Journée technique
Une journée, deux bâtiments, de multiples sujets

La Chambre d’agriculture de la Loire organise deux rencontres sur les bâtiments d’élevage mardi 26 mars dans les monts du Lyonnais. Présentation de la démarche et du programme.

Une journée, deux bâtiments, de multiples sujets
Deux fermes des monts du Lyonnais ouvrent les portes de leurs bâtiments le 26 mars.

Construire son bâtiment d'élevage est un acte stratégique majeur qui oriente et engage la future performance de son exploitation. Il convient donc de bien définir son projet de construction (ou de rénovation) pour que celui-ci contribue à améliorer la production et le revenu de son exploitation.

Il est indispensable de visiter des bâtiments similaires et d’échanger avec les éleveurs qui ont finalisé leur projet pour faire les bons choix.

Aux motivations professionnelles légitimes d'améliorer ses conditions de travail et de raisonner son investissement s'ajoutent des attentes sociétales (bien-être animal) et environnementales (mise aux normes, économie d’énergie, production d’énergie).

Deux rendez-vous le 26 mars

Lors de la journée dédiée aux bâtiments d’élevage organisée par la Chambre d’agriculture de la Loire mardi 26 mars, divers thèmes seront abordés :

- les démarches administratives, plans, permis de construire, par Estelle Goy de la Sica 111 ;

- le choix du type de bâtiment, la mise aux normes, le dossier de demande de subventions, par Jérémy Gervais, conseiller bâtiment à la Chambre d’agriculture de la Loire ;

- les économies d’énergie et le photovoltaïque en toiture, par Florent Gagne, conseiller énergie au sein des chambres d’agriculture de la Loire et de Haute-Loire ;

- les installations de traite, par Dominique Laurent, conseiller traite à la Chambre d’agriculture du Rhône.

Le premier rendez-vous est donné à 10 heures dans un élevage bovin viande : chez Jean-Philippe Meyrieux, à Aveizieux (34 Impasse des narcisses). La seconde visite commencera à 14 heures, au Gaec du Neypalles (M. Philibert), élevage bovin lait, à Saint-Héand (70 Impasse les palles).

Savoir jouer les bonnes cartes

Pour Alexandre Coudour, membre du bureau de la Chambre d’agriculture de la Loire en charge de l'élevage, de nombreuses questions sont à se poser dans le cadre d'un projet de bâtiment. A comencer par l’emplacement. " En effet, de nos jours, le bâtiment doit favoriser le pâturage si tel est notre objectif et permettre d’éviter les soucis éventuels de nuisances avec le voisinage. Les conditions d’accès et de raccordements sont également à prendre en compte."

Ensuite, il faut réfléchir à des systèmes rationnels en termes de coût de fonctionnement annuel (consommation de paille, d’énergie, de main d’œuvre…). "A nous de faire les bons choix pour un bâtiment économe tout en étant cohérent avec nos objectifs techniques." De plus, "sachant que les bâtiments sont construits pour de nombreuses années, nous devons impérativement faire attention à garder des marges de manœuvre sur des évolutions réglementaires, technologiques et mécaniques possibles. Par exemple, ne nous bloquons pas en termes de capacité de stockage, de mécanisation ou d’automatisation (distribution d’aliments, surveillances des animaux, curage…) pour l’avenir. Ne construisons pas des bâtiments presque périmés d’avance."

Autre point important : "souvent, notre objectif principal dans le cadre de nos projets bâtiment est d’améliorer notre bien-être et celui de l’animal. De ce fait, à nous de réfléchir à la luminosité, à la ventilation et à la qualité de l’air, à la température ambiante, aux accès à l’alimentation et à l’abreuvement, aux systèmes de contention performants et sécurisés. Il me semble également indispensable de questionner un géobiologue sur notre projet. Trop souvent, nous, éleveurs, et nos animaux connaissons de petits ou de gros soucis du fait d’influences électriques et électromagnétiques, soucis qui pourraient simplement être réglés grâce à l’avis d’un expert."

Parallèlement à la phase de réflexion autour d'un projet de bâtiment vient se poser la question cruciale du financement. "Nos bâtiments font partis des charges de structure les plus importantes de nos exploitations, et c’est parfois de leur coût que dépend la santé financière de notre entreprise et notre revenu. Ainsi, pour limiter au mieux les coûts en lien avec nos projets, à nous d’être le plus précis possibles sur nos plans et de demander des devis les plus complets possibles afin d’éviter au maximum les différents aléas. A nous également de nous saisir des différents systèmes d’accompagnement existants (plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles, aides de la MSA, aides du Conseil départemental, …). De très nombreux dispositifs de soutien existent. Même si cela demande un travail de veille et du temps passé sur des montages de dossiers parfois complexes, le jeu en vaut la chandelle."

Autre point sur lequel s’attarder pour limiter au maximum l'investissement, d’autant plus en cette période d’inflation : la négociation avec les établissements bancaires. "N’hésitons pas à comparer les conditions proposées, les taux d’intérêts et à pouvoir faire évoluer nos emprunts lorsque les conditions seront plus favorables."

Et de terminer : "Enfin, posons-nous la question du solaire. La pose de panneaux photovoltaïques sur du neuf ou des bâtiments existants peut venir donner un coup de pouce pour le financement de nos projets, voire transformer cette charge en produit dans certains cas."

L'éluà la Chambre d'agriculture encourage vivement les éleveurs à prendre part à la jorunée portes ouvertes des bâtiments d'élevage le 26 mars.