Industrie d'hier et d'aujourd'hui
La rubanerie ligérienne tisse son histoire

Au cours de son histoire, le bassin stéphanois a vu naître de nombreuses industries (verrerie, armurerie, etc.). Parmi elles, la rubanerie a connu son lot de changements, entre métiers à tisser, révoltes, délocalisation et diversification. La mémoire de la fabrication de ces tissus aussi colorés que variés perdure grâce aux différents musées présents sur le territoire. 

La rubanerie ligérienne tisse son histoire
Dès la fin du XVIIIe siècle, Saint-Etienne devient la capitale mondiale de la rubanerie.

L’évolution de Saint-Etienne a été rythmée par les cycles, la verrerie, les armes, les mines mais également par la rubanerie, aussi appelée ”fabrique”. Cette industrie haute en couleurs a pris vie au temps de la Renaissance. A l’époque, le roi François Ier entretient des relations avec l’Italie et finit par faire importer de la soie à Lyon. L’élaboration de tissus débute dans la capitale de la région mais une partie du travail est envoyée à Saint-Etienne pour y confectionner les éléments les « moins nobles ». Et à partir du XIXe siècle, la cité stéphanoise est surnommée ”capitale mondiale du ruban”. 

Le ruban constitue « un petit morceau d’étoffe de faible largeur, dont la lisière est essentielle », explique Julien Faure, l’un des derniers créateurs du territoire ligérien. Ce bout de tissu étroit s’accompagne également de couleurs vives et variées. A partir du XVIIIe siècle, la rubanerie commence à prendre de l’ampleur. Le siècle suivant, les ateliers se développent dans des quartiers entiers. En 1801, des métiers à tisser Jacquard, mis au point par le lyonnais du même nom (prénommé Joseph-Marie) arrivent progressivement dans ces mêmes ateliers. Ce métier à tisser fonctionne tel un orgue de barbarie, avec une bande de carton sur laquelle le motif est codé par des trous. A partir de 1812, plus de 10 000 machines à tisser Jacquard se retrouvent dans les fabriques françaises. 

Des siècles de rubanerie

Mais le véritable essor de l’industrie rubanière s’enclenche entre 1815 et 1856. Les ateliers-maisons se développent, avec un étage consacré à l’habitation et un autre pour le tissage. Les machines sont alors placées devant les fenêtres afin que la lumière baigne chacun des fils de soie pour les distinguer et pouvoir remarquer les imperfections. Mais cette activité décline au début du XXe siècle malgré la présence de 25 rubaniers à l’exposition universelle de Paris en 1900. Au terme des deux guerres mondiales, la fabrique reprend sensiblement son cours avant de s’arrêter complètement dans les années 1960. 

En plusieurs siècles, la Loire s’est imposée comme un important territoire industriel où des savoir-faire emblématiques ont marqué l’histoire et continuent d’exister grâce aux différentes institutions qui gardent une trace de ces productions.

Arthur Bonglet

La totalité de l'article dédié à l'histoire des armes dans la Loire est à lire dans l'édition papier du vendredi 26 août.