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Afdi Loire

Accompagner des jardins partagés au Sénégal

Les responsables d'Afdi Loire (Agriculteurs français et développement international) ont profité de la venue en France de deux représentants de Caritas Kaolack, leur interlocuteur au Sénégal, pour présenter le nouveau programme de partenariat. Le rendez-vous était donné sur une exploitation maraîchère, fin juin.
Accompagner des jardins partagés au Sénégal

Dominique Sène, directeur de Caritas Kaolack, et Gilbert Souleymane Sène, coordonnateur du programme de développement rural à Caritas Kaolack, ont été accueillis, jeudi 23 juin, sur l'exploitation maraichère du Gaec des Jardins rambertois par Albert Délimard, qui lui-même s'était rendu au Sénégal en janvier dans le cadre d'une mission d'Afdi Loire. Cette exploitation avait également été choisie parce que le nouveau programme de développement concerne le maraichage. Les discussions se sont donc naturellement orientées sur cette production.


Dans un deuxième temps, les représentants de Caritas Kaolack et les responsables d'Afdi Loire ont présenté le nouveau programme de partenariat (Gérard Gallot, président ; Bernard Rivoire, membre actif ; Nicole Bruel, présidente Afdi Rhône-Alpes ; Valérie Morier-Genoud, animatrice régionale). Afdi Loire accompagne les paysans de la région du Sine Saloum depuis 1982. Les programmes d'action se sont succédés, sans pour autant être déconnectés les uns des autres. Il semblait donc opportun d'accompagner désormais les foyers pour assurer leur sécurité alimentaire et lutter contre la pauvreté en les aidant à construire des jardins partagés.


La libéralisation de la filière arachide et les perturbations climatiques font que l'économie des exploitations familiales se dégrade, incitant les paysans, notamment les plus jeunes, à migrer vers les villes. C'est sur la base des actions déjà mises en place ces dernières années, notamment le schéma de multiplication de semences, le microcrédit et la plateforme Popkadifa des organisations paysannes, que Caritas et Afdi Loire s'appuient pour franchir un nouveau pas avec le programme 2015-2017. Celui-ci comprend trois points : l'élevage et les micro-activités (achat de petits matériels et activités de petits commerces ; développement de l'embouche bovine et de l'élevage de moutons de cases) ; appui à l'organisation paysanne Popkadifa et création de périmètres maraichers partagés.


Dans le cadre de l'accompagnement de Popkadifa, un accord de partenariat a été signé en janvier entre Afdi Loire, Caritas et les responsables de la plateforme. Il prévoit notamment la formation au leadership des responsables, la formation des animateurs villageois à la gestion de projets, le financement en partie d'un coordinateur. Quant aux périmètres maraichers partagés, Afdi prévoit, si les moyens financiers sont suffisants, la création d'au moins deux jardins collectifs par an, pouvant accueillir chacun une vingtaine de familles (fonction de la surface) : creuser des puits, construire des clôtures pour se protéger des animaux sauvages, aménagement du terrain. L'association devrait également aider à leur fonctionnement et à la formation (visites d'autres jardins partagés par exemple). Deux unions de paysans adhérentes à Popkadifa, sur des secteurs reculés et pauvres, et qui ont fait leurs preuves en matière de projets collectifs, ont pour l'instant été choisies pour implanter les premiers jardins partagés.


En janvier, les responsables d'Afdi Loire ont rencontré des élus de la région du Sine Saloum, notamment le président de la structure équivalente à un conseil départemental en France et le maire des deux communes où vont se créer les deux premiers jardins. Il ressort de cette entrevue que les collectivités n'ont pas les moyens financiers pour soutenir de telles actions, mais qu'elles peuvent les intégrer dans leur projet de développement du territoire. Le temps d'échanges organisé par Afdi Loire à Saint-Just-Saint-Rambert était aussi l'occasion de rappeler aux partenaires historiques de l'association que leur soutien financier serait à nouveau le bienvenue, tout comme ceux venant de nouveaux partenaires ou de dons individuels.

Lucie Grolleau Frécon