TERTIAIRE
Le siège du Crédit agricole fait peau neuve

Ouvert en 1974, le siège du Crédit agricole Loire Haute-Loire, implanté au sein du quartier Bergson à Saint-Etienne, a fait l’objet d’une rénovation intégrale. Vendredi 17 décembre, l’inauguration de ce nouveau bâtiment de 16 000 m2, déconstruit puis reconstruit sur l’existant, a rendu hommage à la proximité et à l’optimisation.

Le siège du Crédit agricole fait peau neuve
Le nouveau siège du Crédit Agricole Loire Haute-Loire s’étend sur près de 16 000 m2. Entièrement rénové, c’est lors de l’inauguration du 17 décembre qu’une démonstration de l’espace a été opérée. 

« Le processus a démarré en 2017 et il faut souligner que 90 % des entreprises qui sont intervenues dans ce chantier sont des entreprises du territoire » : pour Jean-Michel Forest, président du Crédit agricole Loire Haute-Loire, la proximité est une forte valeur ajoutée de cette réalisation, étalée sur plusieurs années. « Des entreprises qui ont été remarquables par leur capacité d’adaptation ». L’objectif du projet était clair : rénover le siège sur le site historique de la rue Bergson à Saint-Etienne. Ceci en « recyclant » l’ancien bâtiment pour reconstruire « un outil de travail très opérationnel, mis aux normes actuelles », poursuivait le président.

Avec 550 salariés au siège, le Crédit agricole Loire Haute-Loire a désormais un bâtiment moderne qui répond aux normes et exigences énergétiques d’aujourd’hui. Avec également une surface suffisante pour héberger l’ensemble des équipes de la caisse régionale (environ 1 400 collaborateurs) : « En termes d’organisation du travail, cela apporte un gros plus et correspond à ce que l’on attend aujourd’hui d’un immeuble de bureau, d’un immeuble tertiaire », ajoutait Jean-Michel Forest. Avant de conclure : « Notre finalité, c’est bien d’être utile à notre territoire, c’est d’être le partenaire de confiance de tous nos clients (« près de 515 000 sur les deux départements », rappelait le président de Saint-Etienne métropole et maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau). Ce siège social est désormais un peu le vôtre. Soyez ici chez vous. »

Aboutissement d’un long processus, le nouveau siège a été livré en juin dernier, pour une enveloppe de 48,5 millions d’euros. « Mais environ les deux tiers vont être financés par les économies qui seront faites par rapport à l’ancien équipement », justifiait Gérard Ouvrier-Buffet, directeur général de la banque de Loire et Haute-Loire. Et malgré quelques divergences entre l’avant-projet et la réalisation finale, notamment en termes de prix et de délais, le résultat satisfait pleinement : « Entre le projet, la maquette et la réalisation finale, on peut parfois être surpris. Et ici, à la sortie, on a le sentiment d’avoir le projet que l’on a commandé. En dates et en prix, il y a eu un peu de décalage, certes, mais nous sommes contents. Et au-delà du résultat architectural, on retrouve les fonctionnalités que l’on avait cherché. »

Un chantier complexe

Pourtant, le chantier n’aura pas été simple, bien au contraire. Si le contexte d’une forte activité générale - avec beaucoup de chantiers conduits en parallèle au début des travaux - a mis certaines entreprises en tensions organisationnelles, les difficultés ne s’arrêtaient pas là. « Les périodes de confinement, les difficultés à recruter et quelques difficultés d’approvisionnement sont venus s’ajouter à la grande complexité du chantier. Le tout générant du retard », avait développé, plus tôt, Jean-Michel Forest.

Pour réaliser ce projet, Céline Bouvier, architecte du cabinet parisien Lobjoy-Bouvier-Boisseau, souhaitait s’imprégner en amont « de l’ADN du bâtiment ». « Un projet, pour nous architectes, c’est toujours une rencontre. Et là, c’était une rencontre avec l’utilisateur, mais aussi avec le territoire », expliquait-elle lors de son discours. Avant d’ajouter : « La crise sanitaire a mis en lumière deux choses : l’urgence climatique et l’obsolescence des modèles (logements, bureaux). Mais elle nous a aussi fait repenser les modes de travail : c’est vrai que la caisse régionale, qui vivait dans ce bâtiment depuis les années 1970, n’était plus dans un bâtiment adapté à ces modes. »

Si la restructuration est « une vraie aventure », c’est aussi parce que l’objectif du projet était de recycler un bâtiment qui existe en essayant d’en démolir le moins possible. L’architecte mettait un point d’honneur à inviter à la réparation plutôt qu’à la destruction : « Réparer, ce n’est pas forcément pour faire la même chose qu’avant, c’est réparer pour faire mieux, plus performant et mieux adapté aux modes de travail qui ont radicalement changé avec la crise sanitaire notamment », défendait-elle.

C’est ainsi que voit le jour ce que cette dernière appelle « un bâtiment augmenté » ; autrement dit, un bâtiment amélioré, en surface d’une part, mais également transformé. Fini l’octogone très marqué des années 70, c’est désormais un cylindre d’envergure qui prend place, rue Bergson. Pour rappeler « le passé industriel de Saint-Etienne », annotait-elle au terme de son discours. Avec une construction écoresponsable, c’est une baisse de 30 % du coût du fonctionnement qui a été envisagée par le bureau d’études techniques chargé de valoriser les économies d’énergies.

Pour Gérard Ouvrier-Buffet, « le choix du Chaudron de devenir cubique nous a permis, à nous, de constituer le vrai chaudron. On a un peu moins de monde à l’intérieur, c’est moins agité aussi. Mais il va falloir faire bouillir la marmite. C’est un outil ouvert, un lieu de rencontres, de liens, à travers nos espaces. C’est aussi un outil de travail moderne ».

Axel Poulain