Arebli
Les éleveurs limousins appellent à la mobilisation

Mercredi 18 janvier, l'association des éleveurs limousins se réunissait à la Chambre d'agriculture de la Loire, à Saint-Priest-en-Jarez, pour leur assemblée générale. Pierre-Yves Fréry, officiant comme président depuis l'an dernier, faisait sa grande première.

Les éleveurs limousins appellent à la mobilisation
Au Gaec de Rolbec, à La Fouillouse, Alexandre, l’un des associés de l’exploitation, a mené la visite de l’après-midi. Au programme : présentation de l’exploitation (cheptel et bâtiments) et leur activité de vente directe.

« C'est ma première assemblée générale en tant que président. C'est un grand moment pour moi, mais c'est aussi un grand moment pour une association », introduisait Pierre-Yves Fréry, nouveau président de l'Arebli depuis l'an dernier. Il lançait l'ordre du jour devant la vingtaine d'adhérents réunis. « Une petite déception », confiait-il après coup, alors qu’il attendait une trentaine de participants. L’ancien président, Lionel Maisson glissait ensuite quelques mots : « Il fallait que je passe la main l’an dernier, je sentais que j’avais beaucoup moins le temps de m’investir dans l’Arebli. Appréciant Pierre-Yves Fréry, je l’avais proposé aux membres du conseil d’administration. Je le félicite donc pour sa présidence. En ce qui me concerne, j’ai passé de bonnes années à la présidence de l’Arebli. J’ai travaillé avec des équipes motivées, dans une très bonne ambiance. C’est une page qui se tourne et je pense qu’il y aura de la continuité. »

Au cours de la matinée, plusieurs membres du bureau ont épaulé le nouveau président afin d'évoquer les différents rapports statutaires – d'activité et financiers – et de se projeter vers l'avenir. Parmi les évènements de l’année écoulée, un pique-nique chez Béatrice Odin et Bruno Basset à Sainte-Foy-Saint-Sulpice, le comice de Feurs les concours départemental et inter-régional ont été évoqués. Laurent Bernard, président de la section Rhône-Alpes – Bourgogne – Paca du Herd book limousin et éleveur dans la Loire, revenait d’ailleurs sur le concours départemental 2022, qui s'est fait à Mornand-en-Forez. « Cela a été une vraie réussite, avec sept élevages exposés. » Seul hic toutefois dans l’organisation du concours : « Par rapport à la disposition des bâtiments, les visiteurs n'ont pas pu voir le jugement des animaux. » Évoquant le concours départemental à venir, lequel se déroulera à Saint-Héand les 9 et 10 septembre durant la Fête du lait, le représentant du Herd book limousin lançait « un appel à toutes les forces vives de notre département pour se mobiliser. L’an dernier, nous étions sept élevages. Cette année, l’objectif est d’arriver à dix, pour une cinquantaine d’animaux. » 

Oser participer aux concours

Celui-ci en a profité pour balayer les craintes des nouveaux éleveurs exposants sur la question de la participation aux concours. « Dans les formations proposées par la Chambre d’agriculture, il y en a sur le thème du dressage. On amène des génisses non dressées le matin, elles sont quasiment prêtes le soir-même pour être présentées aux concours. Tout le monde peut y arriver. » Des propos appuyés par le nouveau président, Pierre-Yves Fréry : « On manque d'éleveurs et d'animaux pour les concours comme au comice. Tout le monde croit qu’il est difficile de dresser et d'y amener des génisses, alors que non. Cette formation aide vraiment bien, il faut s’y inscrire. C'est ce qui amènera des jeunes à sortir des animaux. » 

Le concours inter-régional de 2022, à Saint-Bonnet-en-Champsaur, dans les Hautes-Alpes, a lui aussi récolté un franc succès. « Une réussite par rapport au nombre d’animaux, malgré les kilomètres, décrivait Laurent Bernard. La prochaine édition du concours itinérant, prévu dans la deuxième quinzaine d’octobre, devrait avoir lieu dans le Puy-de-Dôme, à Issoire. » Précision toutefois : contrairement au concours inter-régional, où les participants doivent impérativement être inscrits au herd book, il suffit simplement de respecter le cahier des charges sanitaires pour se présenter au concours départemental. 

Concernant l’avenir du comice de Feurs, Jean-Luc Conseillon, responsable de l’exposition limousine au sein de l’association, faisait ensuite part de son inquiétude : « Cela fait bien deux ans que Pierre Dosson – président de l’Association du comice agricole – veut passer la main, mais il ne trouve pas de repreneur. Personne n’en veut, parce que cela représente une responsabilité énorme. Il ne faudrait pas laisser le comice sans personne à sa tête. » Pour l’heure, nombre d’éleveurs présents à l’assemblée étaient convaincus de la plus-value économique que représentait un tel évènement, où la petite marge sur le prix de vente multiplié par le nombre de kilos et le nombre d’animaux représente un montant non négligeable.

Sujets techniques et visite d’une exploitation

En fin d’assemblée, Stéphane Brisson, conseiller élevage de la Chambre d’agriculture, informait de la tenue très prochaine d’une formation intitulée « Produire mieux pour gagner plus en élevage limousin », répartie sur trois demi-journées en collectif, les 9, 16 et 23 février, à la Chambre d’agriculture de Feurs. Il donnait alors quelques pistes sur ce qui attendrait les participants (seuil minimum de six attendu pour la dispenser), notamment sur la manière de calculer un coût de production.

Choix avait ensuite fait d’aborder un sujet technique après la partie statutaire de l’assemblée générale. Le conseiller intervenait donc sur la vente directe, où il rappelait que « la Loire est l’un des départements où il y a le plus de circuits courts ». Dissociant différentes catégories de vente directe, parcourant les profils rares (deux vaches par an) au courant (quatre fois par mois et plus), Stéphane Brisson interagissait avec les participants pour évoquer les avantages et inconvénients auxquels le vendeur serait confronté. 

Après le déjeuner, le groupe s’est rendu sur l’exploitation du Gaec de Rolbec à La Fouillouse, gérée par Alexandre, Benoit et Christine Bruel pour découvrir, entre autres, leur cheptel d’une centaine de vaches limousines et les bâtiments convertis à la production de viande. Car l’exploitation était historiquement un élevage bovin lait jusqu’en 2015. La visite aura ainsi permis d’illustrer les points théoriques évoqués plus tôt en matinée.

Axel Poulain