Sanitaire
IBR : pas de relâchement !

Les introductions de bovins peuvent menacer la qualification IBR du cheptel. Le GDS (Groupement de défense sanitaire) appelle à la vigilance et au maintien des efforts faits ces dernières années par les éleveurs, dans un contexte où de nombreux animaux positifs ont été détectés.

IBR : pas de relâchement !
Dans la Loire, 96,69% des cheptels sont indemnes IBR à ce jour. En octobre 2020, il restait une quarantaine de bovins positifs en IBR, mais suite à plusieurs introductions de bovins positifs, ce nombre a doublé.

Depuis quelques semaines, la situation dans la Loire vis-à-vis de l’IBR est alarmante. Après plus de vingt ans de lutte contre ce virus, l’IBR reprend du terrain suite à des contaminations de cheptels ayant introduit des bovins provenant d’un département voisin. C’est pourquoi, lors de chaque introduction de bovins au sein d’un cheptel, les mesures de biosécurité doivent être impérativement respectées et les dérogations au contrôle d’introduction évitées. Cela permet de limiter l’impact de l’introduction d’un éventuel bovin positif en IBR au sein d’un cheptel. La perte économique est très importante pour les éleveurs en cas de contamination du cheptel car de nombreux marchés (export) n’acceptent pas de bovins qui viennent de cheptels non qualifiés. La requalification du cheptel a également un coût élevé.

En France, la situation épidémiologique au regard de l’IBR n’est pas homogène, avec environ 3% de troupeaux ayant un animal positif en IBR. Avec l’entrée en application, en avril 2021, de la Loi européenne de santé animale (LSA), les conditions de qualification évoluent. Les 91,5 % de troupeaux bovins déjà qualifiés en France sont dispensés de nouvelles dépenses de prophylaxie, alors que les 8,5 % restant vont devoir se mettre à niveau dans les six ans suivant l’entrée en application de la LSA.

De 40 à 200 bovins positifs

Dans la Loire, 96,69% des cheptels sont indemnes IBR à ce jour. En octobre 2020, il restait une quarantaine de bovins positifs en IBR, mais suite à plusieurs introductions de bovins positifs, ce nombre a doublé, avec aujourd’hui 200 bovins positifs en IBR. Concernant la mise en application de la LSA dans le département de la Loire, les éleveurs non qualifiés en avril 2021 auront l’ensemble des frais de qualification à leur charge. Pour les éleveurs déjà qualifiés, 30 à 35% des bovins seront à prélever lors des prophylaxies annuelles. Il devrait en être de même pour les éleveurs qui ont plus de 100 vaches laitières.

Que faire lors de l’introduction ?

Lors d’introduction de bovins, il sera possible d’acheter uniquement des bovins avec un statut IBR supérieur ou égal à la qualification du cheptel acheteur.

La première chose à faire avant d’acheter un bovin est de vérifier la qualification IBR du cheptel d’origine et de n’acheter que les bovins venant de cheptels indemnes IBR. Le statut du bovin concernant la BVD est aussi à vérifier ; l’achat de bovins déjà connu non Ipi est à favoriser.

Lorsque le bovin arrive sur l’exploitation, il doit impérativement être placé en quarantaine, c’est-à-dire isolé des bovins déjà présents sur l’exploitation. Si l’isolement n’est pas possible (vaches fraiches au lait), il est préférable de demander des prises de sang avant l’achat des bovins.

Par la suite, une prise de sang d’introduction est obligatoire entre 16 et 30 jours après l’introduction des bovins sur le cheptel. L’IBR et la BVD sont obligatoires à l’introduction. Il est important de faire le « kit introduction » par la même occasion (Néosporose, Besnoitiose et Paratuberculose) mis en place par le GDS.

Après réception des résultats d’analyses négatifs par les éleveurs, les bovins peuvent être intégrés dans le troupeau.

Pour rappel, la prise de sang d’introduction est obligatoire, même si le bovin est vendu dans les 30 jours après l’achat.

Pour le moment, des dérogations aux analyses IBR lors de l’introduction sont possibles (sauf pour les bovins venant de Saône-et-Loire), lorsque le transport est direct entre les deux exploitations (transport fait par l’éleveur et non par un marchand), que le cheptel d’origine est indemne IBR et que le cheptel acheteur n’est pas en fort taux de rotation. Néanmoins, les éleveurs doivent avoir en tête que la réalisation de dérogations représente un risque supplémentaire d’introduire des bovins positifs en IBR : détection seulement au moment de la prophylaxie et risque qu’un grand nombre de bovins du troupeau soient contaminés par la même occasion.

Mise en évidence d’un bovin positif

L’éleveur acheteur, ainsi que le vétérinaire sanitaire de l’élevage, sont contactés par le GDS dès réception de résultats d’analyses positifs. La qualification IBR du cheptel est suspendue, il n’y a donc plus de mention indemne IBR sur les cartes vertes, et lors de la vente de bovin. L’éleveur doit rayer la mention indemne IBR des Asda et faire une prise de sang afin d’analyser l’IBR dans les 15 jours avant la vente.

Un compte rendu d’isolement est à remplir afin de lister les bovins en contact avec le bovin positif. L’éleveur doit éliminer le bovin positif, soit dans les 15 jours après la notification du résultat d’analyse si le bovin n’est pas vacciné, soit dans le mois si le bovin est vacciné. L’animal positif en IBR n’a que deux destinations possibles : l’abattoir ou un atelier dérogatoire carte jaune en bâtiment. Une fois l’animal sorti du cheptel, le lot contact doit être recontrôlé entre un et trois mois après la sortie du bovin positif. Le délai peut être réduit à 15 jours avec des analyses individuelles.

S’il n’y a pas de lot contact ou que le recontrôle est négatif, la qualification d’origine de l’élevage est réattribuée et les Asda sont rééditées avec la mention « indemne ». En fonction du nombre de bovins contacts, l’impact est plus ou moins fort pour l’élevage.

A chaque fois, une enquête épidémiologique est réalisée afin d’étudier la source de la contamination du bovin positif : marché, cheptel d’origine, voisinage… Dans tous les cas, chaque acteur du transit de l’animal est mis au courant dans les plus brefs délais afin de limiter au maximum les contaminations qui découlent de la positivité du bovin.

 

Jéromine Subtil, GDS 42