GDS
Sanitaire : sensibiliser, prévenir et sanctionner

Une nouvelle fois, l’assemblée générale du Groupement de défense sanitaire, en milieu de semaine dernière, a permis de mettre en avant l’intérêt de travailler collectivement en faveur du sanitaire, les actions conduites par l’association et les financements qui aident les éleveurs.

Sanitaire : sensibiliser, prévenir et sanctionner
De gauche à droite : Alexandre Coudour (membre du bureau de la Chambre d’agriculture de la Loire) ; Chantal Brosse (vice-présidente du Département en charge de l’agriculture) ; David Duperray (président du GDS) ; Laurent Bazin (directeur de la DDPP) ; Pierre Grangé (directeur du GDS).

Les responsables du Groupement de défense sanitaire de la Loire avaient donné rendez-vous aux adhérents et aux partenaires de l’association mercredi 22 mars à Perreux. Dans un contexte de crises multiples (écologique, sanitaire, socio-économique et politique), David Duperray, président du GDS, tenait à rappeler que « la production agricole reste la base de l’alimentation humaine ». Et d’ajouter : « La transition énergétique et écologique est un problème complexe et multifactoriel, qui appelle nécessairement des solutions complexes et variées. Privilégions l’intelligence collective, évitons les solutions radicales et déconnectées des réalités des territoires. »

David Duperray estime que le sanitaire « n’est pas étranger à toutes ces problématiques. Il s’agit de préserver un bien commun acquis par l’action collective. C’est la raison d’être des GDS, et nous savons que le progrès sanitaire se gagne à petits pas grâce à l’effort collectif de tous. » Et de poursuivre : « Si le sanitaire est un bien acquis par tous et pour tous, il peut être malheureusement remis en cause par la négligence de quelques-uns. » Des menaces sanitaires guettent la France et son élevage. « Pour nous en protéger, il faut sensibiliser les acteurs concernés, c’est le rôle des GDS, mais aussi sanctionner les contrevenants aux règles sanitaires pour les empêcher de détruire le bien commun. » Le président du groupement remerciait les services de l’Etat pour « l’accompagnement dans la gestion des récalcitrants ».

Surveillance et prévention

David Duperray rappelait que les GDS « oeuvrent pour la surveillance et la prévention au sens large, comme celle préconisée par la biosécurité ». Cette dernière « ne sauvera pas à elle toute seule la santé de nos animaux, pas plus que toute la pharmacopée disponible. C’est un outil complémentaire qui ne doit pas se substituer aux autres moyens de lutte. Tout l’investissement engagé contre les maladies risquerait d’être remis en cause. » Et de souligner : « Le GDS de la Loire a toujours travaillé sur la prévention. C’est tous ensemble que nous devons travailler dans l’intérêt des éleveurs. Dans notre département, les résultats sont satisfaisants. Le sanitaire reste la clé de la réussite de l’élevage. »

Il remerciait donc tous les partenaires techniques, les vétérinaires et les laboratoires, ainsi que l’administration et le Département, « avec lesquels nous dialoguons et construisons au quotidien. Je tiens également à saluer les bonnes relations avec les OPA. L’indépendance du sanitaire ne veut pas dire isolement. La dynamique est réelle et nous obtenons des résultats. » « Quand toutes les OPA ont le même discours, le message passe bien », convenait Alexandre Coudour, membre du bureau de la Chambre d’agriculture de la Loire. Laurent Bazin, directeur de la DDPP (Direction départementale de la protection des populations), complétait : « Nous travaillons ensemble. Parfois, nous n’avançons pas comme nous voudrions. Nous devons aussi faire face à des situations difficiles et nous nous devons d’agir vite tout en étant discrets. »

David Duperray remerciait plus spécifiquement le Conseil départemental, représenté par sa vice-présidente en charge de l’agriculture, Chantal Brosse, pour l’accompagnement financier de la collectivité pour le sanitaire. Celle-ci intervenait : « Nous pouvons être fiers des résultats obtenus sur le sanitaire dans le département grâce au travail de tous. » Elle annonçait que le budget de sa collectivité à destination du sanitaire avait pu être conservé pour 2023, à hauteur de 500 000 euros.

Accompagnement financier

Selon David Duperray, « l’action des GDS est celle d’une armée en temps de paix. Comme toutes les armées, elle coûte trop cher, mais on découvre ses vertus en temps de guerre ou de crise, tout en regrettant de ne pas l’avoir suffisamment entretenue avant. La crise du Covid illustre, hélas, parfaitement mon propos. Je ne voudrais pas que l’on regrette, dans 10 ou 20 ans, d’avoir arrêté de soutenir la prévention sanitaire et que l’on constate que l’excellence de la France dans ce domaine n’est plus qu’un lointain souvenir. »

Ainsi, le GDS de la Loire poursuit les programmes engagés : fin de l’éradication IBR, poursuite de la lutte contre la BVD, gestion de la besnoitiose et bien d’autres actions. « Afin de garantir les acquis, nous avons opté, pour 2023, pour un accompagnement total (GDS et Conseil départemental) dans la gestion des introductions. Un effort financier est prévu pour cette action. » « En 2022, nous avions mis l’accent sur la besnoitiose, intervenait Chantal Brosse. En 2023, nous ferons le maximum sur le “ kit intro “, en permettant une charge financière nulle pour les éleveurs », conditionnée à un billet de garantie conventionnelle entre l’acheteur et le vendeur. « C’est inutile de faire des analyses si l’animal est gardé dans le troupeau. »

La présentation des comptes de l’exercice 2022 a mis en évidence un déficit de 19 600 euros (-24 541 en 2021). Le fait marquant de cet exercice est la reprise de provisions afin de financer les moyens de détection et d’éradication de la besnoitiose. « Dans le passé, des provisions pour risques sanitaires avaient été faites dans l’objectif de conduire des actions. Nous les utilisons actuellement pour accompagner financièrement les éleveurs. En aucun cas nous puisons dans les réserves propres de l’association », tenait à justifier David Duperray. « Une nouvelle reprise de provisions a été budgétisée pour 2023 pour continuer à travailler sur des maladies, poursuivait Pierre Grangé, le directeur, en mettant l’accent sur le “ kit intro “ . »

Alors qu’une augmentation des cotisations a été proposée par le conseil d’administration et adoptée en assemblée générale, David Duperray indiquait avoir « bien conscience de l’effort demandé aux éleveurs. Sachez que le directeur a aussi pour mission de travailler en interne pour diminuer les charges ».

La réunion a été l’occasion de dresser un bilan de l’activité du GDS. La DDPP a également fait un point d’actualité sanitaire. Deux articles relatifs à ces sujets sont à retrouver dans la version papier du 31 mars.

 

Lucie Grolleau Frécon