Actions de communication et de soutien à la production caprine

C’est avec une participation en nombre des adhérents que s’est déroulée l’assemblée générale du Syndicat des éleveurs caprins de la Loire, mardi 24 novembre, à Nandax, satisfaisant pleinement le président, Christophe Fontanay, élu en début d’année 2015. Cette assemblée générale a été l’occasion de revenir sur les activités 2015, et en particulier la Fête de la chèvre à La Vallée-en-Gier en août, qui représente toujours un événement gourmand en temps pour le syndicat, en particulier pour l’organisation du concours de fromages et de l’exposition de chèvres. « Le concours de fromages a cette année connu un record de participation, indique Christophe Fontanay. De nouveaux producteurs étaient présents, qui en plus ont été récompensés. C’est encourageant. Il y a bien évidemment le noyau dur de producteurs qui est toujours présent. Les jury ont eu à départager de nombreux échantillons, et de bonne qualité ».
L’édition 2015 de la Fête de la chèvre a eu la visite du préfet de la Loire, du président de la Chambre d’agriculture, des présidents de deux AOP (rigotte de Condrieu et Charolais), de la conseillère départementale du canton. « Nous avons profité de leur présence pour les interpeller sur les difficultés que connaissent les éleveurs de chèvres », précise Christophe Fontanay. Le syndicat caprin a également participé à la Semaine du goût, en proposant à des classes d’enfants de visiter des exploitations et de goûter des fromages. « Cette opération est un peu en perdition », commente le président du syndicat. Lors de l’assemblée générale, les éleveurs caprins ont évoqué l’année à venir. En 2016 se tiendra la Fête du lait à Marlhes, dans le Pilat. « Nous avons évoqué une éventuelle participation du syndicat. Les adhérents semblent partants. Il nous faut poursuivre notre réflexion sur ce que nous pouvons faire à cette occasion ».
Conjoncture
Un point sur la conjoncture a été fait au cours de la réunion. Pour Christophe Fontanay, « la conjoncture laitière n’est pas pire qu’il y a quelques années », sous entendu que la situation n’est toujours pas brillante pour les éleveurs. « En France, les laiteries recherchent du lait, car il en manque sur le marché, mais elles ne sont pas prêtes à le payer plus cher aux producteurs», ce qui n’incite pas les éleveurs à produire plus de lait ou à s’installer en production caprine. De plus, « ils se posent beaucoup de questions au sujet des pénalités sur les cellules, car ils risquent de perdre de l’argent. C’est d’autant plus vrai avec l’année de sécheresse que nous venons de connaître ». Les stocks de fourrages sont bas et il n’est pas toujours facile pour les éleveurs d’avoir une ration favorisant des taux cellulaires bas.
Autre difficulté rencontrée par les éleveurs caprins, et ceci depuis plusieurs années : la commercialisation des chevreaux. Le président l’explique par plusieurs facteurs : « Il y a peu de demande en viande de chevreaux. La transformation n’est pas anodine. Les chevreaux arrivent presque tous sur le marché à la même période ». C’est pour cela que le Pep Caprin a lancé une étude sur la valorisation des chevreaux et des chèvres de réforme.
Dans l’objectif de soutenir la filière caprine, un Crof (Contrat régional objectif filière) Filière caprine et ovine laitière a récemment été signé. Il a été présenté lors de l’assemblée générale. D’une durée de 4 ans (16 octobre 2015 au 15 octobre 2019), ce contrat s’adresse aussi bien aux éleveurs laitiers ou fromagers caprins qu’aux éleveurs ovins laitiers. Quatre axes stratégiques ont été définis : structurer et dynamiser les filières ; améliorer les performances des élevages (coût alimentaire, coût de production, statut sanitaire des troupeaux, cellules, ressource fourragère, reproduction, urée, etc.) ; améliorer la valorisation par la qualité, l’innovation et la promotion (AOP de la région) ; accompagner la stratégie des filières caprine et ovine en Rhône-Alpes. Une seule action prévoit une aide directe aux éleveurs ; elle concerne la gestion des eaux blanches.
Visites d’exploitations
Alors que l’assemblée générale statutaire se tenait en début d’après-midi, une visite d’élevage était prévue le matin et une seconde l’après-midi. Ainsi, une partie de la matinée était consacrée à la visite de l’atelier caprin de l’exploitation du lycée agricole de Ressins à Nandax (157 chèvres de race Alpine, à 779 litres par chèvre, à 39,7 de TB et 33,3 de TP, 80 chevrettes, 10 boucs, transformation de 105 000 litres fromages essentiellement lactiques). Les éleveurs ont découvert la nouvelle nurserie, mise en fonctionnement cet automne. Le pâturage des chèvres a également fait l’objet de nombreuses discussions et de partage d’expériences. L’après-midi, le groupe s’est rendu sur l’exploitation de l’EARL de la Cardonière (Marie-Hélène et Edgar Vernay) à Montagny (140 chèvres de race Alpine en lactation à 765 litres à 39,47 de TB et 32,53 de TP sur la campagne 2014, 50 chevrettes, 4 boucs). Les membres du syndicat ont pu visiter le récent bâtiment et ont évoqué des sujets comme la ration ou le sanitaire.