Santé animale
Détection de premiers foyers de MHE en élevages bovins

En fin de semaine dernière, un communiqué du ministère de l’Agriculture confirmait l’arrivée en France de la MHE, une maladie virale infectieuse. Précisions sur cette maladie venant d’Espagne et sur les conséquences liées à la réglementation.

Détection de premiers foyers de MHE en élevages bovins
La Maladie hémorragique épizootique (MHE) est transmise par des moucherons. Les signes cliniques sont très proches de ceux de la Fièvre catarrhale ovine (FCO). © DavidCardinez

Le laboratoire national de référence de santé animale de Maisons-Alfort (Anses) a confirmé, en fin de semaine dernière, la présence du virus de la Maladie hémorragique épizootique (MHE) sur des bovins dans trois élevages situés dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.

La MHE est une maladie virale infectieuse, à transmission vectorielle (arbovirose) des ruminants domestiques et sauvages, principalement du cerf de Virginie, et des bovins, indique GDS France. Les moutons, les chèvres et les camélidés peuvent également être réceptifs, mais ne présentent pas de signes cliniques. Le virus est transmis entre hôtes ruminants par des espèces de moucherons piqueurs du genre Culicoïdes. Les infections sont donc saisonnières.

Les signes cliniques très proches de ceux de la Fièvre catarrhale ovine (FCO). GDS France les précise : fièvre, anorexie, dysphagie, émaciation, stomatite ulcéreuse, boiterie, détresse respiratoire et érythème du pis. Le ministère de l’Agriculture précise que « cette maladie génère une très faible mortalité » et que, à ce jour, aucun vaccin n’existe.

La MHE est connue depuis longtemps en Amérique du Nord, où elle affecte particulièrement le cerf à queue blanche. Elle circule aussi en Australie, en Asie, en Afrique du Nord et au Moyen Orient. En Europe, elle a été révélée en Italie (Sardaigne et Sicile), au Portugal et en Espagne. Dans ce dernier pays, le suivi des cas dans la faune sauvage et dans les élevages d’animaux ruminants a révélé une remontée progressive du Sud vers le Nord et l’Est entre 2022 et 2023. Les derniers cas recensés par les autorités espagnoles fin août se situaient à moins de 100 kilomètres de la frontière française.

Conséquences réglementaires

La MHE est une maladie réglementée au niveau européen et à déclaration obligatoire. Les pays impactés ont l’obligation d’instaurer des mesures de surveillance afin de suivre l’évolution de la maladie dans l’espace et dans le temps. Ainsi, le ministère de l’Agriculture a publié, le 24 septembre, un arrêté. « L’objectif est d’éviter la diffusion de la maladie à partir des foyers identifiés et d’assurer une surveillance sanitaire de la zone » précise le ministère.

Le dispositif définit les mesures de surveillance, de prévention et de lutte vis-à-vis de la MHE chez les bovins, ovins, caprins ou cervidés en cas de suspicion ou de confirmation d’infection. Il établit notamment une zone réglementée sur l’ensemble des communes situées dans un périmètre de 150 kilomètres autour de tout élevage infecté par le virus. Les bovins, ovins, caprins ou cervidés des élevages situés dans la zone ne peuvent en sortir. Une liste de dérogations est établie pour des mouvements d’animaux spécifiques (retour d’estive, envoi d’animaux à l’abattoir ou export sous conditions). Ces dispositions sont effectives depuis le 25 septembre.

En termes de mouvements d’animaux, la réglementation européenne n’impose pas de restrictions de mouvements sur le territoire national. En revanche, la réglementation interdit l’envoi vers d’autres Etats membres de l’Union européenne à des fins d’élevage de tout ruminant provenant des exploitations situées dans le rayon de 150 kilomètres autour de chaque foyer. L’envoi direct pour abattage dans un autre Etat membre demeure quant à lui possible. Les restrictions éventuelles à l’export dépendent des exigences à l’import prévues par chaque pays tiers.

Par conséquent, l’arrêt des mouvements vers des Etats de l’Union européenne concernait, le 21 septembre, tout ou partie de plusieurs départements (64, 65, 40, 32, 31, et 09 en totalité ; 40, 33, 47, 82, 81, 11 et 66 pour partie). Le communiqué indique que le ministère de l’Agriculture « a engagé des réflexions en collaboration avec les organisations professionnelles pour faciliter le recouvrement des flux commerciaux vers les Etats membres et les pays tiers désireux de maintenir leurs approvisionnements en provenance de France ».

 

D’après communiqué