Assemblée générale
Elvea : une association au service des éleveurs-adhérents

Les rapports d’activité et moral d’Elvea Rhône-Alpes, présentés jeudi 21 septembre à Saint-Romain-la-Motte lors de l’assemblée générale, ont mis en lumière la carte de services de cette association d’éleveurs et son adaptation aux attentes des adhérents et au contexte.

Elvea : une association au service des éleveurs-adhérents
Virginie Motta, directrice d’Elvea Rhône-Alpes, entourée des coprésidents, Laurent Meunier (à gauche) et Frédéric Pontonnier, ainsi que de Vincent Moncorgé, trésorier.

Depuis septembre 2022, un nouveau binôme est à la tête d’Elvea Rhône-Alpes : Laurent Meunier et Frédéric Pontonnier se partagent le rôle de président. Pour cette association d’éleveurs, « l’année écoulée a été marquée par la mise en place d’une nouvelle organisation et méthode de gestion, expliquaient-ils dans le rapport moral lu par Frédéric Pontonnier lors de l’assemblée générale dans le Roannais la semaine dernière. En effet, l’instauration de notre coprésidence nous permet d’être plus présents et donc plus réactifs face aux demandes des adhérents et à celles de l’équipe administrative. Grâce à l’appui des membres du bureau et du conseil d’administration, nous travaillons collectivement au développement d’Elvea Rhône-Alpes. Elle est avant tout une association aux services de ses adhérents. »

Les coprésidents citaient les multiples services proposés par l’association : dossiers de demande d’aides, dossiers administratifs ou liés à la conditionnalité, conseil technico-économique, sanitaire avec le PSE. Bien évidemment, Elvea intervient pour la qualification des élevages pour la commercialisation des bovins dans différentes filières : Label rouge charolais, Label rouge limousin, Boviwell, Démarche interprofessionnelle FBM.

Vers des bilans carbone

Dans le souci de répondre aux attentes des éleveurs et de saisir des opportunités de valorisation de leur travail, les responsables d’Elvea souhaitent que l’association se lance dans la démarche Label bas carbone. Une première information a été donnée aux éleveurs lors de l’assemblée générale et une réunion est programmée pour l’automne pour approfondir les sujets en vue que les agriculteurs s’engagent.

La conjoncture bovine a inévitablement été abordée au cours de l’assemblée générale. « Durant l’année écoulée, les cours de la viande se sont plutôt bien tenus avec quelques baisses passagères selon la période, mais le manque de disponibilité a permis ce maintien voire même une augmentation de quelques centimes », indiquaient Frédéric Pontonnier et Laurent Meunier dans leur rapport moral. Concernant les broutards, « après un début de saison où les prix de vente étaient assez élevés, une chute des cours s’est très vite fait ressentir. Une offre abondante et les températures élevées perturbant le transport des animaux en sont les explications. Même si le prix n’a pas toujours été à la hauteur de nos espérances, l’année écoulée aurait pu être globalement satisfaisante si la hausse des charges n’avait pas été aussi expansive ! »

Michel Fénéon, responsable de la commission export de la FFCB (Fédération française des commerçants en bestiaux), et Romain Kjan, directeur d’Interbev Aura, apportaient de leur côté des éléments chiffrés. Le premier ne cachait pas son inquiétude quant à l’émergence de la FCO dans le centre de la France et de la MHE dans le Sud-Ouest, qui pourraient mettre à mal les exportations des animaux.

Elevage et territoire

Les responsables d’Elvea Rhône-Alpes ont souhaité aborder la question « L’élevage, maillon incontournable au maintien de notre territoire ? » sous la forme d’une table ronde. L’idée a émergé au moment de la publication rapport de la Cour des comptes, en mai 2023, préconisant une réduction importante du cheptel pour que la France respecte ses engagements en matière de réduction des émissions de méthane, au motif que l'élevage bovin représente 11,8 % des émissions de gaz à effet de serre.

Pour Jean-Marie Goujat, éleveur dans le Rhône, « l’élevage extensif correspond aux attentes de la société. Il ne faut pas avoir peur de montrer comment nous travaillons ». Selon lui, « trois piliers sont à respecter : le respect de l’environnement par nos pratiques sans pour autant qu’elles soient défavorables aux volumes de production et à la qualité ; le respect de l’animal ; le respect de l’humain ».

Les éléments fournis par le Sidam (Service interdépartemental pour l’animation du Massif central, organisme inter-établissement du réseau des chambres d’agriculture de ce territoire) permettaient d’appréhender cette zone géographique, couverte à 81 % en herbe et représentant un tiers des prairies françaises. « Les systèmes agricoles du Massif central sont proches des attentes sociétales », estimait David Chauve, membre du Sidam et président de la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme.

Il estimait qu’« une entrée sur la durabilité de l’élevage devrait nous assurer une écoute différente » de la part des concitoyens et des décisionnaires. Selon le député, « il ne faut pas avoir peur de montrer ce que font les agriculteurs » et « les consommateurs doivent comprendre que, pour avoir des produits de qualité, ils doivent y mettre le prix ».

Lucie Grolleau Frécon

Version complète de l'article à retrouver dans le journal du 29 septembre 2023