Association d’éleveurs
Elvea : deux présidents, une équipe, des services aux éleveurs

Depuis l’automne dernier, l’organisation de producteurs non commerciale Elvea Rhône-Alpes a deux présidents à sa tête, Laurent Meunier et Frédéric Pontonnier. Quelques mois après leur prise de fonction, ils se présentent, font part de leurs motivations et abordent les enjeux pour l’association.

Elvea : deux présidents, une équipe, des services aux éleveurs
Laurent Meunier (à gauche) et Frédéric Pontonnier sont à la tête d’Elvea Rhône-Alpes depuis septembre 2022. Leur objectif est de « conserver la structure et la qualité de ses services ».

L’expérience de l’un et l’œil nouveau de l’autre caractérisent le binôme à la tête d’Elvea Rhône-Alpes depuis la fin du mois de septembre 2022. Laurent Meunier a des responsabilités depuis de nombreuses années dans l’association alors que Frédéric Pontonnier les découvre. « J’ai accepté cette place car il n’y avait pas beaucoup de volontaires…, avoue le premier, âgé de 58 ans. L’équipe d’élus et de salariés fonctionne bien et je tiens à ce qu’elle reste en place. Il faut épauler les plus jeunes élus, qui doivent eux-aussi s’investir dans l’association et prendre progressivement possession des dossiers. » Il avait cependant annoncé qu’il n’assumerait pas seul la responsabilité de président.

Sans vraiment s’y être préparé, Frédéric Pontonnier, âgé de 38 ans, a accepté la co-présidence, pour les raisons qu’il évoque : « La pyramide des âges fait qu’il y a de moins en moins d’agriculteurs, qui ont de plus en plus de travail sur leur exploitation. Néanmoins, ils auront besoin d’une association comme Elvea et de ses services. Il fallait donc un co-président avec Laurent. » Et de poursuivre : « J’ai participé à la vie de l’association de la race Aubrac, à celle de Jeunes agriculteurs Loire et d’Elvea. C’est intéressant de travailler sur des dossiers et de rencontrer d’autres personnes », à l’échelle départementale mais aussi plus largement.

Frédéric Pontonnier

Fils d’agriculteur, Frédéric Pontonnier a été technicien géomètre pendant douze ans. Il s’est installé comme agriculteur sur la ferme familiale de Marclopt en 2014. Désormais, son exploitation compte 138 ha. La moitié du parcellaire est dédié aux céréales de vente, le reste à l’élevage allaitant : 30 vaches de race Aubrac, inscrites au livre généalogique et suivies par le contrôle de performances. Une partie des mâles sont vendus en broutards alourdis et l’autre en reproducteurs. « On fait naître des animaux, on les élève puis on les vend. Commercialiser ses animaux auprès de négociants en bestiaux assure une forme de liberté et de valorisation de son travail grâce à la maîtrise de la vente. » Pour lui, « c’est normal d’adhérer à une association d’éleveurs ». Il a rapidement été sollicité par Frédéric Duchêne, l’ancien président de l’association, pour devenir à membre du bureau, comme son père l’avait été.

Laurent Meunier

Quant à Laurent Meunier, il s’est installé en 1986 au sein du Gaec familial (mère et frère), sur la commune de Mars. En 2015, au moment de l’installation de ses neveux, le Gaec entre frères a été dissout. Il est désormais seul à la tête d’une exploitation de 110 ha et de 70 vaches allaitantes (charolaises et quelques limousines). « J’aime vendre des broutards alourdis : ce n’est pas ce qu’il y a de plus compliqué de leur faire prendre les derniers kilos. Je finis également les femelles – les génisses et les vaches de réforme.» Pour lui, « travailler avec le commerce privé est une forme de liberté : liberté de vendre à qui l’on veut, de fixer les prix, d’orienter son animal dans une filière. »

Comme dans beaucoup d’organisations professionnelles agricoles, Laurent Meunier s’est vu proposer d’entrer au conseil d’administration d’Elvea par un élu en place, puis il a progressivement pris des responsabilités au sein de l’association, et même au-delà puisqu’il est président de l’Acequal (qui fédère plusieurs Elvea du Sud-Est de la France). L’éleveur avait accepté la co-vice-présidence avec Pascal Poyet (éleveur dans le Rhône) à la suite de la démission de la présidence de Pascal Kyriel, début 2022.

Une équipe et des enjeux

Sans pour autant réellement se connaitre auparavant, Laurent Meunier et Frédéric Pontonnier disent avoir « la même vision des choses » pour conduire l’association. « L’organisation se fait naturellement », avoue Laurent Meunier. Ils savent qu’ils peuvent s’appuyer sur les membres du bureau et du conseil d’administration.

Les co-présidents n’oublient pas l’équipe de salariées, 100% féminine actuellement. « Elles ont de réelles compétences techniques et réglementaires. Elles sont qualifiées et assurent une veille de l’information. Elles sont en mesure de répondre aux questions des adhérents sur de nombreux sujets et de les conseiller. » Les deux présidents mettent ainsi en avant les services rendus aux éleveurs, qui vont au-delà de la carte « officielle » de prestations, qui se déploient dans des domaines tels que l’environnement, la Pac, la qualification des élevages, les bâtiments, le technico-économique et le sanitaire.

Leur objectif est de « conserver la structure et la qualité de ses services ». Ceci passera notamment par une stabilisation du nombre d’adhérents. Pour les deux responsables, « les négociants en bestiaux sont les commerciaux d’Elvea auprès des éleveurs pour les faire adhérer à l’association. » Ils comptent bien aussi continuer à « accompagner le commerce indépendant, source de concurrence ». Ces fondamentaux doivent permettre d’aider « les éleveurs à vivre de la vente de leurs produits ».

 

Lucie Grolleau Frécon

La totalité de l'article est à retrouver dans lédition papier du 27  janvier.