Cap Protéines
Des fourragères estivales pour renforcer son stock

Les dérobées estivales renforcent l’offre fourragère de l’élevage. Semées en fin de printemps ou au début d’été, ces cultures opportunistes à caler entre deux cultures ont besoin d’un minimum d’eau pour démarrer.

Des fourragères estivales pour renforcer son stock
Semés entre mai et juillet, les sorghos fourragers multicoupes continuent de pousser par fortes chaleurs. © D. Hardy

Les dérobée fourragères estivales sont des cultures de courte durée, placées entre deux cultures, généralement pendant trois mois entre juin et octobre. « Cela peut être des graminées comme du sorgho multicoupe, du millet ou du moha, des légumineuses comme de la vesce ou du trèfle ou des crucifères comme le chou, la navette ou le colza, liste Élodie Morand ingénieur fourragère à la station Arvalis de La Jaillière (Loire-Atlantique). Ces cultures opportunistes intensifient la production fourragère et augmentent le stock fourrager des élevages. »

Les mélanges graminées et légumineuses présentent souvent de meilleurs rendements que des espèces implantées seules. Les légumineuses apportent des protéines alors que les crucifères exploitées avant floraison offrent un bon équilibre entre énergie et protéines. Les graminées telles que le moha ou le sorgho fourrager sont adaptées à des semis de début d’été.

Pour s’y retrouver, Arvalis propose un outil en ligne (cliquer ici) pour aider au choix des couverts en dérobées en fonction des attentes de l’éleveur, de la rotation dans le champ et des périodes possibles de semis. L’outil propose une liste de couverts et renvoie vers la description des espèces (cliquer ici).

De nouvelles espèces exotiques contre la sécheresse

Implantées de la mi-mai à la mi-juillet dernier délai, les dérobées fourragères estivales peuvent être semées sans labour après un travail du sol léger. Mais « aucune espèce n’est capable de s’implanter si elle n’a pas un minimum d’eau à l’installation », avertit Didier Deleau d’Arvalis.

Depuis quelques années, des espèces exotiques, originaires d’Afrique, comme le lablab, le niébé (cowpea), le teff grass ou le sorgho multicoupe, sont apparues sur le marché. « Ces espèces sont plus résistantes à la chaleur et à la sécheresse, indique Élodie Morand. Il faut les tester sous nos latitudes et dans notre environnement. On a déjà des résultats intéressants avec le teff gras, qui présente de bonnes valeurs alimentaires et repousse vite. A contrario, le lablab ou le niébé semble moins bien fonctionner, peut-être parce que ces légumineuses exotiques ont besoin d’inocula qui n’existent pas ici. »

Damien Hardy, Institut de l’élevage

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