son président, Jean-Michel Péard. 

Au-delà de ces progrès conjoncturels, le réseau avance en termes de nombre de fermes adhérentes, prouvant que le modèle correspond aux aspirations d’un certain nombre d’agriculteurs. « Nous étions trois paysans de l’Ouest au début de l’aventure en 2015, autour d’une vision commune : remettre la valeur sur les fermes pour les pérenniser », explique Jean-Michel Péard, éleveur laitier en Loire-Atlantique. Le réseau compte maintenant 43 fermes. Trois nouvelles l’ont rejoint fin 2023.

Commercialiser soi-même

Le modèle attire des personnes qui ne sont pas agriculteurs au départ. « Nicole, mon épouse, qui travaillait jusque-là dans les assurances, a quitté son emploi pour se consacrer à la ferme familiale à temps plein, à 45 ans », témoigne Christophe Meunier, éleveur du réseau dans le Forez. « Nous avons échappé à la crise de commercialisation car notre argument c’est la vente en local (à moins de 80 km de la ferme), le caractère fermier et le bio », précise-t-il. 

« Je produis, je transforme, je vends », tel est le principe du réseau. Les agriculteurs, qui sont tous éleveurs laitiers (vaches, chèvres, brebis), transforment leur lait en yaourts, fromages, fromage blanc, crèmes, glaces. Assumer la transformation et la commercialisation rajoute du travail, reconnaît Christophe Meunier, mais cela permet à l’éleveur de capter une valeur ajoutée qui leur échapperait dans les circuits ordinaires. 

78 % du chiffre d’affaires reviennent à l’éleveur du réseau Invitation à la Ferme pour les yaourts, contre 18 à 25 % dans les circuits ordinaires, d’après le réseau. Les fermiers du réseau « fixent eux-mêmes le prix de leur lait et le prix de vente de leurs produits laitiers, précise Jean-Michel Péard. Le prix payé est de 580 €/1 000 litres de lait bio de vache pour nos yaourts, contre moins de 470 € en collecte conventionnelle, auquel s’ajoute le bénéfice de la transformation ».

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