Fédération des chasseurs
Chantiers et enjeux des pratiques de la chasse sur le territoire

Deux ans après sa dernière assemblée générale en présentiel, la Fédération départementale des chasseurs (FDCL) avait hâte de lancer ce nouveau rassemblement. Samedi 23 avril, à Montbrison, l’ordre du jour était notamment de passer en revue les différents sujets d’actualité liés à la chasse, devant près de 400 adhérents.

Chantiers et enjeux des pratiques de la chasse sur le territoire
Entre visions de la chasse et positionnements par rapport à celle-ci, une table ronde a été l’occasion pour les invités politiques d’échanger, malgré leurs différences d’opinions.

Dernière assemblée générale avant la fin du mandat de son président Gérard Aubret, la rencontre annuelle organisée par la Fédération des chasseurs de la Loire était l’occasion, samedi dernier, de faire un tour d’horizon des sujets traités l’an dernier, mais également depuis juin 2016. « Ce rendez-vous important témoigne de la vitalité de notre réseau cynégétique ligérien, de notre engagement au service de notre passion et de notre sens des responsabilités face aux enjeux d’une chasse durable et populaire », introduisait d’ailleurs le président des fédérations départementale et régionale des chasseurs, candidat à sa réélection, devant ses adhérents venus une nouvelle fois en nombre.

Rapport d’activité

Tout au long de l’année 2021, « malgré des changements de méthodes de travail (visio-conférences, télétravail, consultations électroniques, etc.) », les actions menées ont été légion. Parmi elles, la gestion des ACCA (Associations communales de chasses agréées) sur près de 700 heures de travail afin d’actualiser les dossiers administratifs, mais aussi des réserves « dont la modification permet d’assurer l’équilibre agro-cynégétique », précisait Antoine Bethenod, administrateur au sein de la fédération ligérienne. Un travail préparatoire pour la mise en œuvre du prochain plan de chasse triennal (qui débutera cette saison cynégétique) a également été mené : finalisation de la cartographie des territoires de chasse, optimisation des outils quant à la gestion du chevreuil, etc. 

Concernant le volet formations, 760 chasseurs ont été formés en 2021. Malgré l’impact de la crise sanitaire et des mesures qui en ont découlées, entre annulations et adaptations, 2 267 candidats ont obtenu leur permis de chasser. Une augmentation conséquente par rapport à 2020, soit +28 %. Mais ce n’est pas la seule, « sachant qu’une formation sécurité, mise en place depuis août 2021, est obligatoire tous les dix ans pour tous les chasseurs. Plus de 160 chasseurs y ont été formés », poursuivait l’administrateur. Mention faite également sur l’indemnisation des dégâts de gibiers – comptant près de 1 260 heures de travail – où le nombre de dossiers est en baisse, avec 336 demandes transmises sur la saison, contre jusqu’à 478.

Dernier point et non des moindres, le dossier environnemental. Depuis plus de dix ans, la FDCL s’appuie sur cette thématique, laquelle met en avant le savoir-faire des chasseurs : actions de plantation de haies, de restauration de mares, d’essais quant à la perméabilité de structures, etc. En outre, un fonds dédié à la biodiversité nommé « éco-contribution » a été créé, payé pour un tiers par les chasseurs et de deux tiers par l’Office français de la biodiversité (OFB). « Ce fonds a permis de financer, dans le département, des suivis de population et l’aménagement d’un étang sur la plaine du Forez », concluait Antoine Berthenod. 

Projets départementaux et régionaux 

Outre les dossiers et missions en cours, Gérard Aubret a souhaité mettre en lumière l’essentiel des travaux qu’il souhaite conduire avec son équipe, si réélection, dont voici quelques éléments (voir encadré). A commencer par la mise en place d’une communication de proximité, d’un groupe de travail, ainsi que des rencontres régulières de formation et d’information pour les élus. Ceci car « la chasse est en grand danger au vu des nombreuses attaques et la défense de notre passion sera l’objet principal de nos travaux ». Dans cette même optique, le président compte organiser des rencontres informelles en vue de débattre tout au long de l’année : le renouvellement et la pérennité des associations de chasse, en intégrant les jeunes, est une des priorités.

La question de la sécurité à la chasse fait également partie, et encore plus au vu des actualités récentes, du principal chantier dans les mois à venir. « Nous allons devoir […] prendre nos responsabilités en matière de comportements déviants concernant une petite minorité de chasseurs qui jette le discrédit sur notre communauté », clamait Gérard Aubret.

Si ces « dossiers départementaux de première importance » ont été présentés, cela a également permis une transition pour celui qui préside par ailleurs la fédération à l’échelle régionale. Plusieurs sujets ont d’ailleurs été soulevés, à savoir : le programme d’actions visant à apporter une contribution à la politique de la Région en matière de gestion du patrimoine naturel ; les élections législatives et leurs oppositions ; la volonté de création d’un ministère de la ruralité, de l’agriculture, de la forêt, des ressources naturelles et des territoires ; la pétition de la FNC (Fédération nationale des chasseurs) pour la fin des avantages fiscaux pour les associations utilisant des moyens illégaux pour combattre les activités légales ; le partage de la nature avec les autres usagers de celle-ci ; la police de la chasse ; la réforme contre l’utilisation du plomb ; ou encore la gestion des espèces, et notamment du loup.

Avant de conclure : « En France, la chasse est plurielle. Elle est forte de cette diversité. […] Nous voulons défendre une ruralité libre, vivante et respectée. Et pour cela, nous devons réussir à concilier écologie et économie rurale, tout en conservant une exigence humaniste et sociale dans ce pays qui a vu naître le concept même de liberté individuelle. »