Gestion de l'eau
Les barrages, des histoires au fil de l’eau !

Ce mois-ci, le barrage de Villerest fête ses 40 ans. À cette occasion, voici une sélection non exhaustive de ces structures hydrauliques plus ou moins connues du département, chacune ayant ses spécificités. Tour d’horizon.

Les barrages, des histoires au fil de l’eau !
Un barrage hydraulique est construit directement dans l’eau dans le but d’utiliser sa force pour créer une source d’énergie renouvelable. Elle est ainsi transformée dans une centrale hydraulique située en contrebas du barrage.

Barrage de Villerest 

Le barrage de Villerest fête ce mois-ci les 40 ans de sa mise en service. À proximité de la ville de Roanne, situé entre la commune du même nom et celle de Commelle-Vernay, son bassin de retenue couvre 770 hectares pour 32 km de longueur, de Balbigny en amont à Villerest en aval. Au terme de sa construction (1978-1984), il a donné naissance au lac de Villerest, noyant le site naturel des gorges de la Loire.

Cet ouvrage retenant l’eau est de type poids-voûte en béton (voir encadré), long de 469 mètres et haut de 59 m. Propriété de l’EPL (Établissement public Loire), il est équipé d’une centrale hydroélectrique placée sous la concession d’EDF. Ses utilités sont multiples : production d’électricité, écrêtement des crues, soutien des étiages pour la Loire en aval.

19 communes riveraines ont développé la dimension touristique autour du lac. On y trouve aujourd’hui bon nombre de points de mise à l’eau et ports d’attache, une plage, des campings avec piscine, mais aussi un golf, deux châteaux ouverts aux visites, etc. Il fait aussi le bonheur des randonneurs comme des simples amoureux de la marche, du vélo ou du cheval, avec de nombreux sentiers proposés dans les alentours.

Le mois dernier, un impressionnant lâcher d’eau organisé par l’EPL avait pour but de soulager la retenue de Villerest, suite à l’épisode pluvieux survenu le week-end précédent.

Barrages de La Valla-en-Gier

À La Valla-en-Gier, il existe deux barrages : celui de Soulage et celui de la Rive.

Situé sur le territoire de la commune de Saint-Chamond, le barrage de Soulage a été construit en 1971, en travers de la rivière Le Gier. S’étendant sur 173 m de longueur et 40 m de haut, il retient un volume d’eau de 2,6 millions de m3 sur une surface de 17 hectares. Utilisé pour la production d’eau potable, il se distingue des autres constructions du sud du département par son architecture, un barrage à voûtes multiples et contreforts en béton.

Le barrage de la Rive est, quant à lui, un barrage poids construit sur le cours d’eau Le Ban, au pied du village de La Valla-en-Gier. Il a été construit un siècle plus tôt que son voisin de Soulage, soit en 1870 pour une mise en service l’année suivante. Destiné à la production d’eau potable, cet édifice est haut de 45 m et long de 165 m. Il retient un volume d’eau de 1,49 million de m3 sur une surface de 12 hectares.

Barrage de Grangent

D’une longueur de 206 m, haut de 54 m et épais de 8,5 m, le barrage de Grangent, de type poids-voûte, se situe sur la commune de Chambles. Construit entre 1955 et 1957, il marque la frontière entre les gorges de la Loire et la plaine du Forez. Il retient un volume d’eau de 57 millions de m3 sur une surface de 365 hectares étendue sur 21 km. Exploité par concession jusqu’à la fin 2032 par EDF, il produit 120 millions de kWh/an (l’équivalent de la consommation annuelle des habitants d’une ville de 50 000 personnes). Le barrage de Grangent sert en priorité à la production d’électricité, mais a également un but de stockage d’eau potable et d’alimentation du canal du Forez pour l’irrigation de la plaine. Ceci sans négliger son usage touristique et sportif. En revanche, il n’est pas prévu pour l’écrêtement des crues.

La mise en eau du barrage a provoqué une mutation importante du paysage des gorges, où plusieurs hameaux, fermes et aménagements économiques et industriels ont été engloutis.

Barrages du Gouffre d’enfer

Situé en contrebas du village de Planfoy, le barrage du Gouffre d’enfer est un barrage-poids d’une longueur de 102 m et de 53 m de haut. Il a été érigé en 1866 et mis en service quatre ans plus tard. En travers de la rivière Le Furan, il retient un volume d’eau de 1,1 million de m3 sur une surface de 8 hectares. Ses missions sont multiples. En plus d’alimenter Saint-Étienne en eau potable, il protège la ville contre les inondations du Furan et maintient un débit constant en évitant l’étiage du cours d’eau lors de la période estivale.

La ville de Saint-Étienne, en soutien au barrage du Gouffre d’enfer, a réalisé un second édifice trois ans plus tard, le Pas-du-Riot, à 2 km de celui-ci. D’une longueur de 150 mètres et d’une hauteur de 31,5 mètres, lui aussi est établi sur la rivière Le Furan ; il retient un volume d’eau de 1,08 million de m3 sur une surface de 143 hectares. En travaux entre 2017 et 2019, l’édifice avait besoin d’être renforcé et voir augmenter sa capacité d’alimentation en eau potable. Le chantier aura coûté près de 8,2 millions d’euros, en grande partie à la charge de Saint-Étienne Métropole.

Barrage de Lavalette

Il est la petite exception de cette liste : le barrage de Lavalette. Établi sur le cours du Lignon du Velay, entre les communes de Lapte et de Saint-Jeures, il est situé… en Haute-Loire. Pourquoi l’avoir intégré dans cette sélection alors ? À égale distance du Puy-en-Velay et de Saint-Étienne, il est devenu le principal pourvoyeur en eau potable de l’agglomération stéphanoise. Construit en 1949, cet édifice de 60 m de haut et près de 500 m de longueur retient un volume d’eau de 41 millions de m3. Bien que basé en Haute-Loire, son implication ligérienne devait cependant être soulignée.

 

Axel Poulain