Eleveurs ovins
Les moutonniers de la Loire, entre bilan et projets

Lors de leur assemblée générale du 17 février, les éleveurs de moutons se sont rendus sur l’exploitation d’Antoine Cherrier, à Saint-Martin d’Estréaux. À l’ordre du jour : les différents rapports statutaires et la visite de la ferme.

Les moutonniers de la Loire, entre bilan et projets

C’est sur l’exploitation d’Antoine Cherrier, à Saint-Martin-d‘Estréaux, que se tenait l’assemblée générale de l’association des moutonniers de la Loire. Réunie jeudi 17 février, la quinzaine d’adhérents a assisté aux différents rapports statutaires. Trois membres du bureau, à savoir David Tranchant, ainsi que les coprésidents Stéphane Épice et Benoît Épinat, ont été renouvelés. Épaulé par la trésorière Adeline Trouche, ce dernier informait l’assemblée d’un nombre de « 37 adhésions en 2022, malgré l’absence de bon nombre lors des différentes manifestations ».

Le conseiller élevage ovin-caprin de la Chambre d’agriculture de la Loire, Philippe Allaix, a ensuite fait un point sur une filière ovine « assez contrastée » dans le département. « Nous avons tendance à avoir un peu moins de brebis sur le territoire et des acheteurs manquent parfois d’agneaux, alors qu’à certaines périodes, il y en a presque trop. » Il enchainait par un constat : « Aujourd’hui, la filière ovine ne recrute pas beaucoup : d’une, on en parle peu aux élèves dans les écoles ; ensuite, avec le prix de l’agneau qui a augmenté, les charges ont fait de même. » Avant d’ajouter : « Il s’agit de la production la plus compliquée, à mon sens. Malgré un marché relativement correct, il faudrait encore augmenter le prix de l’agneau pour compenser l’augmentation des charges. Mais logiquement, à chaque fois qu’il augmente, la consommation baisse puisque trop cher en magasin. »

Après avoir remercié les participants pour leur présence, Benoit Épinat lançait ensuite les sujets d’actualité. La Journée du mouton du dimanche 24 juillet, à l’estive de Garnier, à Saint-Bonnet-le-Courreau, a été l’évènement-phare de l’année écoulée : « Nous avons pu relancer la fête, qui a été la principale activité de l’association. Il faut dire qu’elle a plutôt bien marché, surtout pour une année de reprise (post-Covid) », précisait le coprésident. En témoignent les résultats, soit 1 500 entrées payantes, 800 repas vendus et 100 pour les bénévoles, ainsi qu’un léger bénéfice au bilan financier de la fête. Philippe Allaix confiait par ailleurs que « pour une reprise, il y a eu une superbe participation des éleveurs qui faisait plaisir à voir. Au niveau de l’association des moutonniers, il y a beaucoup de jeunes et notamment un bon noyau d’éleveurs motivés qui se sont installés ces dernières années. »

Le Comice de Feurs, mais pas que…

L’heure était ensuite aux échanges autour des prochains évènements et activités. A commencer par le comice de Feurs du 17 au 19 mars. Outre l’organisation (montage et démontage) et la mobilisation souhaitée à la remise des prix du dimanche, l’association envisage d’organiser une dégustation de viande d’agneau, dont les détails restent encore à définir.

Une journée de détente devrait être lancée le 23 juillet à destination des adhérents et des bénévoles de la Journée du mouton, tout comme une idée de séjour lors du Tech-ovin (salon professionnel du mouton) à Bellac (87), les 6 et 7 septembre.

D’autres informations et revendications ont été mises sur la table pêle-mêle : information des futures dates de la collecte de laine ; proposition de création d’un marché local sur la Loire ou le Rhône ; retour sur les Ovinpiades ; annonces d’une journée technique régionale le 21 février dans l’Allier et d’une journée découverte pour les lycées ; utilisation de surfaces additionnelles ; formation autour des coûts de production, etc.

Au terme de l’assemblée générale, la quinzaine de participants a suivi l’hôte des lieux pour entreprendre une visite de son exploitation. En 2021, Antoine Cherrier a repris la ferme de sa mère, qui s’étend sur 88 ha, dont 48 ha sur le site et 40 dans l’Allier, à 3 km de là. L’exploitation comprend 180 brebis de race Charollaise et 200 brebis Lacaune. Le jeune homme a conservé les bâtiments existants, aménageant avec couloir et cornadis celui pour les brebis viande et agrandissant celui pour les brebis laitières. Un hangar de stockage, un bâtiment pour le bloc traite et un local pour le tank à lait ont par ailleurs été construits.

Philippe Allaix a profité de la visite pour intervenir et sensibiliser sur la pasteurellose et les maladies respiratoires, nombreuses chez les ovins et parfois incurables : « Il arrive que des éleveurs aient certains agneaux qui battent du flanc. Il faut donc faire une recherche auprès du vétérinaire pour s’assurer que cette bactérie (la pasteurelle) est bien la pathologie. »  Le conseiller a également rappelé quelques règles indispensables pour lesquelles la rigueur est de mise : hygiène des bâtiments, rotation des pâtures et contrôle des animaux introduits. Avant de conclure en passant en revue les diverses normes de sécurité et sanitaires concernant les bâtiments.

Axel Poulain