Filière laitière
France Terre de lait ambitionne une meilleure rémunération pour tous

Le plan de filière France Terre de Lait a été présenté la semaine dernière aux membres du Criel Alpes Massif central, à Feurs, dans la Loire, par la directrice du Cniel, Caroline Le Poultier.
France Terre de lait ambitionne une meilleure rémunération pour tous

Redonner de la valeur au travail de chacun, et se réunir autour d'un socle commun d'objectifs, telle est l'idée qui a présidé à l'émergence de France Terre de Lait. « Cette démarche de partage de valeurs, d'engagements réciproques et de communication positive était dans les limbes de la filière depuis quelques années. Elle s'est incarnée à l'occasion de la structuration des plans de filière, issus des États généraux de l'alimentation », a expliqué Caroline Le Poultier, directrice du Cniel (interprofession lait), à l'occasion de sa venue à Feurs, mardi dernier.
Pour cette première présentation du plan de filière en région, un état des lieux a été réalisé par le directeur du Criel, Alain Plan, sur les forces laitières en présence à l'échelle du vaste territoire Alpes Massif central. Une terre de lait avec un peu plus de 460 000 vaches laitières réparties dans 11 000 exploitations. Mais une terre qui souffre aussi, avec une érosion des vocations d'éleveurs et un décrochage des volumes qui commence à apparaître, en particulier en zone de montagne qui concentre 85 % des exploitations laitières du territoire. Ainsi, entre 2008 et 2018, les massifs du Jura, des Alpes et du Massif central ont perdu entre 19 et 47 % de leurs éleveurs laitiers.

 

Jouer le jeu collectivement

« Quand on regarde la pyramide des âges, l'érosion lente de la production va s'accélérer. Depuis 2000, le niveau de production français, toutes productions confondues, n'a jamais été aussi faible », a alerté David Chauve, éleveur laitier et président de la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme. La vigilance s'impose donc à tous les maillons de la filière, selon Jean-Claude Rabany, président du Criel AMC, qui estime que l'heure est venue « de relayer des messages positifs et porteurs d'avenir ». Pour Stéphane Joandel, qui préside le collège des producteurs, l'avenir passera d'abord par une plus juste rémunération des éleveurs : « Nos transformateurs, nos industriels et nos coopérateurs doivent être au rendez-vous. J'ose espérer que les choses vont changer. La première des phases c'est la valorisation du prix du lait payé aux producteurs, sans charges supplémentaires. Ne nous attachons pas des boulets et valorisons déjà ce que l'on fait de bien ».
Assorti de quatre axes dits « de performance », France Terre de lait positionne la création de valeur au sein de la filière en pole position avec la volonté que 55 % des fermes rémunèrent ses exploitants au-delà du salaire médian à l'horizon 2025, contre 36,2 % en 2018 (sources Rica et Idèle). Trois autres axes sont déployés : un axe de performance sanitaire pour garantir un haut niveau d'hygiène et de qualité des produits laitiers ; un axe de production et transformation durable, notamment pour le bien-être animal et l'environnement ; et un axe de performance alimentaire.

 

Sophie Chatenet