Hébergement
« Besoin de plus de gîtes et de chambres d’hôtes sur notre territoire »

Initialement prévue il y a deux ans à Renaison, l’assemblée générale de l’association Gites de France Loire avait été reportée en raison du contexte sanitaire. Elle s’est finalement déroulée ce jeudi 2 juin, dans un esprit d’échange avec les nombreux participants présents, hôtes comme institutionnels.

« Besoin de plus de gîtes et de chambres d’hôtes sur notre territoire »
Margot Silvestre et Solange Escure, respectivement présidentes départementale et nationale de Gites de France.

« Dire que tout va pour le mieux ne serait peut-être pas vraiment exact. Cela pourrait paraître un peu déplacé dans ce drôle de monde » : c’est en ces mots emplis de prudence que Margot Silvestre, présidente de l’ADTR (Association départementale du tourisme rural), qui gère notamment la marque Gites de France introduisait cette assemblée générale particulièrement attendue. « Nous avions décidé d’organiser cette assemblée générale il y a deux ans à Renaison. Antoine Vermorel-Marques (adjoint à la mairie de Renaison) n’était pas encore président de Loire tourisme. On a souhaité maintenir ce lieu et finalement, nous sommes avec le président le plus à même de nous accompagner aujourd’hui, c’est une vraie chance. »

Désormais président de Loire tourisme, Antoine Vermorel-Marques pointait du doigt « encore un gros travail à faire en matière touristique », reprochant à « certains élus et même habitants de ne pas avoir cru pendant longtemps au potentiel touristique de notre territoire ». Celui-ci se remémorait par ailleurs la phrase d’un touriste qu’il avait rencontré chez un vigneron à Saint-Jean-Saint-Maurice, où ”On est venus ici par hasard, mais on reviendra”. « ”On reviendra”, c’est le succès de tous les acteurs touristiques, mais ”on est venus par hasard” signifie que l’on n’a toujours pas réussi à inscrire le département sur une carte de France. » Malgré cette remarque, le président de Loire tourisme revendiquait quatre arguments touristiques très forts sur le territoire : le patrimoine, la gastronomie, les activités de pleine nature et sportives, et la culture. Et depuis quelques années, il constate « une prise de conscience de la part de l’ensemble des acteurs sur l’intérêt touristique du territoire ».

De ce constat découle, selon lui, une situation préoccupante à laquelle il faut rapidement remédier, à savoir un déficit d’hébergements touristiques. « Lorsque l’on a des taux d’occupation qui frôlent les 90%, on a besoin de plus de gîtes et de chambres d’hôtes sur notre territoire. Il faut également de courts séjours, bien que cela soit compliqué, car ce ne sont pas les mêmes frais qui sont engagés (ménage, accueil…). Mais on doit être en mesure d’étirer la saison touristique de manière à attirer du monde toute l’année », développait le président de Loire tourisme.

Rapports d’activité et financier

Margot Silvestre présentait, par la suite, son rapport d’activité : « 2021 restera comme une année pleine d’opportunités pour l’ADTR. » Ayant constaté une progression conséquente de son activité au fil des mois, notamment sur le plan de la commercialisation de ses hébergements et sur l’accompagnement des porteurs de projets, celle-ci avouait, en prenant des pincettes, que « le contexte de la crise sanitaire a joué en notre faveur, c’est une réalité ». 

Ayant dû s’adapter notamment en raison du contexte sanitaire, l’association ligérienne aura subi quelques chamboulements dans son organisation, comme des départs et des arrivées au sein de la structure, mais aussi en matière d’organisation, où le télétravail a pris une place importante.

En matière de finances, à travers l’exercice 2020-2021, le compte de résultats atteint 519 000 euros de produits – en augmentation de 28% par rapport à 2020 – et 474 000 euros de charges – en augmentation de 32% par rapport à 2020. Le résultat net de l’exercice est évalué à 25 000 euros. Sur les 519 000 euros de produits, près de 80% sont issus de services de réservations et un peu moins de 20% des cotisations. Le reste rejoint les prestations techniques, entre autres.

L’agence de réservation 

Avec un volume d’affaires de 2,462 millions d’euros en 2021, l’agence de réservation a considérablement évolué depuis 2020 (+42,97%). La durée moyenne des séjours, de 7,79 jours, est quant à elle en baisse par rapport aux années précédentes (8,64 en 2020 et 7,9 en 2019). Le nombre de courts séjours, équivalent à moins de cinq nuits, atteint 29,20% des contrats. Concernant le « panier moyen », il se répartit de la manière suivante : 549 euros pour les gîtes/chambres d’hôtes, soit -12 euros (-2,14%) qu’en 2020 ; 567 euros pour les gîtes, soit -11 euros (-1,9%) qu’en 2020 ; 154 euros pour les chambres d’hôtes, soit +3 euros (+1,9%) qu’en 2020.

Du côté de la clientèle, celle de la région Auvergne-Rhône-Alpes reste la plus importante, représentant 47,24% de la clientèle française. Viennent ensuite l’Ile-de-France et la région Paca. Quant à la clientèle étrangère (9% des contrats), si une légère augmentation est constatée, le contexte sanitaire empêche pour l’heure d’atteindre le palier des 10%.

Perspectives pour 2022

Pour Margot Silvestre, « les premiers mois de 2022 s’inscrivent dans la lignée de l’année 2021 : les réservations continuent de progresser et, pour la deuxième année consécutive, notre association a la possibilité de se projeter sereinement sur l’avenir, a minima à court terme ». Une tendance qui invite l’association à se focaliser sur le renforcement de ses actions de communication et de promotion. « J’ai aussi à cœur de conforter le travail d’accompagnement que nous assurons auprès de nos propriétaires, de conforter le lien et les valeurs qui nous unissent », poursuivait la présidente.

De nombreuses nouveautés ont également été mises en place depuis le début de l’année 2022 : débord d’appels (donnant la possibilité de contacter un agent Gites de France 7j/7, de 9 à 20 heures) ; évolution du document fiscal ; référencement payant ; remontée des annonces Gîtes de France Loire sur Google My Business ; travail sur les canaux de distribution pour les gîtes et les chambres d’hôtes en agence de réservation ; ou encore mise en ligne du nouvel Espace propriétaire sur le site.

Un budget prévisionnel a par ailleurs été élaboré, prévoyant un montant de produits à hauteur de 512 450 euros et un montant de charges de 469 613 euros. Ceci pour atteindre un résultat net estimé à 25 837 euros, sensiblement similaire à celui de 2021.

Finalement, le conseil d’administration a été renouvelé. Les trois candidats sortants (Agnès Laurent, Hervé Malik et Margot Silvestre) ainsi que deux nouveaux (Jean-Paul Descombes et Stéphanie Gigand) ont souhaité joindre le conseil ou retourner dans leurs fonctions. Celui-ci a été approuvé à l’unanimité.

Axel Poulain