Chambre d’agriculture

Une politique d’installation fructueuse

Le président de la Chambre d’agriculture de la Loire, Raymond Vial, n’était pas peu fier d’accueillir, vendredi 15 septembre à Feurs, une grande partie des jeunes installés en agriculture en 2022 (¹⁾. Fier que la Loire ait dépassé les 100 installations aidées l’an passé, mais aussi satisfait d’avoir obtenu autant de réponses favorables à l’invitation à cette journée. Beaucoup de jeunes étaient accompagnés du maire de leur commune.

Le nombre record d’installations sur ces dernières années est « le résultat du travail de toutes les organisations agricoles du département. C’est aussi grâce à la politique d’installation de la Région. » Raymond Vial poursuivait sur le profil de ces jeunes et sur l’agriculture du département (plus d’informations dans l’encadre ci-contre) : « La Loire a la chance d’avoir une agriculture plurielle, tant dans les productions que dans les systèmes et les modes de production ⁽²⁾ ». Autre point important aux yeux du président : « L’agriculture s’est féminisée. C’est un plus car les femmes apportent une vision différente et intéressante. » A noter aussi que de plus en plus d’installations se font en hors cadre familial.

Accompagnement multiple

Rémi Jousserand, élu au sein du bureau de la Chambre d’agriculture de la Loire et responsable de l’installation, revenait sur les différents appuis, qu’ils soient collectifs ou individuels, dont peuvent bénéficier les futurs agriculteurs et les futurs cédants.

« La Chambre d’agriculture de la Loire est le premier financeur de l’installation, poursuivait Rémi Jousserand. Il faut savoir que ce que paie un jeune pour son installation ne représente que 5 % du coût total. C’est une fierté de proposer un faible reste à charge aux porteurs de projets et de pouvoir les accompagner au mieux. La politique d’installation a toujours été prioritaire pour la Chambre d’agriculture de la Loire. Elle est conduite avec les Jeunes agriculteurs. » Nicolas Lenoir, le président départemental, prenait alors la parole en assurant que « tout le monde doit insuffler un vent de motivation en faveur du renouvellement des générations agricoles et communiquer le plus positivement possible sur le métier d’agriculteur ».

Préserver l’agriculture

Au cours de la matinée, Raymond Vial s’est aussi adressé aux maires présents dans la salle. « Notre département est atypique : il va de la ruralité profonde à des villes très urbaines mais avec de l’agriculture. Les élus doivent protéger le foncier et permettre à la profession agricole d’exercer ce métier. » Il les invitait à « préserver l’agriculture tout en permettant le développement des autres activités. Le département marche sur deux jambes : l’agriculture et l’industrie. Il ne peut pas se permettre de boiter. »

Le président de la Chambre d’agriculture assurait que « le métier d’agriculteur est malmené sur le plan de la communication. Les élus sont les interlocuteurs pour faire savoir aux citoyens que les agriculteurs font des efforts » sur les modes de production et leurs pratiques. Il les incitait également à favoriser l’alimentation française et les circuits courts dans les cantines dont ils ont la responsabilité. Il n’omettait pas de faire la promotion de la communication positive réalisée par les agriculteurs et agricultrices des fermes pédagogiques auprès des enfants. « La Chambre d’agriculture de la Loire est en lien direct avec le recteur d’académie. »

Après les propos des responsables de la Chambre d’agriculture, les jeunes qui avaient répondu favorablement à l’invitation ont nominativement été appelés par Stéphanie Delefosse, responsable du service Développement des entreprises de la Chambre d’agriculture de la Loire, pour qu’ils présentent leur exploitation et recevoir un présent. Plusieurs maires qui les accompagnaient en profitaient pour faire passer des messages : « Le suivi des projets d’installation par les maires est le bienvenu car il permet, bien souvent, de résoudre des problèmes » ; « C’est important d’avoir des agriculteurs sur le territoire pour éviter que les paysages se ferment et pour nourrir la population » ; « Les conseils municipaux ont besoin de recruter des agriculteurs car ils apportent une vision différente et des informations que les autres conseillers n’ont pas forcément ».

Engagement de tous

Chantal Brosse, vice-présidente du Département en charge de l’agriculture, concluait : « L’essentiel pour les jeunes installés est d’aimer ce qu’ils font, de travailler avec leurs voisins, de se faire connaître auprès de la municipalité et de s’engager. S’il n’y avait pas ces hommes et ces femmes qui s’engagent au quotidien dans ces structures, vous n’auriez pas pu bénéficier de cet accompagnement. »

Lucie Grolleau Frécon

(1) Ceux ayant créé ou repris une ferme dans la Loire en ayant bénéficié des aides publiques, dont la Dotation jeune agriculteur.

(2) Agriculture biologique et conventionnelle.