Département et Chambre d’agriculture
Une agriculture forte pour des territoires attractifs

Elus de la Chambre d’agriculture de la Loire et vice-présidents du Département étaient réunis la semaine dernière à Feurs pour aborder ensemble les enjeux, défis et perspectives de l’agriculture ligérienne. Mais aussi pour réfléchir à comment conserver une agriculture forte.

Une agriculture forte pour des territoires attractifs
Membres du bureau de la Chambre d’agriculture et vice-présidents du Département ont pu échanger sur de nombreux sujets relatifs à l’agriculture ligérienne.

Une matinée d’échanges entre le Département et la Chambre d’agriculture était programmée mercredi 8 décembre à Feurs. Elle réunissait les vice-présidents du Conseil départemental, ainsi que Jean-François Chorrain, conseiller départemental délégué chargé du Soutien à la filière forêt bois. Sur les douze vice-présidents, huit étaient au rendez-vous. A leurs côtés étaient présents les membres du bureau de la Chambre d’agriculture. « Cette réunion avait pour objectif de transmettre aux vice-présidents des éléments pour qu’ils soient ensuite en mesure, sur le terrain, de parler de l’agriculture et de connaître les positions de la Chambre d’agriculture, précisait le président Raymond Vial. Chaque élu a ainsi eu le même degré d’information. » « Nous avons eu de réels échanges sur de nombreuses problématiques relatives à l’agriculture », assurait Georges Ziegler, président du Département.

La Chambre d’agriculture a présenté l’agriculture ligérienne comme une force pour le département de la Loire, malgré des contraintes géographiques et climatiques : des filières diversifiées et complémentaires ; des centres de décisions régionaux basés dans la Loire (Sicarev, Eurea, EdE interdépartemental, Crédit agricole, MSA Ardèche-Drôme-Loire) ; des emplois directs et indirects dans les territoires (8 920 emplois directs dans les fermes, dont 1 460 salariés permanents ; 7 760 salariés dans l’agro-alimentaire (5 980 dans l’industrie et 1 780 emplois dans le commerce)) ; des pratiques vertueuses à consolider.

Lors de la réunion, toutes les filières agricoles et agro-alimentaires du département ont été présentées, tout en faisant le lien avec la forte dynamique en installation. « Les élus de la Chambre d’agriculture de la Loire sont représentatifs de la diversité de l’agriculture ligérienne, relevait Chantal Brosse, vice-présidente du Département en charge de l’Agriculture. Ils ont pu mettre en évidence que la plupart des exploitations ont une diversification tout en approvisionnant des filières plus longues. »

Cette rencontre entre élus du Département et de la Chambre d’agriculture était l’occasion de faire le point sur les soutiens actuels apportés par la collectivité à l’agriculture, comme par exemple :

- la collecte de pneus en vue de leur recyclage (« Nous avons estimé à 8 000 tonnes de pneus, expliquait Georges Ziegler. L’objectif est esthétique pour le paysage et environnemental. ») ;

- le Groupement d’intérêt public (Gip) Terana (Chantal Brosse est présidente encore pour quelques jours de ce laboratoire interdépartemental, puisque la présidence est tournante sur trois ans. Elle précisait que « le résultat 2020 devrait être bon, notamment grâce aux analyses Covid réalisées sur certains sites. ») ;

- les économies d’eau potable ;

- le développement de la filière avicole (« Beaucoup d’installations ont pu se faire grâce à la construction d’un ou plusieurs poulaillers », rappelait Chantal Brosse.) ;

- la modernisation des bâtiments d’élevage ;

- les circuits courts en favorisant les produits locaux en restauration collective, sans oublier le concours des produits fermiers innovants, le marché de Noël des producteurs fermiers…

Continuer à travailler ensemble

« Cette rencontre est finalement un point d’étape, estimait Georges Ziegler. Les coopérations sont nombreuses entre la Chambre d’agriculture et le Département. Chantal Brosse est la voix de l’agriculture. Il y a longtemps que je parcours le département pour mieux le connaître. Nous avons besoin de trouver un équilibre entre la ruralité et la " citadinité ". » « C’est une vraie chance d’être soutenu par le Conseil départemental de la Loire, qui a toujours su être précurseur, assurait Raymond Vial. Nous avons toujours eu une bonne collaboration entre nos deux structures. La vraie question est aujourd’hui : " Que voulons-nous pour notre territoire ? " » Pour Georges Ziegler, la réponse est : « Nous voulons une agriculture forte et authentique. Le maître-mot du Département est l’authenticité. » Chantal Brosse d’ajouter : « En milieu rural, pour garder le territoire attractif, nous avons besoin des agriculteurs. » C’est pour cela que le Département mise sur le renouvellement des générations en agriculture, l’attractivité du métier, les conditions de travail, la modernisation des exploitations

Les responsables de la Chambre d’agriculture de la Loire et les élus du Département souhaitent continuer à travailler ensemble en faveur de l’attractivité du territoire. La première structure est forte d’un ancrage au terrain et des expertises techniques spécialisées. La seconde a des compétences politiques et techniques qui se traduisent dans des choix de financement d’actions.

Des défis à relever

La Chambre d’agriculture a identifié et présenté plusieurs défis à relever pour maintenir les emplois et l’attractivité du territoire : renouveler les générations en agriculture, et plus spécifiquement en élevage ; s’adapter au changement climatique et lutter contre ; limiter la pression urbaine ; mobiliser la ressource en eau pour mieux la partager. Pour Raymond Vial, « l’agriculture est à un tournant. Elle aura de nombreux défis à relever dans les 20 à 30 prochaines années, et elle ne pourra pas le faire sans le soutien du Département. » « Les projets sur le long terme font l’objet d’une programmation avec des mises de fond conséquentes », complétait Georges Ziegler.

Des pistes d’actions

Pour conserver une agriculture forte et qui sait s’adapter, quelques pistes d’actions communes ont été mises sur la table : promouvoir les métiers pour transmettre ; renforcer l’adaptation aux attentes sociétales (respect de l’environnement, démarches de qualité, circuits courts) ; soutenir dans les fragilités qui apparaissent (comme cela a été le cas suite à l’épisode de gel du printemps 2021, ou dans le cadre d’Avenir42) ; stocker l’eau pour irriguer et abreuver les animaux, mais aussi créer des infrastructures performantes pour irriguer avec une ressource en eau durable.

Au sujet de la promotion des métiers, le président de la Chambre d’agriculture confirmait que « nous devons faire comprendre aux jeunes qu’il existe de réelles opportunités de travail en agriculture. C’est pour cela que nous voulons monter une opération conjointe entre le Département et la Chambre d’agriculture pour intervenir dans les collèges. » Concernant l’adaptation aux attentes sociétales, Chantal Brosse annonçait que les deux structures réfléchissent à comment encourager les agriculteurs à qualifier leur exploitation HVE (Haute valeur environnementale). Effectivement, la qualification HVE a pour avantages de présenter une image positive des produits ligériens, d’ouvrir des perspectives dans le cadre de la future Pac, d’éviter certaines contraintes lourdes du Conseil stratégique phyto. Elle fait aussi partie des filières considérées comme durables auprès desquelles les restaurants collectifs doivent s’approvisionner au moins à 50% dans le cadre de la loi Egalim.

Lucie Grolleau Frécon