Aviculture
Après son développement, Vert Forez vise la stabilité

Pour son assemblée générale, la coopérative avicole Vert Forez réunissait ses membres et adhérents à Feurs, vendredi 29 octobre. Au programme de cette réunion, la présentation des comptes et des échanges autour de sujets d’actualité.

Après son développement, Vert Forez vise la stabilité
Les responsables de la coopérative avicole Vert Forez ont mis en évidence une activité croissante ces dernières années.

« C’est la première fois que je viens à votre assemblée générale et je suis assez surpris de voir le monde présent, sachant que vous avez 64 adhérents » : pour Stéphane Babe, premier secrétaire adjoint à la Chambre d’agriculture de la Loire, la surprise était réelle à la vue de la cinquantaine de personnes présentes.  Un ressenti confirmé par le président de la coopérative Daniel Poyade, qui remerciait les personnes présentes en ouvrant la séance. 

Au cours de l’exercice écoulé, le Chiffre d’affaires (CA) s’est élevé à 6,578 millions d’euros, contre 6,175 millions d’euros lors de l’exercice précédent, soit une hausse de 6,52 %. Une évolution qui s’explique principalement par le poste CA poulet qui augmente de 237 000 euros sur l’exercice, avec une hausse des mises en place et de la refacturation du propane aux éleveurs (centralisation mise en place au 1er janvier 2020). Sur l’exercice 2020-2021, les deux principaux clients de Vert Forez étaient LDC Ardèche (48,5 % du CA) et l’abattoir Valeyre (36,4% du CA). Le solde du chiffre d’affaires correspond principalement à l’activité d’approvisionnement des poussins et de propane aux éleveurs. 

Quatre bâtiments neufs ont été construits, soit une aide totale aux éleveurs concernés de 10 000 euros comptabilisée sur l’exercice. « Le conseil d’administration de la coopérative a toujours considéré ces aides comme un investissement. Sur la dernière décennie, la coopérative a accompagné la construction de 82 bâtiments, soit une somme versée de 193 500 euros », indiquait Daniel Poyade. Avant d’ajouter : « Après plusieurs années de développement, de constructions de bâtiments, l’objectif de la coopérative est maintenant de stabiliser les mises en place en raison d’une demande en volailles moins importante que par le passé. C’est pourquoi nous allons nous limiter à l’achèvement des projets en cours. » 

Ainsi, la coopérative avicole Vert Forez vise à limiter au mieux ses charges tout en gardant une qualité de services et de coût aux adhérents. La participation des éleveurs aux frais de fonctionnement de la coopérative s’élève à 135 321 euros (contre 148 527 euros pour l’exercice précédent). Le résultat de l’exercice est ressorti à 25 000 euros au 30 avril 2021.

Une activité doublée en huit ans

Technicien de la coopérative, Jean-Christophe Voute a présenté le rapport d’activités (chiffres du 1er mai 2020 au 20 avril 2021). « La coopérative Vert Forez, c’est 64 éleveurs pour 118 bâtiments. Elle comprend à la fois Les Fermiers d’Ardèche (LFA), avec 36 éleveurs pour 69 bâtiments, et l’abattoir Valeyre, avec 28 éleveurs pour 49 bâtiments. D’ailleurs, un transfert de trois bâtiments provenant de LFA a été effectué à destination des établissements Valeyre depuis juillet 2021. » 

Sur l’exercice 2020/2021, 1 547 963 volailles ont été mises en place pour 329 lots. Parmi elles, 1 437 073 poulets, 99 850 pintades et 11 040 « festifs » (dindes et chapons) ont été recensés. Concernant les poulets, l’activité de la coopérative a doublé en huit ans, passant de 740 798 en 2012/2013 à 1 437 073 en 2020/2021. L’année dernière, la grippe aviaire a posé des problèmes d’approvisionnement de poussins « pattes bleues » pour l’abattoir Valeyre : cela a donc été compensé par des souches différentes. Pour les pintades, le constat est similaire avec le doublement de leur nombre entre 2012/2013 et 2020/2021, passant de 53 530 à 99 850. « Pendant deux années (de 2018 à 2020), on s’était essayé aux pintades « végétales » pour l’Ardèche ; une production qui a été arrêtée faute de rentabilité », a d’ailleurs précisé le technicien.

Hausse du gaz et grippe aviaire

Deux sujets d’actualité ont également été mis sur la table lors de cette assemblée générale. D’une part, le gaz, qui garde son prix bloqué jusqu’au 31 décembre 2021 : « Je conseille à tous les éleveurs de remplir toutes les cuves avant cette date. Comme vous le savez, le prix du gaz va augmenter. On a un bloqué un volume avec un prix aux éleveurs ; jusqu’au 31 décembre, tout le monde paiera ce même prix. Et on fixera un prix pour le premier trimestre 2022. Un bâtiment, c’est en moyenne deux tonnes consommées par an », expliquait Jean-Christophe Voute. Conforté par le président : « On s’attend à une évolution assez forte du prix du gaz, autour de 200 euros la tonne ».

Le second sujet relevait, quant à lui, de la grippe aviaire. Dans la plaine du Forez, les volailles sont confinées (1), car c’est une ZRP (Zone à risque prioritaire). « Mais il y a possibilité de dérogation sous plusieurs conditions : passage du vétérinaire, respect des règles de biosécurité, limitation de la surface du parcours et du temps d’accès à celui-ci ». 

Jean-Christophe Voute est aussi revenu sur quelques chiffres clés autour de la filière avicole à l’échelle nationale, notamment pour rappeler ce que représente la filière Label rouge. « En France, 113 millions de poulets Label rouge sont mis en place chaque année. C’est 500 lots par semaine. » En guise de comparatif pour 2020, la production française totale de volailles Label rouge représentait 100 millions de poulets et 5 millions de pintades. A l’échelle de Vert Forez, on compte 1,437 millions de poulets (soit 1,4% de la production française) et 100 000 pintades (2% de la production française).  

Axel Poulain
(1) Depuis l’assemblée générale, le niveau de risque a évolué. Lire dans cette page