Sodiaal
Une consultation pour imaginer la filière laitière de demain

Une vaste consultation est lancée par le groupe coopératif Sodiaal « pour construire ensemble la filière laitière de demain ». Elle est accessible jusqu’au 7 juin sur le site internet sodiaal-pourdemain.fr. Précisions avec Yvan Ogier, éleveur dans la plaine du Forez et administrateur national Sodiaal.  

Une consultation pour imaginer la filière laitière de demain
La plateforme www.sodiaal-pourdemain.fr est ouverte aux contributions jusqu’au 7 juin. Ses résultats aboutiront à une nouvelle « Vision 2030 » de la coopérative.

Quelle est l’origine de la consultation lancée par Sodiaal ?

Yvan Ogier : « Tous les dix ans, Sodiaal se donne un nouveau cap. Nous en avions un pour 2020, qui concernait plus spécifiquement les producteurs et la problématique de la gestion des volumes de lait. Ce travail étant achevé et voyant que les consommateurs sont de plus en plus impliqués dans les choix des filières, les responsables de Sodiaal ont proposé d’intégrer les consommateurs dans une réflexion pour imaginer l’avenir du modèle coopératif laitier et de la filière laitière.

Des réunions en présentiel et en visio se sont déroulées ces derniers mois, auxquelles ont participé des producteurs, des salariés et des consommateurs. Il s’agissait de consommateurs habitués à ce type de démarche. L’objectif de ces réunions était de voir si les derniers choix faits par Sodiaal allaient dans le sens des souhaits des consommateurs (bien-être animal ou bilan carbone, par exemple). Il est ressorti de ces réunions que les consommateurs estiment que ce qui est fait au sein de Sodiaal est en phase avec leurs attentes. C’est sur cette première analyse qu’a été décidée la mise en place d’une large consultation nationale publique, de manière à avoir plus de données. »

 

Quels sont les objectifs de la consultation nationale de Sodiaal ?

YO : « Ce n’est pas parce que nous réfléchissons actuellement à l’échéance 2030 que nous ne travaillons pas pour aujourd’hui. Nous sommes sur de l’opérationnel chaque jour, et notamment pour le prix du lait. Mais nous devons lever la tête du guidon et anticiper. Nous avons les grandes lignes de la direction à prendre à l’échéance 2030, mais les objectifs de Sodiaal devront être affinés en fonction des résultats de la consultation, tout en tenant compte de nos capacités d’investissement, bien évidemment. Nous aurons forcément des virages à prendre demain, mais si nous connaissons la route à suivre, c’est plus facile de conduire et d’anticiper les virages. C’est aussi plus facile d’aiguiller les producteurs quand on connait la direction. A nous de définir quel chemin nous devons prendre. L’objectif est de faire un retour aux producteurs lors de l’assemblée générale du 30 juin. Nous voulons leur en faire la primeur.

Cette consultation vise par exemple à savoir si les consommateurs connaissent le système coopératif et si un tel système a sa place demain.

Chez Sodiaal, nous préférons être force de proposition plutôt que subir. Le travail conduit actuellement par Sodiaal pourrait contribuer à une réflexion de filière, de coop de France, de la grande distribution… »

 

A qui s’adresse la consultation ?

YO : « La consultation s’adresse aux consommateurs, aux éleveurs, aux adhérents Sodiaal, aux collaborateurs Sodiaal, aux partenaires de Sodiaal (clients, distributeurs, fournisseurs, politiques, interprofessionnels). La consultation est donc ouverte à tout le monde, et pas uniquement aux producteurs de lait. A eux de la faire connaitre dans leur entourage. Cette consultation s’adresse en particulier aux personnes qui s’intéressent à ce qu’elles mangent, à l’avenir des territoires français…

Le capital de Sodiaal a été ouvert aux salariés l’an passé, dans l’objectif qu’ils se sentent plus intégrés à l’entreprise. Nous avions jusqu’à présent 31 sections de producteurs. Nous avons désormais une 32è section, composée de salariés détenant du capital et qui ont un représentant au conseil d’administration. Il nous semble donc logique que les salariés soient aussi consultés. »

 

Propos recueillis par Lucie Grolleau Frécon