Sécurité routière
Une nouvelle signalétique pour les véhicules lourds

Afin de réduire les accidents liés aux angles morts, poids lourds, autobus et autocars doivent désormais arborer une signalétique ad hoc.

 

Une nouvelle signalétique pour les véhicules lourds
L’infographie de la Sécurité routière pour matérialiser les risques liés aux angles morts des poids lourds.

Si vous êtes automobiliste, piéton ou circulez à deux roues, vous avez peut-être remarqué les autocollants qui ornent les véhicules lourds depuis quelques semaines. Et si vous en conduisez, vous avez dû équiper le vôtre. La loi exige en effet qu’ils arborent désormais une signalisation matérialisant leurs angles morts. « Mieux les indiquer aux usagers vulnérables qui circulent à proximité », c’est effectivement l’objectif de cette mesure prévue par la loi d’orientation des mobilités, explique la Sécurité routière.

« Sur la route, les vélos, motos, scooters, engins de déplacement personnel motorisés et piétons sont plus petits et moins visibles qu’une voiture pour les conducteurs de véhicules lourds, et se retrouvent ainsi facilement hors de leur champ de vision, dans leurs angles morts. Ces zones, dont les usagers vulnérables méconnaissent souvent l’ampleur, sont à l’origine d’accidents graves, parfois mortels », rappelle l’organisme d’État, chiffres à l’appui. 3 % des accidents mortels sont ainsi dus à un angle mort. On arrive même à respectivement 8 et 10 % des accidents mortels de cyclistes et de piétons.

Ces nouvelles dispositions s’appliquent dès à présent aux véhicules dont le poids total autorisé en charge excède 3,5 tonnes. A savoir : poids-lourds, autobus et autocars. « Pendant une période transitoire de douze mois, les véhicules ayant été équipés sur les côtés et à l’arrière d’un dispositif destiné à matérialiser la présence des angles morts seront réputés satisfaire aux dispositions de l’arrêté même si ce dispositif n’est pas strictement conforme au modèle », indique la Sécurité routière.

135 euros d’amende en cas de non-respect

Ceux qui ne se plieraient pas à cette obligation risquent une contravention de quatrième classe, soit une amende forfaitaire de 135 euros, pouvant être minorée ou majorée. En revanche, le décret publié le 20 novembre dernier exclut de son champ d’application les véhicules agricoles et forestiers d’une part, les engins de service hivernal et les véhicules d’intervention des services gestionnaires des autoroutes ou routes à deux chaussées d’autre part, qui n’ont pas vocation à opérer dans les milieux urbains denses.

Comme le rappelle la Sécurité routière, les véhicules lourds sont plus hauts que les autres, une élévation qui crée quatre angles morts pour le conducteur, des zones situées hors du champ de vision du conducteur d’un véhicule : à l’avant (en-dessous du pare-brise), sur les côtés et à l’arrière (sous la lunette arrière pour les autobus et autocars). Aussi, cette signalisation doit être visible sur les côtés ainsi qu’à l’arrière du véhicule, en toutes circonstances.

De manière générale, elle doit être posée entre 0,90 et 1,50 m du sol, sauf cas particuliers. Elle doit par ailleurs être apposée de manière à ce qu’elle ne gêne pas la visibilité des plaques et inscriptions règlementaires du véhicule, la visibilité des divers feux et appareils de signalisation, ainsi que le champ de vision du conducteur.

Franck Talluto