Syndicalisme
Une nouvelle journée d'actions le 27 novembre

Après une première série d'actions départementales et régionales les 8 et 22 octobre, la profession poursuit sa mobilisation avec une nouvelle manifestation le 27 novembre. Interview de Yannick Fialip et Jérémy Giroud, secrétaires généraux de la FRSEA et de Jeunes agriculteurs Auvergne-Rhône-Alpes.
Une nouvelle journée d'actions le 27 novembre

Dans la continuité des manifestations qui ont démarré au début de l'automne, le réseau FNSEA-JA appelle à une nouvelle journée de mobilisation le 27 novembre. Pourquoi ?

Yannick Fialip, secrétaire général de la FRSEA : « M. Macron dit nous avoir entendus, mais il ne nous a pas encore répondu. À la veille des négociations commerciales, nous constatons que les mêmes pratiques sont encore d'actualité. Les marges sont resserrées, au détriment des producteurs. Et pourtant de la valeur s'est créée, mais elle n'est pas redescendue dans les fermes. Nous demandons l'application de la loi Alimentation, telle qu'elle avait été imaginée à l'origine, avec un retour de valeur auprès des agriculteurs. Le monde agricole souffre, il est temps que nos pouvoirs publics prennent la mesure de la situation. Ce n'est pas en poursuivant dans l'escalade du normatif, en multipliant les prises de position scabreuses que le climat va s'apaiser. À ce titre, on peut comprendre le principe du zéro alcool à la conduite, mais en quoi est-il de la responsabilité du ministre de l'Agriculture de mettre ce sujet sur la table ? Au-delà des polémiques stériles, nous attendons donc des pouvoirs publics des réponses sur les prix et sur les baisses de charges. »
Jérémy Giroud, secrétaire général de JA Auvergne-Rhône-Alpes : « Nous savions, chez JA, que la mobilisation allait monter en puissance. Le 22 octobre, nous avons a priori été entendus, pour autant, aucun acte n'a suivi les annonces d'Emmanuel Macron. Par rapport aux États généraux de l'alimentation, la loi n'est toujours pas respectée. Ce n'est pas acceptable ! Les exploitations travaillent à perte. Qui peut encore l'accepter aujourd'hui ? »

Quelles actions sont prévues en Auvergne-Rhône-Alpes ?

Y.F. : « L'État est notre cible, donc assez logiquement, des mobilisations sont prévues au siège de la Draaf à Clermont-Ferrand, dans les départements auprès des DDT, des préfectures... Des messages pourront aussi être diffusés près des autoroutes. »
J.G. : « Les actions sont en cours d'organisation. Notre souci est de pouvoir faire passer nos messages, mais de ne surtout pas froisser la population. Sur la partie ouest de la région, nous prévoyons des opérations en direction des services de l'État et des actions de communication auprès du grand public. »

Et après ? Qu'attendez-vous des prochaines semaines ?

J.G. : « Nous attendons une réaction du président de la République, sans quoi nous n'hésiterons pas à monter d'un cran et, pourquoi pas, à organiser une mobilisation nationale sur Paris. L'action du 27 novembre a peut-être tardé à se mettre en route, mais le réseau syndical reste mobilisé. Il règne une certaine lassitude dans les campagnes. La priorité reste le revenu et la rentabilité économique de nos exploitations. »
Y.F. : « Sans réponse, nous continuerons les actions, en contrôlant par exemple, la provenance des produits en restauration collective. Dans les cantines, nous veillerons à ce que les maires ne tiennent pas un double discours. À savoir, prendre des arrêtés anti-produits phytosanitaires et, en même temps, nourrir les enfants avec des produits importés, qui ne respectent pas les standards de production française. »

Propos recueillis par S.C. et S.D.