Prairies
Pour bien préparer la mise à l’herbe 2023

Le mois de février est déjà bien entamé. Il est temps de se projeter sur la saison de pâturage qui approche. Loire conseil élevage et la Chambre d’agriculture de la Loire dressent le bilan de la pousse de l’herbe 2022 et donnent des conseils pour bien aborder la mise à l’herbe.

Pour bien préparer la mise à l’herbe 2023
La réalisation d’un prévisionnel de pâturage nécessite de se poser les bonnes questions. L’objectif est de laisser les animaux maximum trois à cinq jours sur une même parcelle et de revenir sur les parcelles tous les 21 jours au printemps et tous les 25-30 jours en été.

En 2022, la sortie des animaux s’est déroulée dans de bonnes conditions, avec des croissances de l’herbe déficitaires de plus de 35% par rapport aux normales (moyenne 2012-2021). La situation s’est un peu améliorée sur le mois d’avril, où les croissances étaient proches de la normale. Puis, elles ont chuté à partir de la deuxième décade de mai avec le manque de précipitations et les fortes chaleurs. A partir de la mi-juin, les croissances ont été considérées comme nulles. Les pâtures ne permettaient plus de nourrir les troupeaux. Une complémentation à hauteur d’une ration hivernale a dû être distribuée sur tout l’été.

Finalement, le déficit cumulé depuis la mise à l’herbe jusqu’à fin juin s’établit à 53% par rapport à la moyenne Loire 2012-2021. Pour rappel, lors de la dernière sécheresse de 2020, le déficit cumulé à la même période était de 23%.

A partir du début de l'été, la pâture ne permettait plus de couvrir les besoins des troupeaux. Beaucoup ont été rentrés en bâtiment et ont eu une ration complète, semblable à celle distribuée en plein hiver.

Le graphique ci-dessous compare la pousse de l’herbe en 2022 (courbe bleue) avec celle de la moyenne 2012-2021 (en rouge). Sont représentés sur le graphique les besoins des vaches laitières selon le chargement.

Premiers apports en plaine

L’année 2022 s’est terminée avec un déficit cumulé depuis le 1er janvier de 34% à la station d’Andrézieux Bouthéon (479 mm contre 728 mm). La température moyenne annuelle a été de 13,2°C pour une normale à 11,9°C, soit 1,3°C de plus. C’est la moyenne la plus élevée depuis les treize dernières années.

Après une première quinzaine au-dessus des normales, le mois de janvier s’est terminé, sur les quinze derniers jours, en dessous des normales de saison.

Au 12 février, 176°C ont été cumulés, ce qui est conforme, au jour près, aux normales de saison. Les premiers apports en plaine ont pu débuter autour du 15 février (atteinte des 200°C cumulés depuis le 01/01).  

Organiser ou réorganiser son pâturage

La fin de l’hiver approche, c’est donc le moment de prévoir l’organisation du pâturage pour la campagne à venir. Une bonne préparation permet de se donner un maximum de chance pour réussir. Les éléments suivants ont été établis pour des systèmes en pâturage tournant.

La réalisation d’un prévisionnel de pâturage nécessite de se poser les bonnes questions : Quels sont les animaux qui vont pâturer ? Quelles catégories (vaches laitières, génisses…) et quels effectifs ? Quelles sont les prairies accessibles au pâturage ? Quelle est la surface, la portance ? Le pâturage est-il obligatoire ou non (parcelle qui peut être fauchée si besoin) ? Combien de temps suis-je prêt à laisser mes animaux sur chaque parcelle au maximum ? Combien de temps je souhaite laisser ma prairie se reposer entre deux passages ?

L’objectif est de laisser les animaux maximum trois à cinq jours sur une même parcelle et de revenir sur les parcelles tous les 21 jours au printemps et tous les 25-30 jours en été. La surface à pâturer se détermine sur la période de plein pâturage (en mai). Pour le pâturage des autres périodes, des parcelles seront rajoutées. En fonction de la pousse de l’herbe au cours de la saison, différents leviers de régulation peuvent être actionnés : ajout/suppression de parcelles, fertilisation… Dans tous les cas, il convient de mettre les animaux à l’herbe dès que le sol est portant et de fermer les silos quand l’herbe représente plus de 60 % de la ration.

Stéphane Laurent, Loire conseil élevage

Pierre Vergiat, Chambre d’agriculture de la Loire