Chambre d’agriculture
La Région à l’écoute de l’agriculture ligérienne

Renouvellement des générations en agriculture, irrigation, énergie, projets structurants pour le territoire…, autant de sujets qui étaient au cœur des échanges mardi entre les membres du bureau de la Chambre d‘agriculture de la Loire et de Fabrice Pannekoucke, vice-président en charge de l’agriculture à la Région.

La Région à l’écoute de l’agriculture ligérienne
Fabrice Pannekoucke, vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, est en charge de l’agriculture depuis cet été. Mardi, dans la Loire, a pu rencontrer des agriculteurs et des responsables professionnels (Chambre d’agriculture, FDSEA, JA).

Une longue matinée de visites et d’échanges était organisée par le président de la Chambre d’agriculture, Raymond Vial, mardi 20 décembre, à l’attention du vice-président en charge de l’agriculture au Conseil régional, Fabrice Pannekoucke, qui a pris ses fonctions cet été. Des visites (1) qui n’avaient pas été choisies au hasard et qui ont permis d’aborder de nombreux sujets d’actualité et de fond relatifs à l’agriculture ligérienne et à la politique de la Région. Des conseillers régionaux et départementaux, ainsi que les membres du bureau de la Chambre d’agriculture ont notamment pris part aux débats.

Transmission et installation, deux enjeux forts

La transmission et l’installation en agriculture, enjeux forts pour le département de la Loire et bien identifié par la Région, étaient au cœur des discussions. Pour Fabrice Pannekoucke, « la transmission et l’installation font partie des grands défis que nous avons à relever. C’est pour cela que la Région Aura maintient », dans la nouvelle programmation Feader 2023-2027, « une DJA (Dotation jeunes agriculteurs) forte, la plus haute de France. Nous avons fait un choix et nous assumons cette priorité. Notre objectif est vraiment de favoriser des installations permettant de nourrir la population ».  

Raymond Vial identifiait plusieurs freins au renouvellement des générations en agriculture : les capitaux de plus en plus élevés dans les fermes d’élevage ; des agriculteurs qui ont tendance à « décrocher » quelques années avant l’âge de la retraite (non investissement dans l’outil de travail, arrêt prématuré du métier).

Pour Fabrice Pannekoucke, « tant que l’agriculteur n’a pas le projet d’arrêter son activité, il doit être dans une dynamique d’investissement ». Il revenait sur des accompagnements possibles de la Région en faveur de la transmission dans le cadre du Feader et citait en particulier le dispositif permettant le financement à 50% du salaire d’un jeune travaillant sur l’exploitation qu’il compte reprendre (période de trois à douze mois). « Le jeune voit comment fonctionne l’exploitation et le cédant est rassuré. »

La visite de l’abattoir de proximité d’Andrézieux-Bouthéon a été l’occasion d’évoquer la vente directe. « Beaucoup de jeunes s’installent avec un projet de transformation et de vente directe, intervenait Raymond Vial. Nous serons probablement amenés à réfléchir à un outil collectif d’abattage de volailles, la demande étant croissante. » Rémi Jousserand, secrétaire général de la Chambre d’agriculture, appuyait ces idées : « Nous insistons vraiment auprès des jeunes pour qu’ils se soucient du temps de travail et de la main d’œuvre. » « Ces outils collectifs entrent tout à fait dans les objectifs des PAT » (Projets alimentaires territoriaux), assurait Bruno Bertholet, président de l’abattoir.

L’eau si précieuse

Autres projets structurants pour un territoire : ceux relatifs à l’irrigation. Dans le département, le plus ancien est le canal du Forez. Le fonctionnement de ce réseau d’irrigation, vieux de plus de 150 ans, a été rappelé par Chantal Brosse, vice-présidente du Département en charge de l’agriculture. Elle expliquait également la gestion des prélèvements autorisés dans le barrage de Grangent pour alimenter le canal. Ainsi, l’une des forces du département est d’avoir la possibilité d’irriguer les cultures de la plaine du Forez pour approvisionner les exploitations d’élevage des coteaux. Le combat acharné conduit par le syndicalisme majoritaire pendant la saison estivale 2022 pour que la préfète maintienne l’autorisation d’irriguer a été rappelé. « Ceci a permis de sauver les maïs », insistait Gérard Gallot, président de la FDSEA et vice-président de la Chambre d'agriculture.

L’occasion, pour les élus de la Chambre d’agriculture, d’aborder des projets collectifs d’irrigation. Comme celui de stockage d’eau sur la rive droite du fleuve Loire ou encore celui du Jarez. « Le stockage coûte cher, les aides financières doivent être à la hauteur des besoins, insistait Raymond Vial. Il ne faut pas oublier que la ressource en eau peut rapidement être un frein au développement économique d’un territoire. Il ne s’agit pas que d’un dossier agricole… »

Charges et prix des produits

Le coût de l’énergie qui explose vient fortement alourdir les charges des entreprises. Selon Raymond Vial, « toutes les structures doivent se poser la question de la gestion de l’énergie à l’avenir. Des investissements seront nécessaires. Les entreprises qui ne conduiront pas cette réflexion ne passeront probablement pas le cap. » Fabrice Pannekoucke préférait rappeler que « ce n’est pas à notre niveau que la compensation du prix de l’énergie se réglera ». Néanmoins, le Conseil régional souhaite accompagner les entrepreneurs, dont les agriculteurs, pour l’investissement dans des installations photovoltaïques.

Dans un contexte où les charges ne cessent d’augmenter, les agriculteurs et leurs représentants réaffirment la nécessité d’avoir des prix de vente des produits qui rémunèrent le coût de production et la main d’œuvre. La loi Egalim devrait le permettre ; les avancées ne sont pas suffisantes. Fabrice Pannekoucke revenait sur la marque régionale Ma Région, ses terroirs, dont l’objectif est de valoriser les produits régionaux et de rémunérer le producteur au juste prix.

Lucie Grolleau Frécon

L'article complet est à retrover dans le journal du vendredi 23 décembre.

(1) Abattoir de proximité d’Andrézieux-Bouthéon, exploitation de Lydie et Stéphane Thollot à Saint-Galmier puis hippodrome de Feurs.