Mobilisation
FDSEA-JA contrôlent l’origine des produits commercialisés

Jeudi 19 octobre, une action syndicale à l’initiative de FDSEA-JA avait lieu en matinée à l’hypermarché Carrefour de Feurs. Le but de cette manifestation, qui a débuté nationalement courant septembre, est de contrôler l’origine des produits commercialisés au sein des grandes et moyennes surfaces.

FDSEA-JA contrôlent l’origine des produits commercialisés
Lors d’une action syndicale visant à contrôler l’origine des produits sélectionnés, ce jeudi 19 octobre, FDSEA-JA se sont vus placer des étiquettes en nombre sur des articles des rayons viande et lait.

Rendez-vous était donné jeudi 19 octobre, à 10 heures, sur le parking de Carrefour à Feurs. Une quinzaine d’adhérents des sections laitières et bovines avaient répondu présent aux invitations envoyées par la FDSEA et des Jeunes agriculteurs à l’ensemble de leurs membres : « C’est une mobilisation qui n’est pas à la hauteur de ce qu’il faudrait. Nous devrions être plus musclés pour que cela bouge plus vite et pour que l’on se fasse plus entendre », constatait, légèrement déçu, Julien Derory, président de la section laitière du syndicat ligérien. Avant de rassurer : « Mais le but n’est pas de casser car lorsque c’est le cas, on ne donne pas une bonne image de nous. Désormais, les actions syndicales passent beaucoup plus par la médiatisation qu’avant. »

Avec deux chariots de l’enseigne, le groupe s’est rendu dans les rayons du magasin pour effectuer un travail de vérification : « Le but de cette action était de contrôler les produits trompeurs pour le consommateur, étrangers ou d’origines inconnues dans les rayons des grandes surfaces », poursuivait Julien Derory.

Si l’objet ainsi que les détails autour de cette rencontre avaient été indiqués en interne et à la presse, l’hypermarché concerné avait lui aussi été tenu au courant d’une telle manifestation. Si les membres FDSEA-JA présents craignaient alors de ne rien trouver concernant les viandes et produits laitiers, tout l’inverse a pourtant eu lieu : du beurre avec de la crème marquée ”origine union européenne”, de la viande de Grande-Bretagne ou de Pologne, etc. « On voit qu’il y a beaucoup de choses présentes pour tromper le consommateur. Sur le beurre, on peut voir le logo Entreprise familiale avec un petit point vers la Bretagne et il est dit que c’est transformé dans des entreprises françaises. Finalement, quand on décortique l’étiquette, on remarque que cette crème est d’origine Union européenne. Le consommateur ne risque pas de s’y retrouver dans tout cela. » Avant d’ajouter : « Sur une ville comme Feurs, qui comporte un abattoir et des éleveurs à proximité, cela dégoûte. Les industriels ne jouent pas le jeu. »

Opportunisme des industriels

Les participants à cette action syndicale se sont séparés en groupes dans les rayons viande, charcuterie et fromage pour plaquer ici et là des étiquettes “STOP produit d’origine étrangère“ sur les articles litigieux. Les sections laitière et bovine de la FDSEA-JA ont décidé de mener cette action conjointement, en raison d’un combat similaire : « Ce n’est pas acceptable de voir des produits étrangers alors que nous sommes tout à fait en capacité de les produire en France. C’est de l’opportunisme de la part des industriels. Cette façon de faire détruit la filière de l’élevage français. »

Cet élan syndical répond alors à « un cadre législatif trop mouvant et un jeu d’annonces du Gouvernement visant uniquement à baisser les prix de l’alimentaire », déplore la FDSEA, dans un contexte de forte inflation. Avant d'énumérer : « Sur les seuls derniers mois : loi « Descrozaille » sur les relations entre distributeurs et leurs fournisseurs en mars 2023, panier anti-inflation, annonces de Bercy en juin sur la réouverture des négociations [...] les charges subies dans les fermes ne sont pas liées aux cours mondiaux et ne baissent pas ! » En se mobilisant, FDSEA-JA critique ouvertement le choix effectué par certains acteurs de s’approvisionner à l’étranger pour éviter de payer certains produits à leur juste valeur.

À l’issue de cette action syndicale, une confrontation a eu lieu entre les membres FDSEA-JA présents et la directrice de l’hypermarché Carrefour. Le vice-président de la FDSEA de la Loire, François Garrivier, son secrétaire général et président de la section bovine, Maxime Brun, et Julien Derory ont fait part de leur mécontentement. Ce dernier estimait, après coup, que « la directrice nous a entendus. Elle va faire remonter nos revendications à ses supérieurs. On sait qu’elle ne décide pas de tout ce qui se passe dans le magasin, mais elle a quand même un pouvoir décisionnaire. La dernière fois que l’on a fait une rencontre avec elle, c’était juste avant le Salon de l’agriculture. On sait que cela fonctionne. Les résultats ne vont souvent pas aussi vite que l’on voudrait et ne sont pas à la hauteur de ce que l’on attend, mais c’est un pas de plus. » D’ailleurs, le syndicat, qui a ciblé d’autres enseignes le jour même, entend bien réitérer l’opération dans les prochaines semaines et dans d’autres enseignes. Reste à définir où et de quelle manière …

Axel Poulain